Insalubrité des lieux de vente d’aliments à Bamako :L’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments mise en cause

0

Les Bamakois décrient le silence coupable des autorités qui se soucient peu de leur santé. Aujourd’hui, on assiste à l’installation des vendeurs d’aliments le long des abords des voies. Mais est-ce que cette activité lucrative se mène selon les règles de l’art?

En réalité, cette activité n’est pas sans danger pour la population. Car elle se fait plus souvent avec le mépris des règles élémentaires d’hygiène. Lieux insalubres et matériels de cuisine impropres tel est le triste spectacle qu’offrent ces restaurants. Faites y un tour, vous serez surpris par le risque que nous courons.

Pour en savoir plus, nous avons approché des agents de la sécurité sanitaire des aliments. L’un d’eux qui a requis l’anonymat nous a dit ceci : «nous sommes butés dans notre travail au laxisme de nos chefs qui favorisent certains au détriment d’autres. Certains mettent à profit les liens d’amitié et de parenté avec nos agents afin d’éviter de se faire contrôler». Il enchaine : «parfois les pots de vin nous empêchent de faire correctement le travail. Ces aliments impropres sont à la base de beaucoup de maladies telles que les diarrhées chroniques, la fièvre typhoïde due aux salades mal lavées et bien d’autres».

Cet autre agent dira que le service manque de moyens de travail et de personnel. «Il faut nous mettre dans les conditions de travail», a-t-il ajouté. Une partie de la population met en cause l’insouciance des dirigeants à veiller sur notre santé. Amadou Touré habitant de Faladié partage cet avis. «Comment permettre à un citoyen de vendre quelque chose d’impropre à la consommation?», s’interroge-t-il. «Vous verrez que ceux qui mangent dans ces gargotes ont un revenu faible», a-t-il argumenté.

Ami Sangaré estime que les vendeurs d’aliments ont dépassé le seuil du tolérable. «J’ai refusé de manger chez une dame qui tenait son étale à côté d’eaux sales puantes où les moustiques et mouches avaient élu domicile. Manger là bai, c’est attirer la maladie sur soi. Il ne sert à rien de manger à 200F et de tomber malade pour acheter une ordonnance de 20.000 Cfa», déplore Ami Sangaré. Pour elle, nos autorités sont responsables de ce qui nous arrive. Il faut qu’elles brisent le silence et interdisent la vente des nourritures dans des lieux insalubres.

En tout cas, les Maliens commencent à choisir les restaurants Sénégalais et Togolais dont la propreté est sans égale. Soucieux de la santé de leurs clients, ces derniers mettent tout en œuvre pour assainir le lieu de vente. Un bel exemple à suivre par nos restaurateurs qui foulent aux pieds les règles d’hygiène et d’assainissement.

La lutte contre les aliments impropres doit être la priorité des priorités des autorités. Les aliments impropres constituent un problème de santé publique.

 

rn

Hassane Kanambaye

 

 

Commentaires via Facebook :