L’établissement administratif, crée par l’ordonnance n° 07 05 P-RM du 28 mars 2007 a connu une gestion peu orthodoxe, entrainant ainsi des pertes énormes pour la caisse de l’Etat malien. Comme si cela ne suffisait, les populations riveraines sont victimes d’odeurs toxiques qui causent des effets néfastes à leur santé. Dans quel pays et sous quel régime sommes-nous ?
Dans notre précédente parution, nous avons attiré l’attention des plus hautes autorités sur les millions qui se sont volatilisés, comme un jeu de poker à l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali .Avec comme pour mission d’assurer la gestion durable des stations d’épuration et ouvrages annexes, de contribuer au transfert de la maîtrise d’ouvrage de l’État vers les collectivités Territoriales, l’ANGESEM se trouve épingler, et interpeller aujourd’hui, par le dernier rapport du Vérificateur Général.
Ainsi, selon le rapport du BVG, l ’Agence ne protège pas son environnement de travail, contre les risques liés à l’exploitation de la station. Il a été relevé que le personnel de la station, les visiteurs et la population riveraine sont exposés sans mesure de protection adéquate aux odeurs toxiques provenant des installations. Ces odeurs proviennent du sulfure d’hydrogène, un gaz présent dans toutes les stations d’épuration. Or, toujours selon une étude de l’Institut national de la sécurité et de la santé au travail des États-Unis effectuée en 1996, ce gaz peut présenter un danger immédiat pour la santé et la vie à certaines concentrations.
Par ailleurs, le témoignage des agents du laboratoire, corroboré par les visites des installations de la mission, fait cas du changement de couleur des bijoux (bracelets, bagues) portés lors de prélèvements d’échantillons. En l’absence de politique de gestion des risques liés aux substances toxiques issues de l’exploitation des stations d’épuration l’ANGESEM n’a pas l’assurance qu’elle protège la santé de son personnel et préserve l’environnement. Est-ce là une façon de tuer les populations riveraines à petit feu.
Nous y reviendrons
Abdourahmane DOUCOURE