L’insalubrité gagne la grande mosquée de Bamako. Le temple de la prière de Bamako est presque occupé par les vendeurs de tout genre sous les yeux impuissants des autorités et de la Commission de la mosquée. Il urge pour les autorités du pays et les personnes de bonnes volontés de secourir la Maison de Dieu.
La propreté est une exigence du Saint-Coran. La prière, un acte d’adoration d’Allah, doit être accomplie dans un lieu propre. C’est pourquoi, l’Islam accorde une attention particulière à l’hygiène du fidèle musulman et de l’environnement y compris celui de la mosquée. Malheureusement, ce comportement voulu par la religion musulmane est loin d’être le cas dans certaines mosquées de la capitale, notamment à la Grande mosquée de Bamako.
Bâtie dans le courant des années 1970 grâce à des fonds du gouvernement saoudien, cette mosquée est située à Bagadadji dans un secteur abritant des commerces et autres lieux pour les affaires. A cause de sa proximité avec le Grand marché de Bamako et la Maison des Artisans, la cour et l’arrière-cour sont aujourd’hui envahies par toute sorte de commerces. Profitant du laisser-aller qui y règne, certaines personnes n’hésitent pas à déposer des objets à l’intérieur de la mosquée. Quelle indécence ! Pour pouvoir entrée dans la mosquée du coté de la Maison des Artisans, il faut savoir trouver un espace où mettre les pieds, à cause des eaux souillées des toilettes en chantier. Il faut rappeler que les toilettes n’apportaient pas du tout une bonne image à la Grande mosquée. Les excréments étaient même exposés à même le sol.
La démolition des toilettes contraint les gens à squatter les « toilettes hors usage » de la Maison des Artisans. Là-bas, quand on y fait un tour, l’on n’aura plus envie de manger toute la journée.
Que dire de l’intérieur de la mosquée ? Là, on peut voir que le poids des années et le défaut d’entretien ont fini par avoir raison de la bâtisse. Du tapis de prière, aux ventilateurs en passant par la peinture tout a besoin de rénovation. Bref, l’intérieur est peu enviable avec des équipements vétustes et mal entretenus.
Cette situation d’insalubrité avancée de l’édifice avait pourtant été dénoncée par l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keita (paix à son âme) auprès de Mahmoud Dicko, jadis président HCI. On se souvient que ce jour de la cérémonie de présentation des vœux de la fête, IBK qui n’était pas du tout content de ce qu’il a vu, avait laissé entendre que des efforts restent à faire sur la propreté de la Grande mosquée. « …Les mosquées doivent être très propres, très avenantes, très accueillantes. Tout ne peut pas y être permis. Non ! L’hospitalité de la mosquée, oui ! Mais pas au détriment de la qualité, de la propreté et de ce qui y plaisait au prophète », disait-il. Il faut dire que cette dégradation de l’environnement est due au désintéressement par les fidèles eux-mêmes d’abord et, ensuite, par nos autorités à tous les niveaux.
En attendant que le ministère des Affaires Religieuse n’agisse pour la rénovation totale et le déguerpissement de tous les « occupants », la Commission de la mosquée a l’obligation de faire face aux cas d’indisciplines des vendeurs qui ont élus domicile jusque dans la cour de la mosquée. Si cela n’est pas le cas, ne peut-on pas en déduire qu’il y a un « deal » entre les vendeurs et la commission de la mosquée ?
Cette commission de la mosquée a-t-elle compris que « l’Islam encourage les Hommes à prendre des initiatives dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie à travers l’hygiène et l’assainissement, de leur environnement, de leurs lieux de culte et d’eux-mêmes ? ».
Mohamed Keita