Insalubrité dans les villes secondaires : Le petit élevage tue Niono à petit feu

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Dans la Capitale du riz, l’insalubrité semble une équation désormais insoluble. Les flaques d’eau et les détritus ont fini de se rendre maîtres des rues. Le phénomène engendre une conséquence sur la santé des Nionois.

 

Le phénomène de l’insalubrité est lié à l’élevage des animaux dans la ville de Niono. La pratique s’amplifie d’année en année et aucune autorité ne s’en préoccupe malgré ses conséquences fâcheuses sur la santé des Nionois.

“Dans les années 1980, les autorités administratives avaient bien tenté d’y mettre fin. Elles avaient, à l’époque, aménagé un espace affecté à des parcs d’animaux afin de décongestionner la ville. Mais à la grande surprise, ce sont des maisons d’habitation qui ont poussé à la place des parcs”, explique Boubacar Traoré, un habitant de Niono.

Selon M. Traoré, les concessions sont de petites dimensions à Niono. “Les parcelles attribuées ne dépassent guère 15 x 15 m. Et cet espace réduit est partagé entre les animaux et leurs propriétaires malgré les inconvénients de la cohabitation. La devanture des concessions n’est pas épargnée. On y parque des bœufs, des ânes, on y entasse des tas de bois, du sable, du banco et on y jette des détritus qui encombrent la voie publique et polluent l’environnement”, décrit-il.

Les animaux ne restent pas confinés dans les concessions, ils divaguent aussi dans les rues. Les artères sont ainsi transformées en lieux de pâturage et les animaux créent des embouteillages dans la circulation, provoquent des accidents, agressent souvent des passants, causant parfois des morts d’hommes.

A ces désagréments, il faut ajouter la brume de poussière qui enveloppe la ville aux environs du petit soir du fait du passage dans les rues des troupeaux de bœufs de retour de pâturage. Cette poussière n’est pas la meilleure amie des poumons des citadins.

Mais il faut la supporter comme il faut subir les excréments des animaux qui salissent et attirent les mouches qui sont des vecteurs de maladies comme la diarrhée, le paludisme, entre autres, fait remarquer Baba Traoré.

Selon ce responsable des jeunes, la vie avec les animaux dans les concessions doit être réglementée. Le nombre d’animaux ne doit pas dépasser deux. Même là, on doit veiller régulièrement au traitement médical des bêtes pour éviter toute contamination par des maladies dont elles peuvent être des réservoirs.

Pour notre interlocuteur, les services d’hygiène et d’assainissement doivent jouer pleinement leur rôle, en procédant à des contrôles périodiques dans les familles et en infligeant des amendes à tous ceux qui n’observeront pas la réglementation en vigueur.

Les autorités communales ont également un rôle important à jouer. Ne serait-ce qu’en faisant de la sensibilisation pour convaincre la population du danger qu’elle encourt en cohabitant avec des animaux. Et en rappelant que la vie dans la cité a des règles auxquelles il faut se plier obligatoirement.

Bréhima Sogoba

 

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