Moins de 48 heures après les inondations survenues le 16 mai 2019 dans le district de Bamako, le président Ibrahim Boubacar Keita a rendu visite aux populations sinistrées de Niamakoro Dougoukôrô. Face au drame, le président a rappelé aux élus communaux leur rôle primordial qui, dit-il, “est plus de sauver des vies que de distribuer des lots à usage d’habitation“.
Une forte pluie s’est abattue, dans la matinée du jeudi 16 mai 2019, sur la ville de Bamako causant une vingtaine de morts, des blessés, des disparus et d’énormes dégâts matériels. A cause du débordement de nombreux cours d’eau et rivières, des routes se sont retrouvées impraticables pendant plusieurs heures, des maisons ont été inondés, des véhicules immergés et emportés par le courant, des personnes se sont retrouvées coincées chez elles, ou dans leur quartier. Tout le pays a vécu un véritable émoi.
Dans l’immédiat, plusieurs membres du gouvernement ont porté assistance aux victimes. De retour de son voyage à Kigali, Rwanda, le président IBK s’est empressé de rendre visite aux victimes. Pour la circonstance, il était accompagné par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, celui de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté ainsi que des cadres du service social de la Commune V et de la direction régionale de Bamako.
Affecté par la situation, le président IBK a rappelé aux élus municipaux leur devoir, qui n’est pas seulement la distribution de lots à usage d’habitation, mais également la protection des populations. “Ce n’est pas la cupidité qui doit être la gagnante dans cette affaire-là, il faut qu’elle recule. Il faut que l’on pense à sauver la vie des gens dans ce pays de plus en plus, de mieux en mieux, donc ces zones d’occupation sauvage dont on a vu aujourd’hui les dégâts et dans un temps d’hivernage qui s’approche, qu’on nous dit cette année de pluies assez fortes et plus fortes encore, nous devons dès maintenant prendre les mesures idoines de prévention et d’anticipation pour protéger les vies des hommes et des femmes, et même celles des bêtes et notre environnement, nos biens”, a-t-il indiqué.
A travers ce message, le président invite les maires à plus de responsabilités afin d’éviter la construction anarchique dans les lits d’écoulement des rivières et des fleuves qui, précise-t-il, “ont tout doucement été occupés, et on y a construit, en dur, en béton, en oubliant qu’en le faisant, on expose les plus fragiles alentours, et c’est ce que je vois ici, aujourd’hui”.
“Il est temps, il est grand temps que la discipline républicaine revienne. Cela peut protéger, cela peut sauver des vies on l’a vu ici à Niamakoro et donc je repars d’ici très ému, certainement plus déterminé que jamais à engager l’Etat à assumer ses responsabilités, engager les élus municipaux à être de la partie, à ne plus penser que tout doit revenir à l’Etat. Qu’en les lieux où ils ont été élus pour gérer les cités, ils gèrent les cités aux mieux des intérêts des populations, en les préservant, en pensant à ces populations-là, à leurs vies et non pas à l’argent, de grâce, qu’on ait un peu pitié de ce peuple-là, de grâce”.
Ces messages du président, pleins d’espoirs pour les populations, ont-ils été bien entendus par les élus locaux ? La bonne conduite des travaux d’aménagement des collecteurs de Bamako sera certainement un bon indicateur pour connaitre cela.
S. I. K.