La protection de l’environnement est l’un des objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015, donc celui de toutes les nations du monde. C’est dans cette optique qu’elle est devenue un enjeu politique capital au Mali et cela dans tous ces ombrages. Parmi lesquelles nous pouvons citer la gestion des déchets qui doit occuper une place prépondérante, car elle constitue aujourd’hui un véritable facteur de développement socioéconomique. Mais, malheureusement, elle semble être oubliée.
L’article 15 de la constitution du Mali dispose que « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat ». C’est pour cette raison, qu’elle est devenue de nos jours une préoccupation impliquant l’effort des populations des milieux éloignés ainsi que celle des grandes villes. La gestion des déchets permet un traitement solennel pour une transformation ou éventuelle reproduction adapter aux besoins de la population. Mais avant, il sera nécessaire de signaler qu’il existe plusieurs types de déchets il s’agit des déchets liquides, des déchets solides et les déchets spéciaux. Cette diversité nécessite le traitement des eaux usées domestiques, des eaux d’origine artisanale et industrielle, des boues solides par exemple des ordures et des plastiques à cela s’ajoutent le traitement et/ou transformation des eaux de ruissellement. Selon les constats du département de tutelle, il ressort de nos recherches que des déchets liquides en d’autre terme, le traitement des boues de vidange, il existe peu de conditions réelles dans les grandes villes, même s’il en existe à Bamako les quelques unes. L’insuffisance de ces lieux de versement, de conservation et de transformation contribue à la dégradation de l’environnement dans des grandes villes. En milieu périphérique les boues de vidange sont déversées soit dans la nature soit dans les champs sans traitement préalable. En milieu rural, compte tenu du faible accès à l’assainissement, la déjection dans la nature est la plus fréquente. Les eaux résiduaires d’origine artisanale et industrielle sont en général déversées dans les caniveaux et les cours d’eau, sans traitement préalable. Pour les eaux usées domestiques, ordinairement, elles sont déversées dans la cour, la rue ou le caniveau. Les égouts qui peuvent encadrer l’eau n’existe que dans la capitale, desservant moins de 1% même si ce chiffre est accrut vu l’augmentation de la population et les efforts consentis par le gouvernement, il faut reconnaitre que le besoin demeure et le seul exutoire reste le fleuve Niger malgré la construction de quelques réseaux de mini-égouts construits dans les années 2000. En ce qui concerne la gestion des déchets solides, la valorisation des déchets organiques et le recyclage des ordures sont des activités très peu développées. Quelque soit leur provenance, les infrastructures manquent cruellement. A Bamako la moitié des déchets n’est ni ramassée ni traitée. Il n’existe de dépôts de transit autorisés que dans quelques grandes villes mais la majorité des ordures pré-collectées par les Groupement d’Intérêt Economique (GIE) ou les ménages finissent dans des dépôts anarchiques, dans les caniveaux à ciel ouvert ou les cours d’eau. En milieu rural, elles s’entassent aux abords des concessions dans des terrains vagues avant d’être répandues sur les champs à l’approche de l’hivernage. Quand à la gestion des déchets spéciaux qui concerne les déchets biomédicaux, pesticides obsolètes, polychlorobiphényles, ces déchets dangereux sont inventoriés, leur production est relativement bien connue et leur élimination écologique est soit effective soit en cours. Comme cause, on estime cependant que les quantités croissantes d’engrais et de pesticides, employés notamment pour les cultures d’exportation, seraient à l’origine de nombreuses pollutions des sols et des ressources en eau. Par conséquent, lorsqu’ils sont mal utilisés, ils peuvent être à l’origine d’intoxications humaines ou animales. La surveillance, le traitement et l’élimination des autres types de déchets spéciaux est beaucoup plus aléatoire et approximative, voire inexistante. Les données sur chaque filière et les équipements nécessaires à leur meilleure gestion sont rares. Pour les eaux pluviales, nous remarquons qu’en ville, la collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement se font par un réseau de caniveaux et de collecteurs à ciel ouvert. Elles sont rendues difficiles par l’occupation anarchique de l’espace et par l’utilisation du réseau à d’autres fins ( rejet des eaux usées domestiques et industrielles, dépotoirs d’ordures et de boues de vidange, et parfois même lieux de défécation) tous ceux-ci entraîne l’obstruction ou la disparition du réseau, la stagnation des eaux usées et des ordures contribuent à la prolifération des vecteurs de maladies, et causent parfois des inondations avec des conséquences désastreuses sur les populations et leurs biens.
En effet pour arriver à transformer la situation actuelle, il sera nécessaire sinon indispensable de même un accent particulier sur la politique nationale d’assainissement qui s’appuie sur ces trois justifications complémentaires. Il s’agit d’une justification sociale, environnementale et économique. Justification sociale : le déficit d’accès à un assainissement correct constitue un facteur de risque important pour la santé publique et touche notamment des groupes les plus fragiles. C’est la principale justification de la politique nationale ; Justification environnementale : fournir aux habitants du Mali un environnement de meilleure qualité, réduire la menace que représente le rejet incontrôlé des effluents, entre autres, sur les ressources en eau souterraine, en eau de surface, les ressources halieutiques; Justification économique : le manque d’assainissement pèse directement sur la capacité de travail des habitants et sur le dynamisme de l’économie (par exemple le tourisme). A ce titre, l’assainissement comporte un taux de retour sur l’investissement intéressant.
MAMOUTOU TANGARA