Obstruction du collecteur ‘’ Molobalni’’ : les riverains de la commune interpellent les autorités du district
Les riverains du collecteur Naturel ‘’ Molobalni’’ situé en commune I du district de Bamako ont exprimé leur ras-le-bol à cause de son obstruction par les constructions illicites et les déchets plastiques de tous genres.

Le week-end passé, ils ont interpellé les autorités du district de Bamako à agir pour trouver une solution avant l’hivernage.
Les riverains du collecteur naturel « Molobalni », qui traverse les quartiers Banconi, Fadjiguila, Djilébougou Doumazana en passant par Korofina jusqu’au quartier Bougouba pour finir dans le fleuve Niger, sont en colère. Pour cause, les titres fonciers attribués sur la servitude de cette rivière par certains agents véreux de l’Etat , qui ont ensuite réalisé des maisons et des magasins, sont devenus un casse-tête et un obstacle majeur pour la circulation de l’eau. Il ne s’y passe pas un hivernage sans que l’eau des pluies diluviennes ne prennent les rues inondant sur son passage tous les domiciles riverains. « L’eau du collecteur inonde nos maisons, envahisse nos rues par des déchets plastiques toxiques de tous genres », déplore un riverain qui interpelle les autorités du district à procéder urgemment à son aménagement afin de permettre à l’eau de circuler.
Une visite d’une équipe de presse sur le site a permis de faire un constat sans appel. Des constructions réalisées jusque dans le lit du collecteur, les rails de la ligne ferroviaire complétement engloutis par les déchets et le sable, la servitude de la rivière transformée en dépotoir obstruant le passage de l’eau. Un collectif des jeunes et toutes les autres composantes sociales des quartiers riverains se battent pour que la situation s’améliore. Mais, à l’unanimité, ils accusent le domaine de l’Etat qui, selon certaines indiscrétions, auraient attribué des titres fonciers à des particuliers qui construisent sans respecter la loi qui interdit toute occupation de la servitude des marigots et des fleuves. « Nous avons commencé à voir les maisons sortir de la terre et sur le lit du collecteur à partir de l’avènement des régimes démocratiques. Sinon sous les feux président Modibo Keïta et Moussa Traoré personne n’a osé s’installer », explique Karamoko Soumounou, coordinateur des chefs de quartiers.
Ce témoin de l’histoire de l’occupation anarchique de la rivière « Molobalni » pointe également d’un doigt accusateur l’incivisme de certains citoyens qui, au lieu de verser les ordures dans les dépotoirs ordinaires, préfèrent directement aller les verser dans la rivière. Pour lui, cette pratique devenue le sport favori de certaines personnes s’explique en partie les raisons de l’obstruction de ce cours naturel. « Aujourd’hui, sans l’aide des hautes autorités du pays, nous ne savons plus quoi faire. Puis que nous sommes impuissants face aux occupations de la servitude du collecteur Naturel, les actes d’incivisme et la montée des eaux qui prennent des proportions inquiétantes chaque année », a déclaré Mody Béréthé, évoquant un sentiment d’abandon des habitants des quartiers riverains. A l’approche de chaque hivernage, les riverains estiment qu’ils multiplient les alertes de ce genre à l’endroit des autorités de leur pays afin que l’on réfléchisse à trouver une solution à ce calvaire qui n’a que trop durer. En prélude de l’hivernage qui pointe à l’horizon, le même message est lancé pour prévenir tous les risques d’inondations. Thémoté Dacko, conseiller à la Mairie de la commune I, présent à cette visite, dit s’inscrire dans la même dynamique que les riverains pour qu’’ensemble la Mairie et l’Etat unissent les efforts pour endiguer le problème. Aujourd’hui, les riverains réitèrent leur appel à l’endroit des autorités compétentes pour qu’elles prennent des mesures drastiques afin de faire valoir la loi. Ils veulent éviter les mêmes dégâts des saisons pluvieuses précédentes, c’est pourquoi ils en appellent à déboucher les caniveaux obstrués et à déguerpir les constructions qui ne respectent pas les dispositions de la loi selon lesquelles les servitudes des cours d’eaux sont interdites d’occupations.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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