Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, était devant le Conseil économique, social et culturel (CESC) mardi 8 février, pour exposer la Politique nationale de protection de l’environnement. Son intervention se situait dans le cadre de la 3è session ordinaire de la 4è mandature de cette institution. Rappelons que la présente session du CESC est consacrée à la situation environnementale et climatique de notre pays.
D’entrée de jeu, le ministre Sangaré a souligné l’importance qu’accorde notre pays aux questions environnementales en indiquant qu’elles sont prises en compte dans le marbre de la Constitution de 1992 en son article 15. " Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat ", stipule cet article de notre loi fondamentale.
Tiémoko Sangaré a précisé ensuite que la politique nationale de protection de l’environnement, adoptée par le gouvernement en août 1998, repose sur quatre principes : l’équité et l’égalité de tous, l’implication et la participation de tous, la prévention et la précaution et l’internalisation des coûts de l’environnement. Pour la mise en œuvre de la politique nationale de protection de l’environnement, il a été créé le Conseil national de l’environnement dont la mission est de donner un avis et formuler des propositions et recommandations sur les questions se rapportant à l’environnement. Le Conseil national de l’environnement est composé des représentants de l’ensemble des départements ministériels et des organisations de la société civile. Ses propositions et recommandations sont traduites en actes concrets par le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement à travers ses démembrements que sont : la Direction nationale des eaux et forêts (DNEF), la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances (DNACPN), l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM).
Tiémoko Sangaré a expliqué que notre pays a besoin d’une politique volontariste de protection de l’environnement. Car, a-t-il argumenté, la dégradation de l’environnement a atteint un niveau alarmant. Plus de 500.000 ha de forêts sont perdus chaque dans notre pays du fait de l’action de l’homme et des effets des changements climatiques. Les moyens mis à la disposition de son département sont largement en deçà des besoins, a-t-il laissé entendre, en donnant l’exemple d’un besoin de 1500 agents rien pour le service des eaux et forêts.
Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a fait savoir aussi que, selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), si notre pays ne prend pas en compte les questions environnementales dans ses projets de développement, il perd 20% de son PIB chaque année.
Si l’Etat décide de tenir compte des problèmes environnementaux, il devra débourser par an 10% du PIB. Pour le ministre Sangaré, il est donc préférable de dépenser 10% du PIB pour éviter d’en perdre 20%. Les membres du Conseil ont, dans leurs interventions, montré qu’ils sont sensibles aux questions environnementales. Une intervenante a même proposé que l’environnement soit pris en compte dans les financements extérieurs accordés à la lutte contre le paludisme. " Si nous voulons lutter contre le paludisme, nous devons combattre les nids de moustiques. Cela relève du domaine de l’environnement ", a-t-elle argumenté.
Nombre des conseillers ont proposé que les messages de sensibilisation sur les questions environnementales soient diffusés gratuitement par les médias publics, afin que l’ensemble des citoyens soient imprégnés de l’acuité du problème. Un Conseiller a suggéré qu’un Conseiller technique chargé de l’environnement soit nommé au niveau de tous les départements ministériels, comme c’est le cas actuellement pour la défense. " Les questions environnementales sont transversales. Et notre avenir en dépend ", a-t-il argumenté.
Quant au président du Conseil économique, social et culturel, Jeamille Bittar, il a indiqué qu’après cet échange, son institution est confortée dans son choix de consacrer sa présente session à l’environnement.
" L’environnement nous concerne tous. Et nous devons tous participer à sa protection ", a-t-il souligné en assurant du soutien du CESC les actions du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement.
Bréhima TOURE
CT/MEA
“