Le spectacle qui s’offrait en cette fin de campagne agricole dans la zone de Manantali est la récolte des champs de céréales sèches et de riz dans les zones de production de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS).
Pendant que quelques champs de mil et de sorgho à maturité attendent d’être récoltés, d’autres sont déjà récoltés. En effet, quelques champs de sorgho présentent de beaux épis dont les tiges plient sous le poids des grains et oscillent au gré du vent qui souffle en ce début de saison froide. Des paysans ont témoigné que l’hivernage n’a pas comblé tous les espoirs. Les récoltes sont inférieures à celles de l’année dernière, d’après leurs constats. Comme l’a reconnu le chef de village de Manantali, Babili Sissoko, les paysans qui ont semé assez tôt ont pu récolter quelques grains. Par contre, pour ceux qui ont accusé du retard sur l’installation des cultures, l’espoir de faire de bonnes récoltes est très mince. Sur les parties exondées du périmètre B de l’ADRS à Manantali, nous avons rencontré des paysans en train de récolter un champ de sorgho. Les jeunes qui étaient affairés dans ce champ ont estimé que la récolte n’a pas été à hauteur de souhait. Un peu plus loin d’autres champs de sorgho à maturité attendent d’être récoltés. Des femmes rencontrées sur les sentiers transportent sur leurs têtes des paniers remplies de gousses d’arachide et/ou de niébé. Des jeunes aussi conduisent des charrettes remplies de fourrage d’arachide et/ou de niébé. Sur un tout autre registre, la saison froide est la période propice de transhumance des animaux. Des bergers peuls conduisent des troupeaux d’animaux (bœufs, petits ruminants) vers les pâturages verdoyants à la frontière guinéenne. Mais ces mouvements sont contrariés par des feux de brousse qui sont légions actuellement dans la zone. De façon régulière, on enregistre des départs de feux de brousse qui déciment les hautes herbes et les arbres vivants.
Le spectacle des arbres avec les feuillages verts calcinés est courant. Les petites bêtes (reptiles, oiseaux) sont aussi piégées par le feu. Le danger le plus apparent est l’exposition au feu des câbles de haute tension qui transportent le courant vers Bamako et les autres capitales régionales de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Nouakchott et Dakar) à partir du barrage de Manantali. Sur le parcours de ces installations électriques, les feux de brousse n’épargnent pas les herbes et arbustes qui se trouvent sous les câbles. A une dizaine de kilomètres de Tambaga (situé à 104 kilomètres de Manantali) un départ de feu a embrasé la brousse pour empêcher le passage des véhicules. Car le feu aidé par un vent favorable, s’est propagé de l’autre côté de la route empêchant les véhicules et les usagers de se rendre à leurs destinations. Des campagnes de sensibilisations menées par les autorités locales ont été vaines pour éviter pareil spectacle de désolation. En attendant c’est la biodiversité dans cette zone pluvieuse par excellence qui est en danger.
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Sécurité alimentaire mondiale : FAO et World Vision unissent leurs forces
La FAO et World Vision International (WVI), l’une des plus grandes organisations humanitaires non gouvernementales au monde, unissent leurs forces pour promouvoir la sécurité alimentaire mondiale dans le cadre d’un accord signé au siège de la FAO. Le Protocole d’accord, signé par Laurent Thomas, Sous-Directeur général de la FAO, Département de la Coopération technique, et Walter Middleton, Responsable du partenariat WVI pour la sécurité alimentaire et les moyens d’existence, stipule les termes et conditions des initiatives et projets conjoints visant à promouvoir la sécurité alimentaire sur une période de trois ans. Parmi les secteurs de collaboration potentielle figurent les projets de développement agricole, la gestion des régimes fonciers, la volatilité des prix alimentaires et les programmes de genre et nutrition. “Alors que nous signons cet accord aujourd’hui, la faim continue de menacer la vie de millions de femmes, d’hommes et d’enfants dans la Corne de l’Afrique”, affirme Thomas. “Cela vient nous rappeler douloureusement la nécessité d’une coopération et de solutions à long terme. C’est ce que cet accord se propose de faire : coopérer pour la mise en œuvre de solutions”.
Le Protocole d’accord entend stimuler l’amélioration des systèmes d’alerte rapide, la préparation aux interventions d’urgence, et les programmes de genre et nutrition – en particulier la collaboration sur le terrain en matière de nutrition. “World Vision travaille dans près de 100 pays dans le monde, et nous constatons les effets dévastateurs de la malnutrition sur les enfants de moins de cinq ans et leur famille depuis plus de 60 ans”, déclare Middleton. “Elle façonne toute leur existence. Ce partenariat améliorera de bout en bout le soutien apporté aux communautés victimes d’insécurité alimentaire, des décisions de politique agricole mondiale aux projets de moyens d’existence agricoles au niveau du terrain qui se doivent d’être durables, efficaces et résilients”. Thomas a déclaré que l’accord met à profit les forces des deux organisations en leur présentant de nouvelles opportunités. “Nous estimons qu’il existe un énorme potentiel de travail commun sur les projets de développement agricole ciblés sur une meilleure productivité, pérennité et résilience, ainsi que sur les questions de tenure foncière, d’aménagement des bassins versants et de gestion des autres ressources naturelles”, a-t-il souligné.
Source FAO