Situés à 260 et 255 km de Bamako dans la région de Ségou, les villages de Konodimini et Sidabougou sont sous la menace d’une grave famine consécutive à la mauvaise pluviométrie. A Konodimini et Sidabougou où l’agriculture demeure l’activité principale, le changement climatique impacte sur les cultures.
-maliweb.net- Assis partageant une tasse d’arachides grillés, un groupe de vieux hommes papotent en attendant l’appel de la prière de Maghreb. Une causerie qui leur permet d’oublier l’état actuel de leurs champs qui ne présage rien de bon contrairement aux autres années. A quelques 100 mètres d’eux, un groupe de jeunes âgés entre 30 à 45 ans échangent de tout et de rien autour d’une théière. Ce qui est inhabituelle dans cette contrée. Car, c’est à cette heure que l’on croise ces bras valides du village sur le chemin de retour des champs où ils passent toute la journée à surveiller les cultures.
Cette année, dame nature a chamboulée toutes les habitudes des habitants des villages de Konodimini et de Sidabougou à l’instar d’autres villages paysans du Mali. La pluviométrie n’a pas répondu aux attentes tombant à un rythme irrégulier. Un bouleversement total dans les semences qui ne peuvent pas les récoltes souhaités. Le changement climatique se fait sentir. Et les localités de Konodimini et Sidabougou dont l’activité principale reste l’agriculture subissent de plein fouet les conséquences néfastes. D’habitude, les mois de juin et juillet sont les périodes où les paysans commencent à semer le riz ou le mil grâce à une abondance des pluies.
Le fils du chef de village de Sidabougou, Aliou Diarra qui n’a d’autres activités que l’agriculture s’inquiète de cette situation. «Ces dernières années, nous avons assisté à un phénomène inquiétant. Les pluies n’arrivent plus à la même période. On dit que c’est le changement climatique. Même si nous ne maîtrisons pas tous les contours, une chose demeure : la pluviométrie n’a pas été à la hauteur et il n’y a pas eu suffisamment d’eau à la hauteur dans le fleuve, nous avons eu une faible crue et l’eau ne parvienne pas à nos rizières, nous n’avons aucun rendement jusque-là », se lamente-t-il.
Mêmes inquiétudes recensées auprès de Madou Traoré. « Nous vivons actuellement une situation de famine, dans nos communautés même si beaucoup de famille par dignité essayent de le cacher à public », indique-t-il.
Maïni Coulibaly, à son tour, soutient cette thèse. Elle est vivement préoccupée par l’état des plants qui cèdent sous le poids de la sécheresse. Elle ne cache pas son pessimisme. Selon cette mère au foyer non moins agricultrice, l’année sera dure. « Nous ne savons pas où nous donner la tête cette année, aucun plant n’est réussi. Nous n’allons même pas avoir de quoi mettre dans nos greniers à fortiori avoir de quoi revendre pour assurer nos dépenses de famille », se lance Madame Maïni Coulibaly assise sur sa charrette chargée de tiges de mils séchés.
Des témoignages de désolations et de lamentations sont rengaines courantes dans les localités de Konodimi et Sidabougou. La pluie n’a pas été au rendez-vous. Conséquence, les moissons n’ont pas été bonnes au grand malheur des familles qui doivent leur subsistance à l’agriculture. « Contrairement à vous les gens de Bamako qui faites du business, ici nous cultivons pour manger et revendons le surplus pour nos besoins. Imaginez un cultivateur obligé de payer le sac de riz à plus de 35 000 FCFA », se morfond le fils du chef du village. Et d’ajouter qu’en majoritaire, eux chefs de famille, ont en charge au minimum 100 personnes à nourrir, effort qu’ils accomplissaient grâce au travail des terres.
Face à cette situation qui frôle la catastrophe, les jeunes Konodimini et Sidabougou veulent migrer vers les sites d’orpaillage traditionnel. Ils affirment vouloir se reconvertir en chercheurs occasionnels du métal jaune. Chose qui n’est pas sans risque tant pour la communauté que pour l’environnement. Quand on sait ces orpailleurs traditionnels utilisent pour la plupart des produits très toxiques pour le sol, le fleuve bref pour l’écosystème.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net
Je crois que c’est pratiquement toute la zone Est après Ségou qui affiche une faible pluviométrie.
Commençons à penser aux stratégies appropriées pour venir en aide aux populations de cette zone.
Montage de projets, demande de dons, initiatives de développement intégré, solidarité multiforme.
Nous sommes de cœur avec vous.
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