Les pêcheurs du Mali s’inquiètent de la croissance rapide des jacinthes d’eau et de ses conséquences néfastes sur leurs productions. La jacinthe d’eau ou encore appelée « camelote » est une plante aquatique avec ses fleurs bleues violacées et son feuillage bien vert dont les tiges forment des tapis flottants denses et occupent le fleuve.
La jacinthe d’eau est apparue au Mali en 1990. En 2004, l’Agence pour le Bassin du Fleuve Niger(ABFN) a mené une étude sur l’infestation de la plante de Bamako à Koulikoro. Cet inventaire a révélé que les berges du fleuve Niger sont fortement infestées. La propagation de la jacinthe est due au rejet des eaux usées et des matières polluantes provenant des structures industrielles, hôtelières et domestiques dans le fleuve. Malgré la beauté de sa fleur, cette plante est considérée comme la mauvaise herbe la plus destructrice du monde.
Adama Sininta est un pêcheur à Bamako dans le quartier Sans-Fil, en commune II du district de Bamako. Selon lui, son seul gagne-pain demeure la pêche. Il pratique la pêche depuis au moins trente ans et est soucieux pour son avenir parce que les jacinthes sont encombrantes. L’étude de l’ABFN a ainsi permis de constater que la jacinthe d’eau est la principale plante la plus nuisible rencontrée. Toujours selon la même étude de l’ABFN, le barrage hydroélectrique de Sotuba à Bamako est sous menace constante de la jacinthe provenant des infestations en amont. L’impact de la jacinthe est estimé à une perte annuelle de 2.200.000 KWH. Le marché de bananes à Golonina en commune II est le site le plus infesté sur la rive gauche avec une biomasse de 12,8 kg/m2 et le pied du pont Fahd est le plus ravagé sur la rive droite avec 11,8 kg/m2.
Pour lutter contre ce fléau, le collectif « Save fleuve Niger » s’active à travers plusieurs actions pour la sauvegarde du fleuve Niger. Il faut noter que malgré son mauvais côté, la jacinthe a quelques utilités. En plus de sa possibilité de transformation en hydrocarbures, les jacinthes ont également d’autres vertus notamment écologiques. La jacinthe d’eau, aux dires des biologistes, est en effet un filtre biologique qui capture le CO2 et favorise la photosynthèse. Elle dispose aussi de la capacité d’absorber les métaux lourds et débarrasser l’environnement aquatique des polluants. Elle est également une excellente source de biomasse.
Maryam
Le Dénonciateur
