Les fosses septiques à ciel ouvert : un véritable danger dans la cité, surtout pour les enfants en période hivernale

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Une enquête des Domaines de l’Etat a révélé que la majorité des fosses septiques à ciel ouvert sont réalisés dans les quartiers très isolés de Tiébani, Kabala, N’Golobougou, Touréla et Banco dans la commune rurale de Kalaban-coro. Mais aussi à Badjambougou, Nafadji, Doumanzana petit Paris, Sarambougou et Marseille en commune I du district de Bamako. Notre équipe de reportage a fait un tour dans ces différentes communes et à la mairie de la commune I et celle de Kalaban-coro pour interroger les autorités proches du dossier afin de trouver une solution adéquate à cette situation qui est un danger pour la survie de nos enfants surtout en période d’hivernage mais aussi dangereux pour la santé dans le pays.

La majorité des fosses septiques à ciel ouvert se trouvent dans les constructions inachevées le plus souvent abandonné par faute de moyens. Aussitôt, ces endroits laissés pour compte deviennent des lieux d’amusement des enfants et très généralement de villégiature des bandits de grand chemin qui les utilisent à d’autres fins (cache d’objets dangereux, armes, espace propice pour fumer le chanvre indien mais également pour préparer des opérations de cambriolage). Certaines familles par manque de sous pour le payement du loyer, apportent quelques modifications sommaires afin d’occuper provisoirement ces maisons inachevées. Dans les quartiers déjà habités par certains usagers qui sont parvenus à terminer la construction de leurs habitations, on rencontre des fosses septiques à ciel ouvert réalisés par leurs futurs voisins, les construisant en les laissant ouvertes le plus souvent sans songer aux dangers qu’ils laissent autour de l’autre. Pour Souleymane Kanté chef d’antenne du service de l’urbanisme de la mairie de Kalaban-coro, ce sont des pratiques contraires à la règlementation et surtout quand c’est réalisé dans la rue. Selon lui, elles doivent être réalisées à l’intérieur du bâtiment ou dans la cours. Il a ensuite souligné que le constat est amer car, a-t-il poursuivi, cette pratique est très fréquente même dans les cours souvent, elles sont à ciel ouvert et cela peut entraîner des accidents graves et du tort aux enfants en période d’hivernage. « Je pense que c’est normal si d’abord elles ne doivent pas être exécutées dans la rue, les fosses doivent être réalisées dans la cours à l’intérieur des maisons et les travaux ne sont terminés tant que ce n’est pas couvert », a insisté Souleymane Kanté. Ajoutant que la fosse septique est un corps du bâtiment, voire un ensemble.

Par ailleurs, il a aussi souligné que certains usagers n’ont pas les moyens pour achever les travaux de leurs concessions et c’est ce qui amène la réalisation des fosses septiques à ciel ouvert.

Même constat pour Kassoum Bengaly, chef de service de l’assainissement de la mairie de Kalaban-coro, qui de son côté, a également expliqué que nul n’a le droit de réaliser sa fosse septique à l’extérieur de sa concession, à défaut qu’il te faut forcément une autorisation du maire et cela selon lui, ne saurait être fait sans passer par quelques services techniques, tel que les services de l’urbanisme et de l’assainissement. Il aussi précisé que généralement les personnes qui réalisent leurs fosses à l’extérieur des concessions sont ceux-là qui n’ont pas obtenus une autorisation de construire. « Tant que la maison est munie d’une autorisation de construire, il y a un planning de construction qui permet à ce que qu’il n’y est pas occupation ou un empiétement du domaine public », a-t-il précisé.

Kassoum Bengaly a ensuite souligné que certains la réalise à l’extérieur des concessions intelligemment et la ferme hermétiquement sans que personne ne soit au courant sauf en cas de travaux publics, qu’elle peut être découvert, poursuit-il et dans ce cas il y a des dommages à payer. Contrairement à d’autres qui la réalisent dans le cadre de l’amateurisme, provoquant des nuisances à travers des écoulements. En cas d’une telle découverte, ces personnes sont aussitôt interpellées avec des sanctions très fortes à l’appui en vertu des textes. « Je viens juste de traiter un pareil cas, j’ai été interpellé par les voisins et à mon tour, j’ai aussi interpellé la personne qui est à Tiébani chez qui, il y a une fosse à l’extérieur de sa concession qui a créé des nuisances au voisinage. Il sera là dans peu de temps et sera sanctionné », a rappelé le chef de service assainissement. Avant d’informer que selon la loi, une personne qui occupe illicitement un domaine public de l’Etat doit être amendé d’une somme allant de 20.000 à 200.000 Francs CFA, ou souvent même à des peines d’emprisonnement de onze à soixante jours. Ou encore toute personne qui déverse, ou fait écouler sciemment des eaux usées dans la rue peut encore écoper d’une pénalité de payement de 3.000 à 18.000 Francs CFA et d’une peine d’emprisonnement d’un à onze jours.

Il convient de signaler qu’à la mairie de la commune I du district de Bamako, malgré de nombreuses tentatives, nous n’avons pas eu de spécialiste qui puisse nous édifier sur ce sujet de fosse septique à ciel ouvert devenu de nos jours très sensible.

Alou Badra DOUMBIA 

 

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