Les Bamakois expriment leur colère après des inondations meutrières

5

InnondationLe bilan des inondations au Mali est lourd : les pluies diluviennes qui se sont abattues mercredi 28 août sur Bamako ont fait au moins 30 morts, plusieurs disparus et des centaines de sans-abris, selon le ministre de la Communication. D’autres bilans, donnés par des médias, indiquaient plus de 50 morts, un chiffre contesté par la Croix-Rouge locale. Les quartiers populaires de Bankoni dans la commune 1 mais aussi dans la commune 4 ont été particulièrement touchés. Après la douleur, la colère monte chez les populations affectées.

Sama Camara est étudiant. Dans les inondations de son quartier, à Bankoni, il a tout perdu : ses diplômes, son ordinateur. La pluie a emporté ses espoirs de réussite. Mais Sama est surtout en colère :

 

 

« L’eau a débordé du marigot. Mes documents universitaires, mes cours ont tous été emportés. Je suis en quatrième année d’économie et de gestion de Bamako. Je suis en colère contre nos élus, particulièrement le deuxième maire de la commune, qui a construit une station d’essence dans le lit même du marigot ! Cela fait des mois et des mois que l’on crie sur tous les toits, que l’on envoie des textes au gouvernorat, au ministère, sans réponse. On en a marre ! L’eau ne circule pas. La voirie ne fait pas son boulot. J’ai moi-même ramassé une petite fille de 10 ans. L’autorité politique nous a oubliés. Le marigot de Bankoni fait beaucoup de dégâts, c’est un véritable dépotoire.  »

 

 

En ligne de mire, les élus du secteur. Moussa Marra est le maire de la commune 4, dont certains quartiers ont été submergés. Il se dit conscient des responsabilités de chacun notamment en raison de la pression urbaine : « Les populations, pour se loger, prennent des risques de plus en plus grands, soit sur le versant des collines, soit carrément dans le lit des rivières. Il y a aussi sans doute la faiblesse de l’Etat, qui fait qu’on n’arrive pas à dissuader, à empêcher que les gens s’étalent de manière anarchique. On ne parvient pas à les en déloger. Et on arrive à des situations comme ça. »

 

 

Désormais, la priorité est d’offrir un abri aux sinistrés : au moins 600 familles qu’ils conviendra de reloger correctement dans les prochaines semaines.

 

Par RFI

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. La photo de cet article illustre bien ce que j’ai dit hier. Puis qu’on a construit des maisons barrages dans le lit des cours d’eau alors l’eau passe par les toits pour rejoindre le fleuve. c’est comme ce que l’écrivain dit “on a beau multiplié les barrages l’eau va vers l’eau”. La solution tout le monde la connait mais personne ne veut en parler.

  2. Le cas de Banconi est la conséquence directe du vampirisme des élus locaux. Tous les édifices construits ces dernières années dans le lit du marigot appartiennent aux élus de la commune I. Le cas le plus malheureux est la bâtisse construite dans le pont même juste après la mairie de Banconi. Et dire que cela est l’œuvre d’un conseiller commune communal de la même localité qui, il y a peu rasait les murs.
    Où iront nous dans ces conditions, des élus qui deviennent des bourreaux pour leur électorat. J’ai des parents pauvres dans le secteur, des gens sans situation qui ne vivaient que de la générosité des autres et qui ont ainsi perdu leur seul espoir, leur abris qui était très loin d’ailleurs du lit du marigot. Jamais l’eau n’avait atteint ce niveau depuis que j’ai connu ce quartier.
    Solution: corriger les actions anthropiques incriminées, réhabiliter les démunis sinistré et sanctionner les fautifs, c’est en cela que le peuple saura réellement si le nouveau régime incarne le changement

  3. L’impunité, l’incivisme et la corruption constituent un mixage assez détonnant parfois, explosif. Tenez : un richissime malien, un vendeur de condiment ou un chauffeur de taxis donne de l’argent à un policier qui remettra sa part à son chef, à un conseiller communal qui remettra sa part à son chef, à un administrateur qui remettra sa part à son chef, à un responsable des domaines qui remettra sa part à son chef. Alors, qui va sanctionner l’autre ? Violer allègrement la loi est devenu le sport favori du malien d’en haut comme celui d’en bas. Juste de temps en temps quelques coups d’éclats de responsables que l’on arrête, et que l’on libère quelques mois après. Ainsi, nos braves dames occuperont illégalement la voie au rail-da (le policier et son chef ayant reçu leur part ne bronche pas, IBK que les uns et les autres craignaient n’étant plus Président de l’Assemblée Nationale). Toutes les voies aménagées sont vite réduites en parkings, espaces de ventes, lieux de prière les vendredis, etc. Le propriétaire de station pose ses installations sur le lit de Woyowoyanko (le Maire, le Préfet ou le Chef des Domaines ayant reçu leur part ne pipe pas mot). Les habitants de Banconi montent leur maison au flanc de la mare ou de la colline en soudoyant le Chef de village et ses conseillers, les maires et les préfets. La zone aéroportuaire est désormais transformée en zone industrielle, comme si les usines n’étaient pas habitées. Toutes les canalisations et évacuations de Bamako, déjà initialement sous-dimensionnées, sont transformées en dépotoirs par l’incivisme. Les espaces verts, les terrains de jeux, les zones classées de Sotuba ou d’ailleurs sont tous bradés. Et idem dans les villes et villages. ALORS QUAND LA NATURE REPREND SES DROITS LORS DE VIOLENTS ORAGES, A L’UNISSON, ET DE FAÇON UNANIME ET COORDONNEE, TOUT LE MONDE CRIE : AU SCANDALE !!!!!!

    • Et on accuse les élus comme s’ils tombent du ciel ou sont maires et députés la nuit pendant que le peuple est dans un sommeil profond.
      La vie est une partie d’échec, le malien ne bronche que s’il est en position d’échec et MAT.
      Le silence reviendra dans une semaine et le peuple recommencera a se déchirer pour les prochains a élire. Tant pis pour ceux ci qui sont morts, et a leurs affaires ceux qui ont perdu maison et autres. Car on avance.
      A quelle vitesse?
      Quelle destination?
      A l’arrivée on se rend compte du retard des uns, destination Gabriel Touré ou Niaréla pour d’autres.
      Alors on de ceux qui sont présent, personne ne sait pourquoi.
      Ainsi commence un jeu de ping-pong.
      Imaginer un peu notre devise a coté de tout ça: Un peuple-Un but-Une foi. N’est pas possible de réviser cette devise, car elle est pour les maliens “légendaires”.

Comments are closed.