Depuis un certain temps, le district de Bamako est envahi par des eaux en sachet. Ces eaux qu’on rencontre dans tous les coins et recoins de la capitale sont vendues à 25 ou 50 F CFA. Cependant, ce qui est inquiétant, c’est que ces eaux sont non seulement emballées par des sociétés fantoches, mais aussi, elles ne sont pas pour la plupart testées avant d’être mises sur le marché national. Pis ces sachets menacent dangereusement notre environnement.
En effet, on ne compte plus les habitants Bamakois à se plaindre de maux de ventre, de tête, des problèmes diarrhéiques après avoir bu un sachet d’eau acheté sur le long d’une grande artère, dans une boutique ou autres points de vente de la capitale.
Pure réalité ou simple coïncidence ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité de ces eaux en sachet, vendues partout et par n’importe qui dans la capitale, en ces temps-ci, est loin d’être vérifiée par le laboratoire national des eaux. Car ignorant lui-même la provenance de ces eaux en majorité. Il ne fait qu’assister comme un citoyen lambda au phénomène qui, pourtant fait déjà des victimes dans la capitale, voire dans le pays.
Ainsi, on peut s’interroger sur l’utilité du laboratoire national des eaux, qui doit en réalité aller vers ces fameuses structures de production d’eau en sachet, les identifier et les recenser afin de s’enquérir de qualité de leur qualité. Ce qui est pire encore, c’est que, même la commission nationale d’autorisation de mise sur le marché des denrées alimentaires, basée à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire qui livre les autorisations, ignore où se situent la plupart des unités de production d’eau en sachet. Elle se contente de donner des autorisations sur des bases peu solides.
Quant à la santé des maliens, elle ne s’en préoccupe guère ! L’essentiel pour elle, surtout pour ses responsables, c’est de bénéficier des dessous de table. Ces mêmes dessous de tables expliqueraient également l’abandon de la lutte contre les unités de production de denrées alimentaires en général qui ne respectent pas les normes.
Par ailleurs, à en croire nos sources, de grandes sociétés de production d’eau seraient elles aussi concernées par la vente d’eau de qualité douteuse dans notre pays. Bien informé de la situation, le laboratoire national des eaux se contenterait d’encaisser les sous qui pleuvent à cet effet. Ainsi, conscientes du laxisme des autorités, ces mêmes grandes sociétés seraient derrière la prolifération de petites unités de productions d’eau au Mali en général et à Bamako en particulier. Elles se contentent d’ouvrir des succursales dans les quartiers périphériques pour voiler la pratique. Mais, il faut signaler que les sachets d’eau produits ne sont pas labellisés, car elles ne répondent pas aux normes. Mais le business en question rapporte gros et le risque encouru est minime à cause du laxisme des autorités qui même, si elles venaient de le découvrir, se contenteraient des billets qui pleuvront.
D’autres producteurs de ces sachets d’eau ne seraient autres que des protégés ou proches des autorités en charge de la gestion du secteur. Pire, les élus de la nation censés maitriser la loi, restent toujours à la manœuvre de grands opérateurs économiques, ne pipe aucun mot pour l’application strict de la loi.
Si l’eau est source de vie, mais une eau de mauvaise qualité peut conduire directement à la mort. C’est pourquoi l’assainissement de ce secteur s’impose le plus urgemment possible. Il y va de l’intérêt de la nation.
Yacouba Dembélé