Dans le cadre du lancement des activités de leur campagne d’une semaine d’actions sur le delta du Niger prévue du 21 au 29 avril 2012, les responsables d’Amnesty International Mali ont animé une conférence de presse le samedi 21 avril 2012 au son siège de l’organisation.
Principalement animée par le coordinateur des actions urgentes d’Amnesty Mali, Mohamed Sogoba avec à ses côtés : le directeur d’Amnesty Mali, Saloum Traoré ; la vice présidente d’Amnesty Mali, Mme Diallo Mariam Sow ; le directeur, coordinateur mobilisation campagne, Salif Fofana ; le coordinateur d’Amnesty Mali et chargé des questions de la peine de mort, Mohamed El Béchir Sangaré ; Amnesty International Mali à travers cette conférence de presse et face à la situation dramatique de pollution pétrolière dans le delta du Niger, ont voulu tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette pollution. Vu ce qui se passe dans le delta du Niger, ils estiment que Shell doit assumer le coût de l’opération de nettoyage et de l’indemnisation des populations touchées d’une part et admettre ses responsabilités d’autre part. En effet, selon le conférencier du jour, Mohamed Sogoba, la pollution pétrolière issue des activités de Shell dans le delta du Niger a produit des conséquences dévastatrices sur la population locale de Bodo dans l’Etat de Ogoni. Cette pollution qui affecte la région depuis des décennies a gravement détérioré la qualité du sol, de l’eau et de l’air s’est indigné Sogoba avant d’ajouter que des centaines de milliers de personnes sont touchées notamment les plus pauvres et celles qui dépendent de moyens de subsistance traditionnels comme la pêche et l’agriculture. A titre illustratif, en 2008, à Bodo dans l’Etat Ogoni, deux fuites de pétrole de grande ampleur ont persisté pendant des semaines avant d’être colmatées affectant directement des vies de dizaines de milliers de personnes a commenté le conférencier. Cependant, après les constats, il ressort que Shell ne nettoie pas les déversements pétroliers assez rapidement ni assez efficacement et, parfois, elle ne les nettoie même pas. Ce qui fera dire le conférencier que même si le gouvernement nigérian est également responsable des conséquences de la pollution parce que n’ayant pas demandé aucun compte aux compagnies pétrolières, Shell doit admettre sa part de responsabilité dans les ravages constatés dans le delta du Niger. D’après le programme des nations unies pour le développement(PNUD), plus de 60% des habitants du delta du Niger dépendent du milieu naturel pour vivre. Ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance ont besoin que la pollution soit nettoyée de toute urgence afin de pouvoir de nouveau gagner leur vie. Ils doivent également être indemnisés de ce qu’ils ont perdu.
Par ailleurs, en initiant cette activité, Amnesty International Mali veut alerter l’opinion nationale et internationale sur ce qui se passe dans le delta du Niger par les compagnies pétrolières notamment la société Shell. Outre cette conférence de presse qui a lancé les activités de la campagne d’une semaine d’actions sur le delta du Niger, il est prévu dans le programme plusieurs activités comme de conférence-débats, une séance de photo avec des slogans et enfin, une démonstration de pollution de l’eau au bord du fleuve Djoliba à Missabougou le dimanche 29 avril et des signatures de pétition pour dire non à la pollution.
Par Zakariyaou Fomba