A l’initiative de la Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement Mali (CN CIEPA), des acteurs du secteur de l’eau et assainissement ont tenu, ce mardi 29 décembre, une conférence de presse. L’objectif était de faire l’état des lieux du secteur en lien avec les droits humains à l’eau et l’assainissement.
« L’Accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement constituent un facteur décisif pour le développement humain », a indiqué Dounanké Dao, président de la CN-CIEPA/WASH. En 2010, l’ONU a reconnu « le droit à l’eau potable saine et propre et l’assainissement » comme un droit humain. En septembre 2015, à travers les Objectifs de développement durable (ODD), le Mali s’est engagé à garantir l’accès universel à l’eau et à l’assainissement à l’horizon 2030. A dix ans de l’échéance, cet engagement pourra-t-il être honoré ?
« Je suis réservé », affirme Dounanké Dao. Au Mali, les programmes nationaux d’accès à l’eau et l’assainissement, explique-t-il, doivent être pris en compte par le budget national. Ils sont toujours financés par les partenaires qui, fait-il remarquer, ont leur objectif. « L’Etat doit avoir ses propres objectifs », relève président de la CN-CIEPA/WASH ». « C’est un secteur vital, malheureusement le financement est trop dépendant de l’extérieur », dénonce le militant Wash. En effet, selon une étude sur le secteur de l’eau au Mali, il a été souvent difficile d’identifier la destination des dépenses et de désagréger les données reçues par catégories de coûts.
Des progrès en cours…
« Le secteur eau et assainissement est passé de 1,23% du budget national à 3,62% en 2019 », s’est réjoui Dioouro Bocoum, Directeur national Adjoint de l’Hydraulique. Cette amélioration, affirme-t-il, explique le taux national de 68,8% d’accès à l’eau potable avec 76% en milieu urbain et semi-urbain, selon le rapport d’activités 2017 de la Direction nationale de l’Hydraulique. Aussi, a révélé le Directeur national adjoint de l’Hydraulique, 35 % des Maliens ont un dispositif d’assainissement. Ce chiffre s’est aussi amélioré avec la pandémie de Covid-19.
« Par rapport à l’assainissement, l’une des principales difficultés est la disponibilité de sites », a indiqué Aissata Cissé, Directrice adjointe de la Direction nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances. Faute de sites de traitement, les partenaires sont dans l’immobilisme. Les sites sont occupés par les populations qu’il faut déguerpir. Ainsi, « pour le projet de gestion des eaux pluviales », le partenaire allemand a une enveloppe de 6 milliards FCFA. Mais l’Etat doit dépenser aussi 4 milliards FCFA pour déguerpir et recaser les populations. « Dans ces conditions, on réfléchit deux fois avant d’agir », a conclu Aissata Cissé.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net
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