La pollution de la Commune de N’Gabacoro par les eaux souillées de la Nouvelle Brasserie Bamakoise (NBB) est dénoncée par l’ensemble de la population. «Comme vous le savez, la population souffre énormément de cette eau de NBB vecteur des maladies. J’ai fait venir des journalistes à plusieurs reprises pour qu’ils constatent le fait et informent l’opinion publique. Pas plus tard que la semaine passée, une équipe de l’ORTM était ici. Elle a filmé le collecteur et je crois, la rizière détruite», nous a déclaré le maire de la commune de N’Gabacoro Malik Kéïta.
Les habitants de N’Gabacoro sont victimes d’une pollution sans précédent. Le maire Malik Kéïta nous a affirmé qu’il a entamé beaucoup de démarches pour en trouver une solution. «Naturellement, je suis obligé de m’investir dans cette lutte pour le bien être de la population, parce que l’eau usée déversée par la NBB est très nocive. Les gens s’en plaignent incessamment. On m’a aussi parlé des cas de certains enfants qui ont eu des éruptions cutanées graves», a laissé entendre Malik Kéïta.
«Les produits chimiques ont aussi détruit la rizière d’une femme. En tout cas, je suis bien placé pour connaître l’ampleur du danger qui plane sur nous. Pendant 10 ans, j’ai travaillé sur de projets environnementaux, c’est pourquoi, je ne peux pas du tout fermer les yeux sur ce problème. Les promoteurs de NBB sont puissants grâce à leurs relations, mais je vais jusqu’au bout», a expliqué le maire de N’Gabacoro. «Comme vous le savez, la population souffre énormément de cette eau de NBB vecteur des maladies. J’ai fait venir des journalistes à plusieurs reprises pour qu’ils constatent le fait et informent l’opinion publique. Pas plus tard que la semaine passée, une équipe de l’ORTM était ici. Elle a filmé le collecteur et je crois, la rizière détruite», a ajouté Malik Kéïta.
Les conséquences des eaux souillées de l’usine se voient à l’œil nu car, en sus des éruptions cutanées provoquées chez les enfants, elles font répandre des odeurs nauséabondes et très piquantes au nez et aux yeux. Comme toute fabrique, les eaux de NBB coulant sous les pieds, drainent des matières non transformées et des particules des composants toxiques. «Lorsqu’il ne pleut pas, elles deviennent stagnantes et prennent une couleur noire. C’est un réservoir de moustiques. Les familles riveraines se sont constituées en association pour lutter contre cette pollution», a témoigné un habitant.
«On a demandé à la mairie d’entamer des démarche avec les responsables de NBB. Ils n’ont pas de collecteur digne de ce nom comme moyen d’évacuation des déchets, et quand ils ont décidé de les déverser dans la forêt classée sur la route de Tienfala à bord des citernes, cela n’a pas duré. Parce que le ministère de l’environnement et de l’assainissement les a sommés de cesser», a renchérit un autre habitant de N’Gabacoro. «Alors, ils ont berné les victimes en promettant qu’ils vont mettre en place une station de prétraitement. En attendant, les déchets liquides n’ont point changé d’aspect ni d’effet», a-t-il ajouté.
Intoxication en sourdine
Face à des contestations, la société de Madiou Simpara a changé de stratégie. Désormais, on attend la nuit et l’annonce des averses pour procéder à l’évacuation des déchets. Ainsi, on croit pouvoir tromper la vigilance des gens. Or selon certains témoignages que nous avons recueillis sur place, aujourd’hui, tous les puits situés au voisinage de NBB sont pollués. Pour boire, les gens se contentent de l’eau à goût fade de quelques fontaines installées par NBB. D’ailleurs de source sûre, celles-ci constituent un atout de chantage pour l’usine qui les ferme, chaque fois, qu’elle reçoit des plaintes de la population.
NBB verse-t-elle ce qu’elle doit à la mairie?
Selon le maire de N’Gabacoro, cette usine qualifiée de grande par de nombreux gens n’arrive pas à payer correctement ce qu’elle doit à la commune. Il s’agit des 5 millions de FCFA au titre de la protection de l’environnement. En ce qui concerne le collecteur, les responsables de NBB ont signé une convention de construction, à en croire de source proche du dossier. En tout cas, c’est une catastrophe qui plane sur le Mali quand on sait que ce collecteur débouche directement au fleuve Niger. Au moment où nos dirigeants parlent de la protection de l’environnement et de l’application des textes de loi, certaine sont en train de détruire notre biosphère par leurs activités industrielles, comme NBB.
La pollution de grande envergure cessera-t-elle un jour pour sauver l’environnement? Le département de l’assainissement va-t-il prendre encore sa responsabilité comme il l’a fait pour protéger la forêt classée de Tienfala contre les agissements des responsables de NBB?
À suivre…
Issa Santara