Le ministre de l’Environnement, Mme Kéita Aïda M’Bo était ce dimanche à Naréna pour constater de visu deux cargaisons de bois de vène saisies par les agents des eaux et forêts, dans la nuit de vendredi à samedi. Le ministre a engagé les agents à redoubler de vigilance pour protéger les ressources forestières.
Après le constat alarmant du bois de vène sur le marché à Bamako, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a instruit la direction des eaux et forêts de mener une enquête pour situer la provenance de ce bois interdit de coupe sans plan d’aménagement.
Le directeur national des eaux et forêts, Mamadou Gakou, a informé ses troupes de cette décision ministérielle. Depuis ce jour, les soldats de l’environnement sont à pied-œuvre pour traquer les malfrats qui s’adonnent au pillage des ressources naturelles du pays. Le fruit de cette mobilisation est tombé la semaine dernière.
Les agents de Siby et Narena sur la route de Kouremalé ont saisi deux camions chargés de bois de vène dans la nuit de vendredi à samedi. Pour constater le sinistre, le ministre Mme Kéita Aïda M’Bo, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu ce dimanche sur les lieux pour constater de visu la dimension du dégât.
Sur place, le constat était alarmant : des centaines de troncs d’arbres cinquantenaires étaient dans les camions et d’autres stockés dans la forêt de Kéniéma à 7 km de la Commune rurale de Narena.
Les personnes interpellées, à la suite d’un interrogatoire, ont avoué n’avoir en possession aucun document juridique. Ils ont néanmoins indiqué avoir payé une somme de 150 000 F CFA au chef de village de Kéniéma et 200 000 F CFA à l’ex-chef de poste des eaux et forêts de Narena, pour avoir l’ordre de commettre leur forfait. Selon des informations, ces bois de vène, très sollicités, étaient destinés à des usines de bois à Bamako et celles de certains pays frontaliers.
Le ministre a condamné avec la dernière rigueur cette agression barbare contre nos ressources naturelles et invité les eaux et forêts à appliquer la loi pour punir les auteurs de ce crime. Mme Kéita a invité la population à un changement de mentalité pour mettre fin à la coupe abusive en vue de contrer les changements climatiques.
Elle a félicité les agents en poste et les a exhortés à redoubler de vigilance pour que cesse la coupe des espèces protégées et invité les élus communaux à s’impliquer davantage avec les agents sur place pour éviter la dégradation des aires et des espèces protégées. Elle a promis de suivre de près les villages environnants des forêts classées pour que plus jamais ne se reproduise un acte de ce genre.
Le maire de Narena, Daouda Nambala, interrogé sur la question, s’est dit surpris d’apprendre ces faits. Il a dénoncé l’acte et a promis de mettre toute la lumière au niveau du village concerné. Déjà, la direction régionale des eaux et forêts de Koulikoro entend convoquer le chef de village de Kéniéma pour en savoir davantage sur ce crime organisé.
Le directeur national des eaux et forêts, Mamadou Gakou, a salué l’engagement de ses troupes et promis que tout sera mis en œuvre pour combler les déficits liés à la logistique pour qu’ils puissent mener à bien leur mission régalienne. Il a sollicité l’appui des populations pour faciliter l’exécution des missions.
Ousmane Daou