Le lancement des activités de la 12ème édition de la quinzaine de l’environnement, le dimanche 5 juin 2011, au Parc national, a été l’occasion pour le ministre de l’environnement et de l’assainissement, le Pr Tièmoko Sangaré d’attirer l’attention sur les dangers qui guettent les forêts, notamment les feux de brousse, la coupe abusive du bois, l’occupation des forêts classées, le surpâturage, etc. Ainsi, a en appelé à la mobilisation de tous pour mettre un terme à ces pratiques néfastes.
Ces pratiques néfastes, selon le ministre, ont pour conséquences : des pertes économiques de l’ordre de 61,2 milliards de FCFA, soit 1,8% du PIB par an, dues à l’utilisation abusive du bois énergie ; une perte annuelle de 197,2 milliards de FCFA soit 5,8% du PIB dans le domaine « Sols et Forêts » ; des pertes annuelles en terres arables évaluées à 10 tonnes/ha et pouvant atteindre plus de 30 tonnes/ha dans certaines zones. Ce qui représenterait des pertes économiques estimées à 4 239 FCFA/ha/an pour les terres marginales cultivées et 90 000 FCFA/ha/an en zone soudanienne.
Ce tableau peu reluisant démontre que les défis sont énormes. C’est pourquoi le premier responsable du département en charge de l’environnement et de l’assainissement a invité tous les citoyens à agir, et vite pour inverser les tendances de la dégradation des ressources naturelles qui constituent notre patrimoine national.
C’est à cette tâche difficile mais exaltante que son département, ainsi que les autres ministères, les collectivités territoriales, les acteurs de la société civile et du secteur privé, doivent œuvrer de concert.
Rappelons à ce niveau que de nombreuses actions ont été réalisées ou sont en cours de l’être dans les domaines institutionnel, technique et législatif. Il s’agit de la création de l’Agence de l’environnement et du développement durable et du Conseil national de l’environnement ; l’élaboration de la politique nationale et de la stratégie nationale pour les changements climatiques ; l’intégration des changements climatiques dans la planification locale du développement ; la mise en place d’un système efficace de coordination des Accords multilatéraux sur l’environnement ; l’adoption par le Gouvernement des textes sur l’interdiction des sachets plastiques ; la mise en place d’un Fonds Environnement qui permettra de faciliter la mobilisation et la gestion des financements au niveau national et international ; la coordination du transfert des compétences et de gestion des ressources naturelles de l’Etat aux collectivités ; l’institutionnalisation de l’Evaluation Environnementale Stratégique ; le verdissement du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) troisième génération ; l’adoption du Programme quinquennal de reboisement.
A propos du reboisement, la dernière campagne nationale organisée à l’occasion du Cinquantenaire de notre pays fut une expérience réussie qui a montré qu’avec la volonté, nous pouvons reverdir le Mali. Les Maliens se sont mobilisés en masse pour planter des arbres qui sont autant d’espoir de vie. C’est le lieu d’exhorter tout le monde à prendre soin des arbres plantés et à se mobiliser pour les campagnes de reboisement et d’assainissement que le Département de l’environnement et de l’assainissement s’apprête à lancer.
Rappelons que les thèmes retenus cette année par la Communauté internationale pour célébrer la Journée mondiale de l’Environnement et la Journée internationale de lutte contre la désertification sont respectivement: « Les forêts : la nature à votre service », « Les forêts maintiennent la vie dans les terres sèches ».
Moussa E.Touré