La gestion des questions d’assainissement est toujours une préoccupation pour le Mali, en témoigne l’évolution des taux d’accès qui attestent des difficultés du sous-secteur avec en toile de fond la question fondamentale des dépôts de transit. Le RJEPA-MALI dans le cadre de l’exécution de son plan d’action 2018 et l’accompagnement de WaterAid Mali a visité 2 principaux dépôts de transit de la capitale à savoir : Lafiabougou et celui du Stade Omnisport. La visite de terrain dirigée par le président du RJEPA-MALI, M Youba KONATE accompagné de 4 autres journalistes, s’est déroulée le vendredi 01 Mars 2019. Elle a permis à l’équipe de comprendre les difficultés de cette question fondamentale, avec souvent des témoignages poignants
Sur le dépôt du stade Omnisport les riverains sont excédés par la gestion de ce site qui échappe à tout contrôle, ainsi les témoignages sont unanimes a constaté le manque de perspective pour l’évacuation de ces tas d’ordures. D’abord, au niveau du Groupe Scolaire Mamadou B DIARRA juste séparé par une rue, la frustration s’ajoute à la colère des riverains pour faire rejaillir l’incompréhension et le désarroi, a peine s’ils arrivent à exprimer leur colère. Pour Kader TRAORE Directeur du second cycle : « c’est à cause de la grève des syndicats enseignants, que nous sommes encore la, sinon l’on a débrayé il ya longtemps, vous-même, vous constater, est ce qu’un être humain peut travailler dans ces conditions ? C’est juste impossible…. ». Un autre témoignage enchaine : « comment peut-on laisser la situation se dégrader de la sorte, en tout cas Dieux va sévèrement punir tous ceux qui ont une part de responsabilité dans la gestion de cette affaire, ici nous vivons comme des animaux, juste parce que, nous sommes pauvres et que notre pays s’en fiche de nous, les pauvres aussi ont a des droits… » S’exprimait Adama TRAORE vendeur de friperie aux abords du dépôt. Pour sa part Mariam DIAKITE dans une colère bleu dit ceci : « je ne parle pas avec des gens comme vous, qui profiter de la situation, en prenant la photo de nos détresses et les vendre, donc ne vous approchez pas de moi, car je n’ai rien à vous dire, voila… »
De l’autre coté, c’est-à-dire sur le site de Lafiabougou, la situation n’est pas très différente, sauf qu’ici, le dépôt est au cœur d’un quartier populaire entouré de part et d’autres des concessions familiales, avec des centaines de personnes qui vivent tout au tour. C’est dans cette situation d’odeurs nauséabondes que nous avons parlé à un agent d’OZONZE-MALI, M DIAKITE, dans une ambiance de mouches et autres moustiques, déplore le désengagement des pouvoirs publics. Pour M DIAKITE : « c’est tout simplement inquiétant, on a l’impression qu’il n’ ya pas d’interlocuteur, personne ne sait quelque chose, des plus grands responsables aux plus petits. Pourtant dans cette situation, la construction non achevée devait servir de dépôt de transit, en faisant en sorte que désormais le tout soi dans le mur, mais il parait que les caïmans ont bouffé les sous, une fois de plus, alors on fait quoi ?… »
Par construction non achevée, M Diakité faisait allusion au projet de construction du site du dépôt qui n’a pu être achevé, sans que l’on ne puisse savoir avec certitude ce qui bloque la poursuite des travaux.
Dans la foulée, nous rencontrons le vieux Moussa Keita menuisier de son état, son atelier est séparé de « Kilimandjaro » par la rue, un vrai connaisseur de la question qui n’a pas boudé son plaisir en rencontrant des hommes de médias, très vite il est intéressé a parlé aux médias. Dans un premier temps, il fait semblant de s’en prendre aux hommes, mais très vite ceux-ci comprennent que le Viel homme est un habitué de tel échange, alors il prend les choses en main, à peine si les journalistes arrivent a posé des questions, tellement il en a sur le cœur à propos de cette question. Ainsi, il s’interroge sur la récurrence de la question, comme si des individus avaient intérêt à ce que cela reste ainsi et que jamais ce tas d’ordure ne soit enlevé de cet endroit. Il est très remonté contre la mairie et ses agents qui a ses dires font de du business sur la misère des pauvres populations. Il fini par se demander si nous vivons dans un pays ou il ya des autorités qui ont souci de leur population, sinon il est difficile de comprendre le désintérêt de tous face à toute l’inhumanité de ses espaces. Pour terminer, le Viel homme implore les autorités à avoir pitié des populations des voisinages de ce dépôt qui est de nos jours est une véritable préoccupation pour les riverains.
Pour Nastou Cissé jeune fonctionnaire célibataire : « personne ne peut comprendre ce que nous vivons, si tu ne passes pas quelques jours en ces lieux avec nous, moi je commence à souffrir , dès lors que le soir approche et que nous devons quitter le travail pour venir à la maison, venir chez nous, c’est ça notre hantise… »
Golby KAN