L’hivernage se rétrécit par les deux bouts disent certains : installation tardive des pluies, arrêt prématurée et soudain de la saison. Au lieu de six à sept mois, la clémence du ciel ne dure plus que trois mois à peine, de la mi-juillet à la mi-septembre.
Qu’en est-il des orages provoqués par bombardement des nuages, leurs impacts négatifs sur la santé et l’environnement, d’où le retour aux bonnes vieilles méthodes : l’irrigation et le drainage au moyen des petits et grands barrages ?
Experts, agriculteurs et spécialistes des changements climatiques se sont donné rendez-vous à Bamako pour une semaine, du 30 novembre au 4 décembre 2011, au Centre international des conférences, autour de cette problématique, afin de trouver des réponses appropriées à la baisse continue de la pluviométrie.
Cette rencontre arrive à point nommé, pour les pays de la région du Sahel qui a été moins bien arrosée cette année. C’est une année où le risque de sécheresse jette le désarroi au sein des populations rurales et au niveau des politiques. Famine et disette hantent les esprits tout comme les risques de mécontentement et de révolte. Un peu à l’image de la FAO, les experts de la Conférence Internationale pour l’Irrigation et le Drainage (CIID) dirigé par le chinois M. Gao a inscrit son action dans l’exploitation des eaux de surface au service de l’agriculture.
M. Gao qui est secondé dans ses actions par notre compatriote Adama Sangaré en tant que Vice-Président pense fermement que la réponse aux menaces de famine en Afrique et ailleurs viendra largement de l’irrigation et du drainage des eaux de surface. C’est pourquoi la Troisième Conférence de la CIID s’est tenue au Mali, un pays Sahélien à faible pluviométrie mais qui avec l’Office du Niger et son volet Alatona reste un exemple de projet d’irrigation à grande échelle. L’occasion était donc indiquée pour le Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé de l’Office du Niger, Abou Sow, de mettre en lumière les progrès faits par notre pays en la matière depuis les indépendances à nos jours. En effet de 50.000 ha en 1960, le Mali dispose aujourd’hui de plus de 300.000 ha de terres irriguées dont la plus grande partie se trouve en zone Office du Niger.
La rencontre de Bamako aborde des questions liées au problème d’eau, de rareté des pluies. Des discussions ont porté sur l’augmentation de la part des surfaces irriguées dans l’accroissement de la production agricole, l’amélioration des techniques d’irrigation pour une plus grande économie d’eau, la performance des systèmes d’irrigation, l’intégration de l’agriculture à l’élevage, la rentabilité des investissements dans le secteur de l’irrigation du drainage. Les participants, confiants d’avoir la clé du problème de la famine dans le monde, se sont donnent rendez-vous l’année prochaine en Provence en France.
B. Daou