Les organisations de la société civile malienne entendent s’opposer vigoureusement à la construction du futur monument du Cinquantenaire sur les berges du fleuve Niger qui, selon elles, agresse le fleuve. Elles entendent, à cet effet, organiser des marches et des actions de protestation lors de la pose de la première pierre et aussi rencontrer les plus hautes autorités pour qu’elles reviennent sur cette décision.
C’est à travers une conférence de presse dans la cantine de l’ENSUP, à un jet de pierre du désormais site controversé, que les organisations de la société civile (OSC) malienne, notamment le Forum des organisations de la société civile malienne et le Secrétariat de concertation des ONG maliennes ont tenu ce point de presse.
D’entrée de jeu, le président du Forum des OSC malienne Hamidou Diarra, a rappelé que le Mali indépendant, à nos jours, a signé et ratifié plus d’une trentaine de conventions, accords et traités internationaux relatifs à l’environnement.
Pour lui, le projet manque de pertinence, en ce sens que notre pays a choisi le mauvais moment pour transporter, déverser et damer des millions de tonnes de terre latéritique dans le lit majeur du fleuve, afin de construire un monument dit du Cinquantenaire. En effet, il se demande pourquoi ce projet, au moment où tout le monde s’accorde à dire que le fleuve Niger, qui est l’artère nourricière du peuple, est gravement malade, pendant que l’Autorité du bassin du Niger (ABN) développe un projet de lutte contre l’ensablement du fleuve, financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 26 millions d’Euros. En plus, des efforts sont en train d’être déployés par l’Union africaine et ses partenaires. Sans compter que la rencontre à Bamako des ministres africains chargés de l’environnement s’est tenu à Bamako, il y a quelques semaines. A l’occasion de cette rencontre panafricaine sur l’environnement, il a été décerné à ATT un trophée pour " ses efforts en matière d’environnement ".
Autant de raisons qui font dire au porte-parole de la société civile, que " ce monument dans cet endroit fera plus de mal que de bien. C’est pourquoi, nous, organisations de la société civile, entendons faire barrage à l’agression du fleuve Niger. Notamment à travers l’organisation de marches et d’actions de protestation lors de la pose de la première pierre. Aussi, nous avons au programme l’organisation d’un meeting géant, la rencontre avec les plus hautes autorités du pays pour qu’elles reviennent sur cette décision. Car ce n’est pas les collines qui manquent à Bamako pour faire un monument qui peut être vu de partout ", a précisé le conférencier.
Outre les autorités, les organisations de la société civile malienne entendent rencontrer l’ensemble des intervenants du fleuve, à savoir, les pêcheurs, les éleveurs, les jardiniers, les exploitants de sable et de gravier, les laveurs de linges et autres utilisateurs de l’eau du fleuve, dans le cadre d’une large campagne d’information.
Kassoum THERA