Même si on a horreur de son quartier, il y’a des initiatives qu’on doit se défendre d’accueillir sur son territoire par amour pour sa localité et par respect et reconnaissance aux habitants. L’installation du dépotoir au cœur de Medina-coura en dit long sur l’état d’esprit des décideurs du sort qu’ils réservent à leur quartier. Jour et nuit les habitants du vieux quartier ne cessent de se poser des questions depuis plusieurs années en ces termes :
Pourquoi un dépôt d’ordures de transit au cœur de Medina-coura ? Au détriment de quelles retombées pour les habitants ?
Rien ne justifiait la mise en place d’un soit disant dépôt de transit dans un espace sensible situé dans un quartier populaire. De surcroit le site se localise à cheval entre l’école fondamentale de Medina-coura et le Centre de formation Professionnel CFP. Aux heures de cours les élèves, tout comme les riverains sont contraints en permanence de respirer l’odeur nauséabonde qui s’échappe des ordures. Sans pour autant oublier le bruit permanent occasionné par les navettes incessantes des camions de transport d’ordures de l’OZONE. Il convient de rajouter les va et vient persistant des charrettes remplies de poubelles. A force, en saison sèche leur va et vient permanent a fini par dégrader les routes déjà mal en point et déverse sur le quartier un nuage de poussière. Personne ne peut affirmer les conséquences qui émergeront pendant la saison des pluies qui s’approche à grand pas.
La décentralisation a le mérite d’octroyer au Maire le pouvoir de gestion de leur commune d’appartenance. Il me parait inconcevable et intolérable de dissocier la gestion des ordures de cette mission préalable des élus locaux.
Pour des raisons de santé publique un site de dépôt transitoire ou pas ne doit s’ériger au cœur d’un quartier populaire. Dans la logique et dans le meilleur des cas chaque commune doit traiter ses déchets.
De nos jours la population de Medina-coura en a assez de respirer de manière continuelle du méthane sortie droit des poubelles des quartiers de la commune II dont : Dar Es Salam, le grand marché, Missira, Hippodrome, Bagadadji, Niaréla, Bozola, Quinzambougou, La Zone Industrielle, Bougouba. Aux dernières nouvelles bien d’autres communes du District de Bamako se sont réalignées aux quartiers cités plus haut. La situation ne peut plus perdurer dans ces conditions. Tôt ou tard ça va exploser. La patience à des limites infranchissables. Les populations ont beaucoup patienté et ruminent la colère depuis un certain temps.
Les habitants de Medina-coura ressentent l’implantation du dépôt de transit comme une trahison des autorités municipales y compris les Députés de la Commune II et du chef de quartier à leur égard. La population se sent laissé à l’abandon car les Députés censés les représenter et défendre leurs intérêts dans l’hémicycle n’habitent hélas pas sur leur territoire d’élection. Elle indexe sans hésitation Hadi Niangado domicilié en commune I sans oublier son doublon le fameux fiston du Président, Karim Keita qui passe ses nuits les poings fermés à Sébénikoro sans une once d’inquiétude. Elle a le sentiment d’être réduit à les rencontrer généralement qu’au moment des campagnes électorales et des élections législatives pour battre campagne, bénéficier de leur voix et se hisser au pouvoir.
A S