“Opération Mali Vert” : Le reboisement : une solution à la sauvegarde de la biodiversité

3

Le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a procédé, le samedi 6 août 2016, au lancement officiel de la campagne nationale de reboisement 2016, couplé à celui du lancement des activités de la Grande Muraille Verte (GMV). Environ 54 millions de plants de toutes variétés seront plantés au cours de cette 22e édition de la campagne de reboisement sur une superficie d’environ 116 000 ha.

La cérémonie de lancement était placée sous la haute présidence du Premier ministre Modibo Kéita. Il avait à ses côtés le MEADD, Mme Kéita Aïda M’Bo, et plusieurs membres du gouvernement. Elle a noté également la présence du gouverneur de la région de Koulikoro, Sékou Coulibaly, du maire de Ngabakoro-Droit et plusieurs notabilités de la région.

C’est conscient du défi environnemental, et dans la recherche de solutions idoines que le gouvernement a initié, depuis 1995 à travers le ministère chargé de l’Environnement, l’organisation de la campagne nationale de reboisement qui était dénommée : “Opération pour un Mali vert”. L’objectif principal est d’éveiller les consciences tant au niveau national qu’international.

La campagne vise quatre objectifs : la restauration des terres dégradées et la lutte contre la désertification, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté de nos populations ; l’embellissement des agglomérations pour offrir aux citoyens un meilleur cadre de vie ; la réalisation de divers types de plantations pour la satisfaction des besoins en énergie domestique, en bois de service et bois d’œuvre et la conservation de la diversité biologique.

Le thème retenu cette année est : “Restaurons les écosystèmes dégradés, un devoir noble contre les effets des changements climatiques” avec comme  slogan “Reboiser les terres dégradées, c’est lutter contre la désertification, c’est aussi un acte de citoyenneté”.

Le maire de Ngabakoro-Droit et le gouverneur de la région de Koulikoro ont appelé à la sauvegarde de la forêt classée de Tienfala soumise à toutes sortes d’agressions notamment par l’attribution des titres fonciers, le surpâturage, la coupe abusive de bois, etc.

Le MEADD, Mme Kéita Aïda M’Bo, dira que le choix porté sur la forêt classée de Tienfala pour abriter cette cérémonie de lancement n’est pas fortuit. Il se justifie, selon elle, par la mise en œuvre de l’instruction n°462/PM-CAB du 4 août 2015 du Premier ministre qui attire “l’attention de ne pas permettre, dans les forêts classées, l’exploitation même à titre provisoire des superficies par les populations et cela pour toutes les cultures”.

Elle a annoncé que cette campagne 2016 est bâtie autour d’un programme très ambitieux de plus de 116 000 ha de reboisement avec plus de 54 millions de plants, toutes espèces confondues. Il est prévu également la restauration de sites miniers, la régénération naturelle assistée (RNA), etc. Dans la forêt classée de Tienfala, il sera planté plus de 400 espèces sur une superficie de 2 ha.

S’agissant des actions de la Grande Muraille Verte, elles s’étendront sur 2066 km de long  et 215 km de large dans 55 communes réparties entre 24 cercles des régions  de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Pour la période 2016-2020, elle prévoit, d’imprimer un élan nouveau aux activités de reboisement à travers la réalisation d’environ 3 millions d’hectares de plantations et le renforcement de la résilience des populations des zones arides et semi-arides du Mali.

Mme Kéita a déploré les diverses pressions humaines qui s’exercent négativement sur la forêt classée de Tienfala, à savoir la coupe abusive du bois énergie, les feux de brousse, les lotissements (plus de 50 titres fonciers attribués), affectent sérieusement sa vocation. Face à cette situation de plus en plus préoccupante pour l’Etat et les populations riveraines, le MEADD a annoncé le lancement du processus d’immatriculation du  domaine forestier classé par les services du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, en vue de mieux examiner et gérer toutes les irrégularités constatées.

Le chef du département a assuré que son ministère, après avoir placé les femmes au centre de la gestion des forêts au cours de la précédente campagne tenue à Ségou, exécutera ce programme et maintiendra cet élan à travers la mise en œuvre de la Politique forestière nationale et la Stratégie nationale d’amélioration du couvert végétal en cours d’élaboration.

Mme Kéita a attiré l’attention du Premier ministre sur l’effectif faible des agents des eaux et forêts par rapport à l’étendue du territoire. Sur un effectif total de 771 cadres en 2015, 99 cadres forestiers ont fait valoir leurs droits à la retraite, et 6 ont été froidement tués par les bandits armés, alors que le recrutement annoncé ne prévoit que 22 agents techniques.

Le Premier ministre Modibo Kéita a déploré les agressions dont font l’objet nos forêts et qui contribuent à la déforestation massive du pays. Il a invité la population à s’impliquer davantage pour la sauvegarde de l’environnement, gage d’un développement durable.

En réponse au ministre de l’Environnement, le Chef du Gouvernement n’a pas écarté l’hypothèse de faire recours aux retraités pour pallier au déficit d’agents créé par le départ massif à la retraites des cadres des Eaux et Forêts.

La forêt classée de Tienfala, d’une superficie de 3000 ha, a été classée en 1939 pour constituer une réserve  forestière stratégique au bénéfice des villes de Koulikoro et de Bamako. Elle protège la ville de Bamako contre les catastrophes naturelles comme les éboulements, les pluies torrentielles et les vents violents et constitue avec les forêts classées de La Faya et des Monts Mandingues les poumons d’absorption de la pollution de l’air engendrée par les villes de Bamako et Koulikoro en pleine expansion.

Ousmane Daou

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Je suis d'accord avec vous pour la sauvegarde de la biodiversité du Mali. On a pas besoin d'être spécialiste pour constater le grand dégat déjà causé et la dégradation très rapide de notre flore et faune. Il faut surtout stopper l'abattage anarchique des arbres surtout au Sud du Mali. Revenons sur la politique de la gestion des Eaux et forêts des Présidents Modibo KEÏTA et de Moussa TRAORE qui était très efficace. J'ai fait un constat en circulant sur le Boulevard de l'indépendance; du cinéma BABEMBA au monument de l'Indépendance. on ne voit que des nimes plantés (arbres impotrtés de l'Inde ou de la Chine) et si c'étaient des manguiers? C'est le même constat amer pour la route de l'aeroport Modibo KEÏTE SENOU. Dans nos villes où la pluviométrie est un peu clémente, nous devons procéder à la plantation de beaucoup d'arbres fruitiers comme la mangue…Les autorités traditionnelles, les Présidents des Conseils des régions, des cercles, les Maires et leurs conseillers, les Préfets, doivent sensibiliser leurs populations, pour la plantation des arbres fruitiers, aux abords des artères du villages, des villes, à l'intérieur et à l'extérieur des concessions, dans la cour des écoles et ses abords, les places publiques, dans nos services…Bref chaque malien doit au moins planter un ou deux arbres fruitiers pendant chauque saison de plues. Pas des nimes, des treminalias, d'ecalyptus…En tout cas le manguier lutte un peu contre la faim pendant sa saison, il est encore moins salissant et très ombrageux.

    • @Mamadou Guindo. Je vois que vous nourrissez encore beaucoup d’espoir pour ce pays.Sans vous décevoir, je vous informe que le long de l’ancienne route de l’aéroport et dans les environs de Senou, il y avait jadis beaucoup de pieds de Karité et d’autres arbres utiles.Ils ont tous été abattus par les fabricants de pilons, de mortiers, de djembé et statuettes…Le plus grand scandale a été le déracinement massif perpétré sous le régime AOK par le projet ACI aux environs de l’aérodrome de Hamdallaye où étaient debout plusieurs dizaines de milliers de pieds de Kaïcédra (tous datant de l’époque coloniale) et tous alignés dans tous les sens. Le génocide a été violent à tel point que le cours du bois de chauffage et de menuiserie avaient chuté une année durant sur nos marchés de Bamako suite à l’arrivée des produits dérivés de ces plantes déracinées. Ne pouvait-on pas trouver ailleurs un emplacement pour ACI-2000 qu’un site où étaient érigés plus de 100 milles arbres tous sexagénaires?

Comments are closed.