Le changement climatique : La déforestation comme l’une des causes au Mali

0

Les changements brusques de climat n’ont pas laissé les Maliens insensibles. Le constat est que  cette année les gens sont surpris et restent dubitatifs  si c’est la fin de la saison froide ou son début. En plein mois de février, tantôt il fait chaud, tantôt il fait froid. Pour répondre à ces interrogations des maliens nous avons recueillis les avis d’un spécialiste  en environnement, Dr Adama Sambou Sissoko, consultant chercheur à l’Institut de Pédagogie Universitaire (IPU) de Bamako. Il a expliqué les causes de ce changement climatique avant d’inviter les populations, les élus et les autorités publiques à prendre à bras le corps les questions environnementaux. Lisez plutôt.

Selon le spécialiste en la matière, Dr Sissoko, c’est une question  de l’environnement. Pour lui  le changement climatique se définit dans  la convention cadre des Nations-Unies . Selon cette convention,  les   changement de climat sont attribués  directement ou indirectement à une activité humaine altérant  la composition de l’atmosphère  mondiale  et qui vienne s’ajouter  à la  variabilité  naturelle du climat observé au cours des périodes comparables . Avant de signaler que les changements climatiques peuvent avoir des impacts  sur leur évolution, le début de la saison des pluies, l’installation de la période de saison froide au Mali, et la température en tant que telle. « Pour que l’on puisse dire que voilà le changement climatique, il faut mener une étude sur une durée de 30 ans et prendre les différents facteurs climatiques, la température, la quantité de pluie et l’évapotranspiration », a – t-il fait savoir. Parlant du changement de climat dans le concept malien, d’après lui ce qui se passe actuellement à Bamako et dans certaines régions  peut avoir un lien  avec la  mauvaise répartition des pluies dans le temps et ou dans l’espace  de l’effet du changement climatique.

Dans la même lancée, il a donné comme causes du changement climatique au Mali,  la déforestation, l’urbanisation, les dépôts d’ordures.  « Ces dépôts dégagent du méthane, dont la formule est de CH4,  les champs de riz en dégagent, de même que les véhicules et les usines ».

Par rapport au facteur de la déforestation, Dr Sissoko a touché du doigt aux feux de brousse qui constituent, un  danger, à cause du gaz carbonique qui sera stocké  dans la végétation, et  qui provoque la libération du CO2 en très grande quantité.

Toujours selon Dr Sissoko, les enjeux du changement climatique sont le chômage des jeunes dont les parents sont aux villages sans sources de  revenu  durant la saison sèche  et  qui vont couper des arbres pour en faire du charbon pour subvenir à leurs besoins. «  D’autres enjeux est  la mauvaise gestion des déchets, tant qu’on ne combat pas ce problème on ne peut pas dire qu’on peut éradiquer ce phénomène ou d’autres phénomènes liés à la gestion de l’environnement »a-t-il expliqué.

Les élus ont un grand rôle à jouer !

Pour atténuer ce phénomène, à  lui de préciser qu’il va  falloir    lutter contre  la pauvreté en milieu  rural, et de promouvoir  de nouvelles sources combustibles durables ou de nouveaux équipements de cuisson. Les équipements qui permettent de préparer,  affirme-t-il, tout en affirmant que la  consommation énergétique est basée à plus de  70% sur la  biomasse, chaque  famille prépare avec du charbon et du bois. Pour pallier à ce phénomène, il propose de mettre quelque valeur  de dépôts  cétoniques, et la formation des élus qui ont des connaissances limités sur les enjeux environnementaux.

A ses dires, ce sont ces élus qui contribuent au développement de l’environnement. Les spécialistes seuls  ne pourront pas faire ce combat sans leur implication. «  S’ils ne se forment pas ils ne seront pas conscients sur les enjeux de l’environnement et du changement climatique et notre combat   n’ira nulle part » a déploré  le spécialiste.

Le décret n° 2018- 0079/PRM adopté le 29 janvier portant sur les transferts de certaines compétences  de l’Etat aux de collectivités  territoriales en matière de gestion des ressources,  n’est pas connu par le grand public. Que ce texte est gardé dans les tiroirs,  les maires ne savent  même pas qu’ils devraient sauvegarder des forêts classées  dans leur commune.

Il a invité les plus  hautes autorités maliennes à ne pas nommer des personnalités à des postes de responsabilité qui n’ont aucune connaissance à la réalité environnementale  du Mali. « Quelqu’un qui fait ses études en occident connais les problèmes des occidentaux, il ne connait pas les problèmes maliens. On a besoin de réfléchir à la malienne non à l’occidentale » a – t – il lancé comme cri de cœur. D’où la nécessité d’adopterles lois en conformité  avec les réalités de notre pays, surtout en matière des questions liées à l’environnement.

«  De l’autre côté on leur invité d’éclaircir sur le crédit carbone qui arrive  au niveau du ministère de l’Environnement qui aurait pu faire la promotion des foyers amélioréscomme équipements de cuisson. Si nous prenons la quinzaine de l’environnement, elle coûte des  millions et des milliards, personne ne voit jamais  ses traces, ils vont aller planter des arbres sur un espace public  qui n’appartient à personne » a-t-il regretté.

    Par Fatoumata Coulibaly

Commentaires via Facebook :