Ouvrages d’assainissement de Bamako : Trouver le financement, prévoir la gestion

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La question nécessite une assistance financière mais aussi technique.

Le financement du Schéma directeur d’assainissement de Bamako (SDAB) était, hier, au centre d’une table ronde regroupant les responsables chargés de l’environnement et de l’assainissement et les partenaires techniques et financiers (PTF). La rencontre d’échanges à l’hôtel Salam était présidée par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de l’Environnement et l’Assainissement, Tièmoko Sangaré, et de son homologue Habib Ouane de l’Energie et de l’Eau, Karl Flittner, ambassadeur d’Allemagne dans notre pays et chef de file des PTF et Samba Kamara, chargé des opérations de la Banque africaine de développement au Mali (BAD). Le schéma directeur d’assainissement de la capitale a été élaboré par l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM), une structure du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement. Il devrait aider à apporter une réponse satisfaisante à la question récurrente de l’assainissement de Bamako. La table ronde va discuter du financement de cet investissement lourd qui prévoit la première station d’épuration des eaux usées des ménages de la capitale, a expliqué Karl Flittner. Dans ce contexte, le chef de file des PTF a préconisé l’ébauche d’un décret fixant la redevance de l’assainissement sans laquelle la gestion des ouvrages n’aurait pas de base financière. En dehors de ce problème, le manque d’expérience dans ce domaine demeure le plus grand défi du projet. Ainsi, la planification d’une première tranche opérationnelle tenant déjà compte des futures planifications pourrait être une bonne base pour la mise en œuvre d’améliorations réelles et considérables de la situation de l’assainissement à Bamako, a souligné Karl Flittner. Après la table ronde, les experts techniques et financiers devront travailler ensemble afin que les résultats de celle-ci se traduisent par des progrès précis sur le terrain, a indiqué l’ambassadeur allemand. Le Mali, comme de nombreux autres pays africains, sont confrontés à d’importants obstacles dans le développement des services d’assainissement et accusent un sérieux retard dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour l’assainissement, a souligné Samba Kamara. La table ronde fait suite au financement par la Banque africaine de développement de 800 millions de Fcfa destinés à une étude pour la définition d’un schéma directeur de drainage des eaux pluviales et d’évacuation des eaux usées du District de Bamako. Le développement de services d’assainissement abordables et durables n’est réalisable qu’avec l’existence d’un secteur performant capable de proposer une direction et des changements qui prennent en compte les intérêts des plus pauvres, a souligné le chargé des opérations de la BAD qui a assuré que l’institution appuiera les projets et programmes les plus porteurs des gouvernements et leur apportera l’assistance technique nécessaire.

PLUS DE 20 % DU PIB. Le manque d’assainissement constitue aujourd’hui un facteur de risque important pour santé des Maliens. Il affecte en priorité les populations pauvres et vulnérables, dont plus de la moitié souffre en permanence de maladies liées au déficit d’accès à un assainissement adéquat. Ce phénomène représente également pour des centaines de milliers de femmes et de jeunes filles une atteinte à leur dignité, une perte colossale de temps et d’énergie ainsi qu’un déni de leurs droit à une scolarité normale, a analysé Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. La dissémination des eaux usées, ordures et déchets dangereux dans la nature menace l’environnement, la qualité des sols et des ressources en eau, a souligné le chef du gouvernement en chiffrant les conséquences de ce phénomène à des pertes de plus de 20% du Produit intérieur brut (PIB), des centaines de décès par an, et des millions de Fcfa investis chaque année par les ménages en dépenses de santé. De fait, avec un taux de croissance de annuel de 5,6%, Bamako est classée 1ère en Afrique et 6è au plan mondial des villes à forte taux de croissance. De ce fait, malgré la volonté manifeste des pouvoirs publics soutenue par les PTF, les résultats atteints restent en deçà des attentes, a déploré le Premier ministre. Notre pays a pourtant adopté en 2009, une politique nationale assortie de cinq stratégies de mise en œuvre. Au nombre de celles-ci figure la stratégie de gestion des déchets liquides qui prévoit justement l’élaboration d’un schéma directeur. Ce schéma cadre parfaitement avec la nouvelle stratégie gouvernementale basée sur un développement urbain et harmonieux, cohérent et durable de la capitale, a fait valoir le chef du gouvernement. Le Premier ministre a mis à profit cette cérémonie solennelle pour lancer un appel aux partenaires techniques et financiers, au nom de solidarité internationale à soutenir notre pays dans la mise en œuvre de ce projet et de celui d’alimentation en eau potable de Kabala.

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