La décharge de Noumoubougou cause d’énormes ennuis aux populations avec, à la clé des risques de maladies. C’est partant de ce constat que les populations ont demandé la délocalisation voire l’annulation du projet, et tiennent les autorités maliennes responsables de toutes maladies ou décès causés par cette décharge a indiqué M. Traoré dans son propos à la faveur d’une conférence de presse.
Aussi de rappeler qu’il ya de cela trois décennies, suite à la croissance galopante de la population de Bamako ayant occasionné une production abondante des déchets, les autorités ont à l’époque décidé de la création de plusieurs sites de décharge dans un rayon de 30 Km de Bamako. C’est ainsi que le village de Noumoubougou à l’Est, Mountougoula au Sud avec Sébénikoro à l’Ouest, ont été retenus pour recevoir les ordures de Bamako.
Face à l’échec du projet dans ces deux localités, l’Etat a changé de stratégie en décidant la réalisation d’une décharge contrôlée et compactée sur le territoire de Noumoubougou en procédant à l’expropriation de plus de 50 paysans de leurs terres de culture. Le site a été transformé en titre foncier et affecté au Ministère de l’Environnement par décret pris en Conseil des Ministres en 2003.
- Traoré de préciser que des investigations ont permis de découvrir 4 conteneurs pleins de pesticides toxiques venus de Diabali (Niono) et déposés nuitamment sur le site avant même la fin des travaux. Sous la pression de la population, trois conteneurs ont été enlevé pour des destinations inconnues et un continue de polluer l’environnement de la zone.
Pour sa part, le Conseiller Chargé des Domaines et de l’Assainissement de Tienfala M. Amadou Maiga dira que la mairie n’a été ni consultée, ni associée à la réalisation de ce projet. C’est d’ailleurs face à l’inquiétude grandissante des autorités communales qu’elles furent amenées avec le concours de la coopération Suisse, à commanditer, courant Octobre 2005, une étude afin de mesurer l’impact. Le résultat de cette étude a fait ressortir : l’inexistence de disposition réglementaire au titre de législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement ; la forte proportion des maladies liées à l’eau, l’insalubrité du milieu et les comportements néfastes à la santé; l’insuffisance notoire en services essentiels de base surtout en ouvrages d’assainissement individuels et points d’eau répondant aux normes sanitaires et hygiéniques ; la non-mise en place des mesures et dispositions appropriées de protection de l’environnement (eau, air, sol ) entrainant une forte exposition des populations riveraines (Tiènfala village ,Tiènfala Gare, Noumoubougou, Djinconi, aux risque liés à la mise en décharge des déchets surtout ceux dangereux et spéciaux). L’étude fait également ressortir un besoin de renforcement de capacité et de participation des communautés à la base et des élus.
Tom