Malgré l’existence d’une multitude de lois, de traités et de conventions d’une part, et l’adoption d’une politique nationale de protection de l’environnement d’autre part, le droit à un environnement sain rencontre d’énormes difficultés, révèle le rapport 2020 de la CNDH.
La question de gestion des déchets reste un défi majeur. En effet, rien qu’à Bamako, 13 sites de dépôt de transit ont été recensés. Cependant, ils ne sont pas en bon état et/ou pas bien gérés et souvent débordent dans les voisinages immédiats dont les routes.
La CNDH déplore que la Capitale, Bamako ne dispose pas de déchèterie pour une gestion optimale des ordures et la fermeture du seul site de Noumoubougou. Elle regrette également l’absence totale de station de traitement des boues de vidange à Bamako. « Ces types de déchets sont généralement acheminés sur 2 sites de la zone aéroportuaire de Bamako à Gouana et Flabougou pour les y déverser à l’air libre », déplore telle. Et d’ajouter que ces boues de vidange terminent leur trajectoire dans le fleuve Niger en période pluvieuse. Aguibou Bouaré et les siens disent être préoccupés par la pollution du fleuve Niger qui a atteint un seuil inquiétant.
Aussi, ajoute telle, avec la Covid-19, le port des masques est devenu l’un des moyens les plus utilisés pour la protection. Parmi ceux-ci, les masques médicaux à usage unique sont les plus utilisés. Après leur utilisation, ils sont pour la plupart jetés dans la nature. Dans les rues et les quartiers, ils jonchent le sol. Pourtant, en plus des risques sanitaires qu’ils représentent pour la santé, ils sont dangereux pour l’environnement.
La CNDH constate avec amertume la prolifération des bars, hôtels, maisons closes en plein milieu des maisons à usage d’habitation, à proximité des établissements scolaires, en violation flagrante de la réglementation en la matière. La commission dénonce un laxisme dans le contrôle de ce secteur où les bars-maisons closes poussent comme des champignons causant d’énormes nuisances aux populations riveraines.
Les nombreuses atteintes au droit fondamental à un environnement sain ont conduit l’institution nationale à préconiser des mesures appropriées.
Hamidou B. Touré