Ouverture de la COP 21 à Paris : Le monde entier se mobilise et, pour la 1ère fois, l’Afrique parle d’une seule voix

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Les très attendues assises de Paris, qui constituent à la fois la 21ème Conférence des Parties (COP 21) à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) et la 11ème Conférence des Parties au Protocole de Kyoto, se sont ouvertes le 30 novembre 2015 par la réunion de 150 chefs d’Etats et de Gouvernement, une grande première en la matière. Autre innovation, l’UA s’est rassemblée autour d’un texte commun à tous ses pays membres, sauf la Libye, soit 53 sur 54. Son porte-parole pour les négociations est le Malien Seyni Nafo.

Pour le Comité d’organisation de la COP 21, dont le Président est le ministre français des Affaires Etrangères et du Développement International, Laurent Fabius, l’objectif est «d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant, permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser / d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone».

Les experts devront définir les mécanismes juridiques, financiers et de contrôle de l’Accord de Paris, qui doit dans l’idéal amener les pays développés, donc les plus grands pollueurs de la planète, à mobiliser 100 milliards par an, à travers le Fonds Vert pour le Climat, en faveur des pays en voie de développement, pour lutter contre les effets des changements climatiques.

L’accord devrait également engager tous les pays dans une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, afin de maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C d’ici 2100, par rapport à l’ère préindustrielle. Mais, au vu des promesses de réduction de 156 pays, dont le Mali, (représentant 90 % des émissions), au 31 octobre 2015, le scenario actuel serait plutôt celui d’une augmentation de 2,7°C, selon les experts des Nations Unies, voire plus. Ce qui montre l’ampleur de la tâche!

Pour cette conférence, l’Afrique a choisi de parler d’une seule voix et sera représentée par le Malien Seyni Nafo, qui négociera en son nom l’inclusion des éléments de la Feuille de route de l’UA dans l’Accord de Paris, dont une augmentation maximale de la température moyenne de 1,5°C. Car notre continent est peu émetteur de gaz à effet de serre, mais obligé de s’adapter aux changements climatiques et d’en atténuer les impacts, ce qui suppose de disposer d’importants moyens financiers pour mettre en œuvre les politiques adéquates.

Ce qui devrait être permis par l’abondement du Fonds Vert pour le Climat (GFC de son acronyme anglais), 100 milliards de dollars annuels, promis à Copenhague en 2009 par les pays riches aux pays pauvres pour lutter contre le réchauffement et s’y adapter. Mais il est loin d’être alimenté comme il le faudrait, car, pour les 35 pays qui ont déjà donné ou qui s’apprêtent à le faire, la somme réunie ne s’élève qu’à 2,5 milliards de dollars par an.

L’accord climatique de Paris devra idéalement être «universel, ambitieux, différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant». Ce sera le travail dévolu aux 40 000 délégués nationaux lors des discussions qui ont débuté le mardi 1er décembre, à l’issue de la séquence politique du 30 novembre.

Une feuille de route que le Président de la COP 21 a définie en ces termes à l’ouverture de la conférence: «à l’issue de la Conférence, dans 11 petits jours, nous devons parvenir à un accord climatique universel et ambitieux. C’est l’enjeu des discussions que vos ministres et négociateurs vont avoir. Il nous faudra ne pas perdre notre temps dans des débats de procédure, traiter la substance et trouver ensemble des solutions.

J’insiste, enfin, sur un aspect: un accord climatique mondial, ce n’est pas une exigence que les pays développés imposeraient aux pays en développement; c’est une exigence universelle à laquelle nous devons répondre ensemble. La solidarité climatique doit encore progresser; la mobilisation des financements et des technologies en faveur des pays du Sud également. L’accord de Paris doit être aussi un pacte pour la justice et contre les inégalités».

Quant au Président François Hollande, qui a présidé le 1er Décembre, avec le Secrétaire Général des Nations Unies, un sommet sur le thème «Défi climatique, solutions africaines», auquel a participé le Président Ibrahim Boubacar Kéita, avec 11 autres chefs d’Etat africains et la Présidente de la Commission de l’UA, il a   réaffirmé son ambition que la COP21 permette la réalisation de projets concrets en Afrique, facilite l’adoption d’un modèle de développement plus sobre en carbone et accompagne l’adaptation au dérèglement climatique observé sur le continent.

François Hollande s’est également engagé à porter à plus de 2 milliards d’euros le financement par la France des énergies renouvelables en Afrique sur la période 2016 – 2020, ce qui représente une hausse de 50% des engagements bilatéraux français par rapport aux 5 dernières années. Les projets financés pourront s’inscrire dans la cadre de l’Initiative de l’UA sur les Energies Renouvelables.

En matière de lutte contre la désertification et d’adaptation au changement climatique, le Président Hollande a indiqué que la France triplerait progressivement ses engagements bilatéraux pour atteindre 1 milliard d’euros par an en 2020, en réponse à une demande des pays africains. Cette aide portera prioritairement sur les projets de Grande muraille verte et de préservation du lac Tchad et du fleuve Niger.

Ramata Diaouré (Avec Com COP 21)

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