Plus de 100 000 pieds sont gracieusement offert à la commune rurale de Somasso, cercle de Bla, région de Ségou. La plantation de ces arbres qui a fait l’objet d’une cérémonie le dimanche 6 août dernier a mobilisé plusieurs personnalités administratives et politiques autour du ministre en charge de l’Environnement, Mme Keita Aïda Keïta.
Situé à plus de 300 km de la capitale, cercle de Bla, région de Ségou, la commune rurale de Somasso, a abrité le dimanche 6 août 2017 le lancement de sa 3ème édition de l’opération de reboisement de la Fondation Mali Vert.
Cette cérémonie était placée sous la présidence du ministre de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo. Elle avait à ses côtés, le président de la Fondation Mali Vert, Bouya Kagnassy, le préfet du cercle de Bla, le président de l’Association pour le développement de Somasso, Markatié Daou. Le parrain de la présente édition était M. Ousmane Koné, ancien ministre de l’Environnement.
Cette opération de la Fondation Mali Vert intervient après le lancement de la Campagne nationale de reboisement 2017, il y a de cela deux semaines dans les Monts Mandingues.
Les raisons d’un choix
Le choix de la commune rurale de Somasso, dans le cercle de Bla (région de Ségou), est en partie lié à la perte de son couvert végétal. Cette localité connue par la densité de sa forêt dont le plus célèbre fut le Bélèni (forêt sacrée) regorgeait d’importantes variétés de végétaux et d’animaux, est aujourd’hui menacée d’extinction à cause des effets des changements climatiques mais aussi des effets néfastes de l’urbanisation galopante et de l’abus des populations. Pour restaurer ce couvert végétal, il sera planté 100 000 pieds d’arbres. Cette opération s’étendra sur toutes les 5 villages de la commune de Somasso.
Fier du choix de sa commune pour le maire de la commune urbaine de Somasso, Sékou Fané a, au nom du Conseil communal, de toute la population de la commune, a remercié les plus hautes autorités à travers Mme le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable pour avoir accepté que cette journée de reboisement de la Fondation Mali Vert se tienne chez lui.
Il a adressé les salutations sincères de la population de Somasso au président de la Fondation Mali Vert et à toute la famille Kagnassy pour sa franche collaboration avec l’Association pour le Développement de Somasso (ADS).
Pourquoi le Béléni ?
Aux dires de M. le maire, il n’y a pas si longtemps les brousses, ainsi que les bois sacrés (Bèlèni) étaient verdoyants avec une biodiversité réelle comprenant de grands arbres de caïlcédrat, de baobab, néré, karité, etc.… et en sous-bois des combrétacées et beaucoup d’autres espèces de flore, d’herbes géantes, moyennes et petites. Elles regorgeaient également d’une diversité faunique avec de gros gibiers : des antilopes, de biches, de lion etc. « Tout cela est devenu un souvenir lointain que les générations actuelles et futures ne savoureront pas si la tendance actuelle n’est pas inversée… Et nous serons plus redevables à nos enfants et petits-enfants. Notre contribution à la lutte contre la désertification, le changement climatique, à la sauvegarde de la biodiversité et nos espaces cultivables passent par là. Il nous faut reboiser plus et déboiser moins pour nos besoins vitaux », incite-t-il.
6 août, journée de l’arbre à Somasso
Pour restaurer la biodiversité dans la localité le conseil communal vient de prendre un certain nombre de mesures pratiques. Désormais, la journée du 6 août est instituée ‘‘Journée de l’arbre’’ sur toute l’étendue de la commune. Il sera rendu obligatoire la plantation de deux plants pour chaque couple de nouveaux mariés de juillet à septembre, etc.
Le parrain de l’événement, Ousmane Koné, ancien ministre de l’environnement, a exprimé ses sincères remerciements et sa profonde gratitude à la Fondation Mali Vert pour le choix porté sur sa modeste personne pour parrainer cet évènement majeur.
La présente cérémonie, dira-t-il, est pleine de significations car elle traduit l’engagement des privés dans le combat gouvernemental contre la désertification au Mali. Il a profité de l’occasion pour féliciter les plus autorités administratives, politiques et à toutes les populations de la région de Ségou pour la qualité de l’accueil et pour la forte mobilisation faite autour de l’évènement.
Ousmane Koné rend hommage à Kagnassy père
Il a salué le père fondateur de la Fondation en la personne de Cheinkna Kagnassy pour avoir accepté de continuer à soutenir l’état au reboisement. Parlant de l’évènement du jour, M. Koné s’est adressé au ministre de l’Environnement : « Retenez que l’acte que vous posez ce jour vient à point nommé quand on sait que les domaines forestiers sont en proie à plusieurs types d’agressions réelles liées aux exigences de développement. Dans ce registre, j’évoquerai les effets combinés de l’urbanisation, l’incivisme des populations, les spéculations foncières, l’agriculture itinérante sur brulis, la transhumance avec son cortège de mutilation d’arbres et l’orpaillage traditionnelle.
Ces agressions sont également observées dans les périmètres urbains où les superficies allouées aux espaces verts sont envahies, rendant ainsi marginale toute action d’aménagement paysagé ».
« A entendre le discours du maire de Somasso, nous nous apercevons que ce beau village est confronté à ce fléau mondial. Son économie repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles. La croissance démographique et les contraintes climatiques ont entrainé une surexploitation et une dégradation de ces ressources. Le Mali considère que le maintien de l’intégrité des milieux naturels est un acte écologique mais aussi un acte éminemment économique », a indiqué M. Koné.
A l’en croire, plus de 80% de nos populations actives tirent leur survie des productions agro-sylvo-pastorales qui constituent le premier secteur de l’économie du pays. La Commune rurale de Somasso est l’illustration parfaite d’une agro-sylvo pastorale de la région de Ségou, qui doit absolument mettre l’accent sur le reboisement, invite-t-il.
Fondation Mali Vert-MEADD, même combat
Bouya Kagnassy, président de la Fondation Mali Vert, a rendu un vibrant hommage au ministre de l’Environnement et du Développement durable pour avoir accepté, pour la deuxième année consécutive de présider cette opération de reboisement de la Fondation Mali Vert. « C’est le témoignage de votre engagement à soutenir le secteur privé dans sa dynamique d’accompagnement du gouvernement. C’est aussi, le témoignage de l’estime que vous avez pour la Fondation Mali Vert. C’est pourquoi, vous avez accepté de parcourir ces centaines de kilomètres pour venir à Somasso, rehausser l’éclat cette cérémonie symbolique, mais pleine de signification », ajoutera-t-il.
Il a réaffirmé les ambitions de son organisation qui vise d’apporter sa contribution à l’édifice national et le choix de la Fondation sur le domaine de l’environnement sur lequel elle a orienté ses actions sous la clairvoyance de son fondateur, M. Cheickna Kagnassy. « Cela dénote de l’identité de vue entre notre Fondation et celle des plus hautes autorités du Mali dans le domaine de la lutte contre les effets du changement climatique », a dit M. Bouya Kagnassy.
Somasso désormais dans le cœur de la FMV
Le choix du village de Somasso pour le lancement de la 3e édition de notre opération de reboisement n’est pas fortuit. Il dénote de l’intérêt qu’accordent les habitants de ce village à la chose publique », a révélé le président de la FMV. Le président de la fondation a salué la mobilisation de toute la commune autour de cet événement.
Pour lui, les espèces végétales ont été choisies en tenant compte de la nature et la situation agro-climatique de la Commune Rurale de Somasso et du Cercle de Bla. Il s’agit entre autres des espèces locales suivantes : le Moringa, l’acacia-Sénégalensis, le Moringa, le Mélina, l’eucalyptus, le baobab, le Nîmes, etc.
A l’en croire cette initiative, contribuera sans nul doute à renforcer le couvert végétal de la Commune de Somasso et du Cercle de Bla. Pour y parvenir, il a invité les bénéficiaires des plants offerts à les planter à temps et les entretenir convenablement, car une chose est de planter un arbre, l’autre chose est de s’en occuper. « L’arbre est un être reconnaissant qui préserve le présent et prépare l’avenir », a indiqué M. Bouya Kagnassy.
Il a remercié M. Ousmane Koné pour avoir accepté de parrainer cette année la 3ème édition de son opération de reboisement et Chaga Coulibaly, ancien chef de cabinet du ministère de l’Environnement, membre actif de la Commission d’organisation de cette 3ème Edition de l’opération de reboisement.
Le ministre Keita Aïda Mbo émerveillée
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo, après le lancement officiel de la Campagne dans les Monts mandingues il y a de cela deux semaines, était très ému de prendre la parole devant la population de Somasso.
Elle a remercié les initiateurs notamment la Fondation Mali Vert pour la prolongation des lumières des activités de reboisement de la 23ème édition.
« Cette cérémonie est la traduction de la volonté des autorités et des populations de Ségou de relever le défi de la lutte contre la désertification et les changements climatiques qui constituent aujourd’hui une sérieuse menace pour notre survie », a indiqué Mme Kéita.
Elle a remercié le chef de l’Etat, Boubacar Kéita, pour son engagement de faire du Mali un havre de paix et de cohésion sociale.
« Le choix de Somasso pour abriter l’évènement à n’en pas douter ne relève point du hasard. C’est à Somasso, qu’il y a encore le sens du bien commun et c’est à Somasso, qu’il y a encore le grain de la cohésion sociale, un vœu tant cher au président de la République », a apprécié le chef du département.
« Aussi, votre conviction de restaurer le bois sacré du village fort heureusement, s’intègre harmonieusement dans le thème retenu pour la journée de la campagne nationale de reboisement, je cite : «Les forêts nous protègent contre la déchéance, prenons soin des forêts en vue de garantir l’avenir des générations futures» », a salué Mme Kéita.
Elle a rendu un hommage mérité à la ‘’Fondation Mali Vert’’ qui depuis 2015 est en train de livrer gracieusement chaque année des milliers de plants pour reverdir le Mali. « La Fondation est et restera un modèle pour mon département dans la réalisation de nos objectifs de lutte contre la désertification et l’autosuffisance alimentaire », s’est réjouie la première garde forestière.
Elle a encouragé la population de Somasso à travers l’Association pour le développement de Somasso de persévérer dans cette initiative de lutte contre les changements climatiques.
Suivi des arbres, le maitre mot
« Le reboisement n’est pas une fin en soit, il faut entretenir les plants. C’est alors qu’il convient de prendre toutes les dispositions conformes à la conduite des jeunes plants jusqu’au stade d’arbre lui permettant ainsi de jouer pleinement son rôle écologique, économique et social dans l’environnement », a conseillé le ministre en charge de l’Environnement.
Elle a profité pour interpeller les uns et les autres à une prise de conscience sachant que 75 % du territoire national se trouvent en zone saharienne et ou sahélienne. Une situation qui s’aggrave d’année en année et cela du fait de l’homme. Pour elle, c’est seulement par les actions intensives de reboisement que la tendance pourra être inversée vu que notre vie, et celle des générations futures est intimement liée à celle de l’arbre.
C’est à ce seul prix que nous pourrons sauver notre cher pays, le Mali, a dit le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
Au compte de la dernière édition, la Fondation avait mis à la disposition du département de l’Environnement 300 000 plants dans le cadre de la campagne nationale de reboisement 2016.
Cette cérémonie festive a noté la prestation des artistes notamment l’artiste le balafoniste, Mamadou Dembélé dit Dabara et des troupes folkloriques de la localité. La troupe star scène a produit un sketch de sensibilisation qui invite tous à soutenir le reboisement pour un Mali Vert en vue de lutter efficacement contre les changements climatiques.
O.D.
Ils ont dit :
Abdoulaye Diakité, 3e adjoint au maire de Somasso
« Je ne suis pas surpris de cette opération à dimension nationale de l’ADS »
« Nous avons eu la confiance de la population de Somasso le 20 novembre 2016, à l’occasion des élections communales. Et cela fait 8 mois que nous sommes investis dans la mission du développement de la Commune. Mais déjà, nous pouvons nous en féliciter grâce à l’appui inestimable de l’Association pour le développement de Somasso (ADS). Avec l’expertise de l’ADS, nous sommes parvenus à préserver les acquis et inscrire la commune sur la voie du développement durable. Le partenariat est très bénéfique pour la population. C’est pourquoi, je demande à l’ADS de rester sur cette lancée. Parce qu’elle a un rôle important à jouer dans nos actions de développement de la commune. Il est totalement incrédule de penser que le développement local peut se faire aujourd’hui sans l’ADS. Je ne suis pas surpris de cette opération à dimension nationale de l’ADS. Beaucoup d’actions ont eu lieu à Somasso avant le lancement de cette journée de reboisement, notamment la mise à disposition d’adduction d’eau potable, la nouvelle mosquée de vendredi et l’initiative d’instaurer le Festival culturel Bélénitugu. Cette activité a instauré un climat de cohésion sociale entre les populations de la cité et apporte aujourd’hui un coup accélérateur au développement du village… ».
Kassoum Sogoba, maire de Diaramana
« L’ADS est un partenaire stratégique du cercle de Bla, aujourd’hui »
« Je suis le maire de la Commune rurale de Diaramana. Composée de 15 villages administratifs, je suis à ma troisième mandature au service du développement. Durant ces années à la tête du conseil communal, je n’ai pas souvenance d’une association ou organisation qui s’est engagée au service des communautés dans le cercle de Bla comme l’Association pour le développement de Somasso. Pour preuve, au-delà de Somasso, elle en train d’étendre ses investissements aux autres communes. Les résultats obtenus sont visibles et encourageants. Cette activité de reboisement est salutaire. Elle est le fruit d’un partenaire fécond entre l’ADS et son partenaire, la Fondation Mali Vert, très stratégique pour le cercle de Bla, aujourd’hui. Nous sommes tous conscients de l’avancée du désert. Le couvert végétal est en train de céder progressivement au profit du désert. Les forêts qui contribuaient à la belle vue des villages n’y sont plus. Il urge aujourd’hui d’une prise de conscience collective pour le changement de comportement face à notre environnement. La protection et la sauvegarde du patrimoine naturel doit impliquer tous. Et l’initiative de Somasso de planter 100 000 plants est un signal fort et une lutte implacable contre le phénomène des changements climatiques… »
Daouda Bouaré, promoteur d’école à Bla
« Dans le cercle de Bla, la crise écologique est perceptible partout »
« Les effets des changements climatiques est une crise profonde mettant en jeu l’équilibre des sociétés. C’est un phénomène mondial qui engage même le devenir de l’humanité et la possibilité d’une vie humaine et sociale sur la planète. Dans le cercle de Bla, la crise écologique est perceptible partout. Les revers climatiques sont là. Un constat qui n’est pas de nature à conforter convenablement le cadre de notre cercle. Si l’ADS en fait son cheval de batail, nous adhérons pleinement à l’initiative. Ce qui s’est passé à Somasso est un signal fort pour non seulement un changement de comportement, mais aussi, pour l’amélioration de notre cadre de vie à travers la régénération de la forêt Béléni. Elle découle d’un acte citoyen, auxquels, l’ADS, la Fondation Mali vert et le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable ont souscrit, vient à point nommé. Nous nous engageons pour pérenniser ces plants ».
Mamadou Satiqui Diakité, président du Haut conseil des collectivités
« J’invite le conseil communal à s’investir personnellement dans l’entretien des plants »
« Je suis venu en tant qu’invité du parrain, Ousmane Koné, ancien ministre de l’Assainissement, de l’Environnement du Développement et cadre du Rassemblement pour le Mali. Ce que Markatié Daou et ses camarades viennent de faire est un acte d’investissement humain. Le reboisement a toujours des avantages. Mais le plus dur commence à partir de la plantation. Les populations doivent veiller sur les pieds d’arbres plantés. Et dans un futur bref, elles verront que ses arbres servent à quelques choses. J’invite le conseil communal à s’investir personnellement dans l’entretien des plants ».
Propos recueils par Bréhima Sogoba