Les élus de la Nation ont ratifié le mardi 23 août dernier l’Accord de Paris sur les changements climatiques, adopté le 12 décembre 2015 par la 21ème session de la Conférence des Parties à la Convention Cadre sur les Changements Climatiques (COP 21). C’était au cours d’une séance plénière présidée par le Président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, où le banc du Gouvernement était occupé par le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Kéita Aïda M’Bo, qui faisait son baptême de feu à Place de la République.
L’Accord de Paris sur les changements climatiques, premier Accord universel pour lutter contre le réchauffement climatique, adopté par l’Assemblée plénière de l’Organisation des Nations Unies, intervient 5 ans après l’échec retentissant du Sommet de Copenhague et 19 ans après l’adoption du Protocole de Kyoto pour le climat.
Cet accord, qualifié d’historique, permettra de lutter contre le changement climatique et de déclencher les mesures et les investissements pour un avenir résilient, durable et à bas carbone. Son objectif principal est de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius et de mener des efforts plus poussés pour arriver à limiter celle-ci à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
L’Accord institue des mesures tendant à renforcer les capacités d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques et à promouvoir la résilience des populations face à eux. Il définit les obligations des Etats membres dans la mise en œuvre des actions visant à faire face aux impacts du changement climatique.
Enfin, il permettra à notre pays de bénéficier de transferts financiers et technologiques pour accéder à la transition énergétique et à l’adaptation aux impacts existants et à venir. L’Accord de Paris contribue à la mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et vise à renforcer la
riposte mondiale dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, notamment en renforçant les capacités d’adaptation aux effets néfastes et en rendant les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre.
Lors des débats au cours de l’adoption de ce texte, les députés ont reconnu à l’unanimité le mérite du nouveau ministre de l’Environnement à ce poste, pour avoir passé l’essentiel de sa carrière professionnelle dans ce domaine. Leurs inquiétudes ont porté sur les opportunités que notre pays pouvait tirer du Fonds Vert Climat, l’installation des orpailleurs dans les forêts classées et le profit que le Mali pourra tirer de la ratification de l’Accord issu de la COP21.
En réponse à ces interrogations, Mme Kéita Aïda M’Bo a indiqué, que lors de la Conférence de Paris, le Président IBK avait donné l’assurance que le Mali ferait partie des premiers pays à ratifier cet accord. S’agissant du Fonds Vert Climat, elle a noté que c’est une opportunité pour tous les pays moins avancés, dont le Mali, en ce sens qu’il finance les projets de développement durable. Elle a annoncé que notre pays disposait de projets qui sont dans les pipes-lines.
Sur les questions se rapportant à la sauvegarde du fleuve Niger, le ministre en charge de l’Environnement a fait savoir que le Mali, à l’image des autres pays riverains, disposait d’un programme de sauvegarde de ce cours d’eau, combien important pour le pays. Le texte a été adopté à l’unanimité des députés présents par 108 voix pour, 0 contre et 0 abstention.
Le quitus des députés pour le financement partiel de la route Kwala – Mourdiah – Nara
Après avoir ratifié l’Accord issu de la COP21, les députés ont donné leur quitus pour le financement partiel d’un important axe routier de notre pays. Il s’agit de la route Kwala – Mourdiah – Nara, longue de plus de 188 kilomètres, qui sera financée grâce à un partenariat entre l’Etat malien et la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Fonds saoudien de développement. Le tout pour un montant de plus de 72 milliards de FCFA.
Le début des travaux de cet important axe routier est prévu pour avril 2017. Ce projet de loi était défendu par le nouveau ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Zeynabou Diop, qui effectuait elle aussi son premier passage devant l’Assemblée nationale.
Youssouf Diallo