Le Geneva Water Hub, à travers les résultats de la table ronde des 21 et 22 novembre, tisse un rapport entre paix et accès à l’eau ; « Il n’y a pas de paix sans accès durable à l’eau »

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Le centre d’excellence spécialisé en hydrodiplomatie, le Geneva Water Hub, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau de ce 22 mars, a publié son rapport faisant état des résultats de la table ronde qui a été organisée les 21 et 22 novembre 2018 à Genève. Une table ronde qui avait pour thème « L’eau, vecteur de la paix au Sahel ». Ce rapport de 25 pages auquel beaucoup d’experts maliens du secteur de l’eau ont pris part  se termine par des recommandations à l’adresse des autorités dans la prise en compte de la problématique de l’eau dans la gestion des conflits au Sahel.

Le Geneva Water Hub commence par montrer les objectifs de ce rapport : « Il a par ailleurs vocation à fédéré et mobilisé des acteurs engagés dans le domaine de l’eau et de la consolidation de la paix pour des actions de terrain en faveur d’une approche qui intègre l’eau comme vecteur de paix au Sahel ». Dans ce document de 25 pages, l’aggravation de la situation sécuritaire au cours des sept dernières années est expliquée comme tributaire en grande partie de  l’accès à l’eau ainsi qu’aux ressources naturelles. À ce titre, le Geneva Water Hub  explique la montée en puissance voire l’occupation de certains territoires par des groupes armés ou des terroristes au Mali ainsi qu’au Nigéria. Cela, « En dépit des ripostes militaires immédiates organisées par les États et des forces armées alliées, l’installation des groupes armés djihadistes se caractérise par une occupation des territoires délaissés par l’État et leur positionnement stratégique sur des zones frontières entre les pays ». Le rapport dit davantage : « Cette situation s’est notamment instaurée suite aux déficiences des politiques de développement et à des crises de confiance dans les relations entre les États et leurs populations ».  Dans son rapport, le Geneva Water Hub déplore le fait que les politiques gouvernementales ne priorisent que le volet militaire en sous-estimant pour ainsi dire l’accès à l’eau et aux services de base.

En effet, comme principales sources de tensions au Sahel, ce document retient le manque, l’absence ou l’inadaptabilité des services étatiques de base, le non-respect des politiques de décentralisation en matière de transfert des ressources. Toute chose qui favorise l’émergence des mouvements djihadistes dans le Sahel, note le document. « Pour rétablir et maintenir la sécurité dans la région, il y a lieu d’endiguer la violence armée tout en répondant, sur le plan du développement, aux besoins urgents et de base des populations de manière à enrayer les motifs d’insurrections et la propagation des violences armées », recommande le Geneva Water Hub qui poursuit en ajoutant : « Toute action pour le développement repose sur la disponibilité des ressources en eau de qualité et en quantité suffisante. Un « nexus eau-paix » peut donc se comprendre comme un axe d’intervention possible pour le sahel au sein duquel la coopération sur l’eau est ulitisée comme instrument pour atteindre la paix et l’entretenir. »

Pour ce faire, les experts proposent une « jonction entre le domaine de l’eau et de la paix » en développant des projets de coopération sur l’eau. Des projets devant inclure dans leur cadre d’action les « enjeux sociaux et environnementaux ».

Le Geneva Water Hub invite alors à une implication des institutions pour la promotion de la gestion de l’eau à la résolution des conflits et de la paix. Ce rapport dégage alors le schéma suivant : « Il n’y a en effet pas de paix sans développement ni de développement sans paix. De ce fait, il n’y a pas de paix sans accès durable à l’eau. » 

Le rapport finit par faire des recommandations liées aux enjeux contextuels et régionaux, des recommandations utiles aux interventions des tiers en matière opérationnelle et financière et enfin des recommandations liées aux capacités des acteurs locaux et régionaux.

Fousseni TOGOLA

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