Les caniveaux sont destinés à l’écoulement des eaux pour éviter les risques d’inondation. Tel n’est pas le cas à Kabala. En cette veille de la saison des pluies, les caniveaux sont presque tous bouchés.
A Kabala (Commune rurale de Kalaban-Coro), la population a transformé les caniveaux en dépotoir. Elle y verse leurs ordures de toute sorte. Certaines rues et même les goudrons du quartier ne sont pas épargnés par ce sort. Conséquence : le quartier est fréquemment inondé après le passage d’une grande quantité de pluie.
Adama Coulibaly, jardinier à quelques mètres du fleuve, est déjà inquiet pour cette année. Il témoigne. « J’ai été victime d’une inondation. Ce jour, la pluie a emporté toutes mes affaires : mes matériels de cuisine, de jardinage et d’autres ».
Pour beaucoup d’habitants de Kabala, la plupart des inondations sont dues à l’incivisme de la population. Selon Moussa Sangaré, vendeur ambulant, nos caniveaux sont bouchés par nous-mêmes. « Tout ce qui nous dérange comme ordures sont mis dans les caniveaux ».
« Il faut une loi qui interdit le dépôt d’ordures sur ces lieux », préconise-t-il.
Fatoumata Doumbia, femme au foyer. Elle reconnait que les femmes sont les coupables de cet acte d’incivisme. « Elles balaient la maison et les alentours et jettent les ordures quelque part. C’est bien d’assainir nos maisons, mais il faut qu’on se soucie de la propreté de notre quartier, voire notre pays ».
Fatoumata Doumbia demande aux autorités communales la création des services pour ramasser des ordures et les mettre hors de la ville. Un processus qui demande l’implication de chacun dans la propreté de son pays, ajoute Siaka Traoré, maçon.
Ce n’est pas une absence de lois, affirme Idriss Keïta chef de famille, vendeur de médicaments traditionnels à Kabala. Pour le chef de famille, la majorité de la population fait semblant de ne pas connaître les règles d’hygiène de notre société alors qu’une minorité se conforme à ces règles.
« La propreté de la ville est l’affaire de nous tous, les chefs de famille en premier. Certains d’entre nous refusent de payer les cotisations mensuelles des services de ramassage. Quand leurs ordures débordent, ils les déversent dans les caniveaux. Ce n’est pas comme ça que la ville devient propre. Les autorités municipales pour leur part ne prennent aucune mesure pour menacer la population afin d’éviter une telle pratique. Ceux qui balaient nos goudrons ne ramassaient pas non plus les sables. Ils restent à côté du goudron pendant des jours avant de finir dans nos caniveaux aussi », regrette l’habitant.
A Kabala, la jeunesse aide la mairie pour éviter le pire. Elle se réunit à chaque veille de la saison des pluies pour curer les caniveaux afin d’éviter tout risque d’inondation. Sékou Traoré, un jeune de Kabala, participe à cette campagne chaque année avec ses camarades. Selon lui, « la mairie nous donne une benne pour le ramassage. Les commerçants nous appuient pour l’achat du carburant. Ensuite, on s’organise pour faire le travail ».
Bourama D. Fomba
(stagiaire)
𝔹onsoir
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