Lutte contre l’accaparement des terres à usage de maraichage dans le district et environnants : le Réseau de Communication Kayira donne le ton en organisant une journée de réflexion sur le sujet.
En vue de sortir les maraichers de la précarité, le Réseau de Communication Kayira en collaboration avec Alternative Canada, a organisé le dimanche dernier une journée de réflexion et d’échanges sur le maraichage. Premier du genre, ce rassemblement a regroupé tous les maraichers de Bamako et alentours. Il a pour but de trouver des solutions idoines face aux menaces de disparition de cette activité. Cela est dû à l’urbanisation galopante de la ville.
Les thèmes inscrits à l’ordre du jour étaient : droits à la terre, aux microcrédits, aux semences.
Le choix de ces thèmes n’est pas un hasard. Il répond à la préoccupation des maraichers qui à longueur de journée sont victimes d’expropriation de leurs terres de façon illégale. Ils n’ont pas d’interlocuteurs pour les mettre dans leurs droits.
Lassine Cissé, Administrateur délégué de Radio Kayira I de Bamako, dira que cette journée constitue un véritable plaidoyer pour les maraichers. Pour la première fois, un cadre s’offre à eux pour parler de leurs problèmes. Il a souhaité que de cette journée sortent des recommandations pertinentes permettant de trouver des solutions au problème.
Aboubacar Ouédrago, Maraicher à Sadiè et non moins membre de la Coopérative Nyuman Kagni, s’est appesanti sur le manque de terres à usage de maraichage à Bamako et environnants. Cette activité qui était jadis florissante est en voie de disparition et réduirait les maraichers au chômage. Selon lui, l’Etat devait mettre à leurs dispositions des terres pour le maraichage.
Même son de cloche du Côté de Bablé Diarra qui a fait un exposé sur le thème Droits aux microcrédits. D’après lui, un malaise profond dû au manque de terres cultivables a réduit leur chance d’accès aux microcrédits.
Quant à Sékou Diarra Ingénieur d’Agriculture et président de CAD Mali, il s’est appesanti sur les semences. Il a déploré le vote par les élus de la Nation, de l’introduction des OGM dans notre pays. Ces OGM sont non seulement dangereux pour la consommation et créent la dépendance économique vis-à-vis de l’Occident qui sera notre fournisseur en semences. Nous devons ensemble dire non à cette recolonisation qui nous privera de nos semences.
Un mémorandum sur le maraichage a été lancé et va prendre en compte les préoccupations des maraichers. Appelé ‘’l’appel des maraichers’’, ce mémorandum est un véritable plaidoyer à l’endroit du gouvernement du Mali à prendre à bras le corps, les préoccupations des Maraichers qui demandent la fin de l’accaparement des terres, la reconnaissance du maraichage comme une activité génératrice de revenus et contribuant au développement du Pays.
Les partenaires canadiens entendent accompagner Radio Kayira dans cette lutte pour le bien-être des maraichers.
Ce rassemblement a vu la participation des maraichers du district de Bamako et environnants. Les participants ont exposé tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Leurs doléances ont été prises en compte par les organiseurs qui entendent s’investir pour sortir ces maraichers de l’ornière.
Notons que les participants ont visité le Jardin sur le toit de Radio Kayira, une initiative de Alternative Canada. Souleymane Kordjo Coulibaly, responsable de ce jardin n’a pas caché sa joie de voir son initiative saluée par les visiteurs.
Hassane Kanambaye