L’inondation du 28 août 2013 est une tragédie difficile à oublier par les populations de Bamako, et plus précisément ceux du Banconi (Commune I), où les dégâts ont été plus importants. Un an après, les rescapés s’en souviennent et appellent les autorités à prendre les mesures convenables pour éviter que le scénario se reproduise.
C’était un mercredi 28 août 2013. De fortes pluies s’étaient abattues sur la capitale malienne faisant d’énormes dégâts matériels, des dizaines de morts à travers Bamako et des milliers de sans-abris. On s’en souvient encore. C’est le quartier Banconi de la Commune I qui fut le plus atteint par l’inondation. Ce jour-là, les pompiers, avec leurs moyens limités face à la tragédie, et malgré le soutien des bonnes volontés, ont été dépassés par la situation.
Les autorités maliennes, par la voix du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) et Moussa Mara, à l’époque le ministre de l’Urbanisme et de la Politique la ville, ont rassuré les victimes en leur promettant de situer les responsabilités de cette tragédie et de tout mettre en place afin qu’un tel drame ne se répète plus.
“Chers compatriotes, c’est le lieu de vous dire ma révolte et mon indignation tout en m’inclinant avec la plus grande piété et une compassion réelle sur toutes les victimes récentes de la cupidité de certains et que des eaux maîtrisables ont emportées”, avait déclaré le président IBK. Avant d’ajouter qu’”une enquête approfondie devra établir sans tarder toutes les responsabilités à l’origine de la tragédie récente”.
Un an après, cet engagement des autorités est sans effet. Et des familles rescapées pensent que pour le mémoire de ceux qui ont perdu la vie ce jour-là, les autorités doivent tenir leur parole en situant les responsabilités et en prenant des dispositions nécessaires afin d’éviter une catastrophe semblable à l’avenir.
Ces populations vivent toujours avec la peur depuis la tragédie de l’année dernière. “Nous ne sommes pas du tout tranquilles, surtout quand il pleut et nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que la même chose peut se produire à chaque fois”, s’inquiète une rescapée. Avant d’ajouter qu’”il faut que les autorités prennent leur responsabilité en aménageant le canal même s’il va falloir que des familles se déplacent. Je crois que c’est la seule solution pour éviter que le même cas se produise”.
Pour Youssouf Sinkaré, les autorités municipales semblent oublier l’incident avec leur désir insatisfait de vente de terrains. “Après que des eaux de pluie ont fait tous ces dommages, les autorités municipales se permettent d’essayer de vendre, n’eut été notre opposition, la distance réglementaire de 10 mètres qui sépare les concessions du canal”, regrette-t-il.
D’autres, tout en reconnaissant que les autorités municipales ne jouent pas leur rôle dans la gestion du canal, trouvent que les populations vivant au bord du canal doivent aussi changer de comportement, en arrêtant de jeter les ordures dans le canal.
Youssouf Coulibaly