Les producteurs de coton du Mali témoignent du changement climatique

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os parents et nos grands-parents n”utilisaient pas les engrais chimiques et à cette époque, la culture (…) n”était pas si importante", raconte Zoumana Dembélé, un producteur de coton malien, pour expliquer la dégradation des conditions de travail des agriculteurs dans son pays. "Les arbres et les herbes étaient abondants et jouaient un rôle protecteur pour le sol. A présent, le couvert végétal est très réduit et il pleut moins qu”avant. (…) Parfois, nous perdons une récolte entière à cause du manque de pluie." Ce témoignage est extrait du rapport publié, lundi 26 novembre, par l”ONG Les Amis de la Terre, qui donne la parole aux populations de neuf pays qui subissent au quotidien les effets du changement climatique.

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Les sécheresses à répétition qui frappent l”Australie, la disparition progressive de la mangrove en Malaisie et la crainte des ouragans au Honduras sont autant de conséquences visibles du réchauffement climatique ainsi mises en évidence. Le rapport dresse également un état des lieux au Pérou, au Brésil, au Swaziland, aux Etats-Unis, sur l”île de Tuvalu et au Mali.
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Ce dernier pays, rappelle le document, vit principalement de l”agriculture. Le coton représente environ la moitié des exportations du Mali. Lorsque la pluviométrie du Sahel a chuté de 20 à 40 % dans les années 1970 et 1980, l”économie malienne s”est vue très durement affectée. "Il y a dix ans et plus, les premières pluies tombaient chez nous en avril, maintenant, il faut attendre la fin du mois de mai et souvent jusqu”au 15 juin pour semer, explique Siaka Coulibaly, président de l”Union des coopératives de la commune de Tao, dans la région de Sikasso, pourtant une des plus humides du pays. Certains villages peuvent recevoir beaucoup de pluies pendant plusieurs jours alors que leurs voisins sont dans la sécheresse."
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APPEL À L”AIDE DES PAYS INDUSTRIALISÉS
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Le rapport ne se contente pas d”établir un constat. Il avance des pistes d”action. Teuguezié Malle, qui préside une autre coopérative de la région de Sikasso, suggère d”"abandonner [la culture du] coton conventionnel pour le remplacer par [celle du] coton biologique, qui ne nécessite pas l”utilisation de produits chimiques et phytosanitaires". Autres mesures mises en évidence dans le document : la gestion des ressources hydriques à travers la construction de digues et barrages pour réguler le débit du Niger et la diversification de la production agricole. "Mais pour mettre en œuvre toutes ces solutions, rappelle Teuguezié Malle, nous avons besoin d”appuis extérieurs."

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En effet, à quelques jours de la conférence de l”ONU sur les changements climatiques, qui se tiendra du 3 au 14 décembre à Bali, l”objectif de ces témoignages est de convaincre les"pays industrialisés [à] accepter leur responsabilité, réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre pendant les cinquante prochaines années et aider les pays pauvres à s”adapter aux changements climatiques", selon Joe Zacune, chargé des campagnes sur les questions climatiques de l”ONG.

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LEMONDE.FR avec AFP | 26.11.07 | 17h40  •  Mis à jour le 26.11.07 | 18h31

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