Le jeudi 16 mai, au lendemain de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur Bamako, des bancs de poissons morts ont envahi le fleuve Niger. Des usines sont en cause.
Le samedi 18 mai, après les fortes pluies de mercredi, les populations de Baguinéda ont constaté des poissons morts flottant sur l’eau.
Selon les agents de la pêche basés à Baguinéda, la mortalité a été constatée par les pêcheurs de Magnambougou le jeudi 16 mai 2019, dans l’après midi, après la grande pluie qui s’était abattue sur Bamako et environs, entre 4 heures et 11 heures ce même jour. Les agents ont été alertés par les pêcheurs et ce sont rendus au bord du fleuve pour constater ces mortalités de poisson. Cependant, les eaux de ruissellement avaient totalement rendu turbide l’eau du fleuve. Aux dires des pêcheurs et durant notre séjour à Baguinéda, chaque fois qu’il y a eu de grande pluie, ces cas de mortalité arrivaient, seulement cette année, c’est la grande pluie polluée par les déchets divers de Bamako qui a précédé la crue du fleuve entrainant une recrue du fleuve par ces eaux diluviennes. Nous agents basés à Baguinéda y compris toute la population de Baguinéda ont tous consommé ces poissons et nous n’avons pas senti de malaise de quelque nature que ce soit. C’est pour ces raisons que nous n’avons pas considéré ces mortalités comme un drame écologique pouvant provenir d’un empoisonnement des eaux du fleuve Niger.
“Une grande partie des poissons à peau nue et à écaille a été concernée par cette mortalité. Il s’agit entre autres espèces : Tilapia, Hydrocyon, Lates, Alestes, Citaris, Bagrus, Synodontis, Auchenoglanus, etc. Cependant, nous n’avons pas constaté les silures (Clarias) dans les mortalités”, affirme notre source.
Pour les pêcheurs, “chaque année, de tel cas se produit après une grande pluie. Ce que nous pouvons dire, c’est que cette année, la quantité d’eau de ruissellement était plus importante que le volume d’eau du fleuve Niger, ce qui a totalement troublé l’eau et asphyxié les poissons”.
Mais, les experts qui ont procédé aux prélèvements d’échantillons soupçonnent “des déchets provenant des usines, des hôtels et autres activités sont à l’origine de la pollution des eaux de ruissellement qui entrainent ces mortalités. Nous défendons cette hypothèse parce que les autres localités peu affectées par les déchets provenant des usines ne connaissent pas ces mortalités après une pluie quelque soit sa quantité et le volume d’eau dans les cours d’eau. Il y’a plus de 20 ans que nous ne consommons pas l’eau du fleuve suite à son niveau de pollution, connu par tous”.
En entendant les résultats des analyses, les experts demandent la plus grande prudence.
Alexis Kalambry