L’on rappelle non sans amertume que les populations de la commune V, notamment celles du Quartier- Mali et des 300 Logements ont été pendant longtemps victimes des affres de la fumée nauséabonde et suffocante qui s’échappait pratiquement toutes les nuits du dépôt d’ordures situé à quelques mètres du grand échangeur du Quartier- Mali.
Pendant des mois, la mairie de la commune V a dédaigneusement regardé cette grosse fumée s’échapper de ce dépôt d’ordures sans le moindre souci du sort des populations qui en sont constamment victimes. Il a fallu que lesdites populations marchent sur la mairie et cela à plusieurs reprises pour qu’elles soient enfin débarrassées de cette fumée quotidienne qui les empêchait de respirer. Cette situation a certainement affecté la vie de nombreux malades alités au Centre de référence de ladite commune. Quelle honte pour celle- ci
Si le tas d’ordures a disparu de son siège communal, c’est sans doute parce que son site a été cédé par la mairie à un riche argentier. En tout cas, en lieu et place de ce dépôt d’ordures l’on voit au passage à travers les vitres brillantes d’une maison dressée à la couleur de la bourgeoisie européenne des voitures luxueuses à vendre.
Le problème a tout simplement été déplacé mais n’a pas été résolu et pour cause : les ramasseurs d’ordures ont commencé à ramasser les ordures devant les maisons du Quartier- Mali à raison de 500 F (cinq cent) par foyer. Ainsi, deux fois par semaine, ces ordures doivent être ramassées. Mais selon toutes nos informations au Quartier- Mali, les ramasseurs ne passent qu’à peine deux fois par mois.
Surtout la dernière semaine de chaque mois, le travail se faisait correctement. Histoire de dire de donner à la fin du mois les cotisations convenues pour ce travail.
Malgré tout et en dépit de la régularité des recouvrements, les populations du Quartier- Mali ont fini par être abandonnées à leur propre sort.
Profitant de cette situation malheureuse des populations, des charretiers gourmands font la ronde avec des propositions de prestations des plus coûteuses. Mais comme on le dit souvent : «pousse pousse» s’arrête au mur si l’on veut que celui-ci s’effrite. Pendant des mois, les ordures n’ont pas été ramassées. Imaginez cette situation calamiteuse
Dimanche, le 17 juillet 2011, de façon spontanée, les populations sont sorties de tous les côtés pour converger vers la mairie de la commune V en scandant haut et fort au son des sifflets, des boîtes de tomate, des bidons vides : «à bas les ordures» ; «à bas l’escroquerie dans la collecte des ordures».
A la mairie, les gens qui se sont engagés pour faire ce travail n’ont pas hésité à dire qu’ils n’ont plus d’espace pour déposer les ordures. A- t- on crée automatiquement cet espace ? Personne n’en sait ! L’on sait seulement que lundi le 18 juillet 2011, c’est-à-dire au lendemain du coup de colère des populations, un camion du 19e siècle a commencé à ramasser les ordures à la saveur d’une corvée atypique.
Que faut- il conclure de cette situation dégradante ?
– La bonne santé des populations de la commune V n’est ni de près, ni de loin le souci des élus communaux.
– Ces responsables communaux ont vite oublié que ce sont ces populations qui les ont élus et qu’ils sont à la mairie pour les servir loyalement.
– Ces élus, il y a bientôt un an, ont remis à presque chaque foyer de la commune V des fiches de cotisation avec un tarif minimum de 3000 F. Il fallait vivre en commune V pour comprendre jusqu’où ces élus communaux ont talonné ces populations qui végètent dans le dénuement le plus complet.
– Ces élus communaux vivent donc pour eux-mêmes mais ne se battent nullement pour les populations qui les ont élus.
Il importe donc de comprendre qu’on ne doit pas continuer à voter pour des gens au prix des tee- shirt, de thé, de sucre, de pagnes ou d’un millier de francs CFA. Les votes doivent impérativement être tributaires du passé et de la crédibilité de chaque candidat.
Plus jamais d’ordures aux portes des paisibles citoyens de la commune V du district de Bamako !
Fodé KEITA