Inondation à Bamako : Est-ce un fait de Dieu ou la faute des hommes ?

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L’arrivée, souvent tardive, des pluies, annonçant l’hivernage, entraîne des inquiétudes au sein de la population. Ce qui justifie, à tort ou à raison, l’organisation souvent des prières collectives demandant au bon Dieu une bonne pluviométrie. Cependant, force est de constater que ces quelques rares pluies qui tombent, provoquent par endroit des inondations accompagnées de dégâts énormes transformant les prières en cauchemar.

Cependant, l’on a le droit de se demander si ces inondations sont le fait de Dieu ou si c’est la faute des hommes ?
Certes, à priori, l’on serait amené à dire que c’est le fait de Dieu, car Dieu, Tout Puissant est le seul maître de tout et c’est de sa volonté que tout arrive. Cependant, cette omniprésence de Dieu ne doit pas nous faire perdre de vue la responsabilité humaine. Le vieux sage ne disait- il pas ceci : «l’homme ne meurt pas, mais il se tue».

Cette sagesse est valable pour cela qui, conscient du danger auquel il expose leur progéniture, se croit plus intelligent pour défier la nature en s’installant de façon anarchique, souvent même clandestine dans le lit des rivières et dans les bas-fonds des marigots.

Pour cela, les exemples ne manquent pas même. A Bamako, il suffit de faire un tour dans les quartiers riverains pour s’en rendre compte.

Le cas concret est celui de la rivière qui quitte Kalaban-Coro (cercle de Kati) pour traverser Kalaban-Coura (commune V). Cette rivière, au niveau de Kalaban-Coura, a presque disparu à cause des constructions illicites, voire clandestines, ne respectant aucune norme, aucune réglementation en vigueur.

En effet, nous pensons qu’au lieu d’attendre que ça inonde pour ensuite apporter quelques millions de francs et quelques tonnes de céréales pour soit disant exprimer la solidarité et la compassion de la nation, l’Etat doit prendre toutes ses responsabilités pour mettre fin, partout où cela s’impose, à l’occupation illicite, voire clandestine des espaces et déguerpir tout ce qui se trouverait dans des situations pareilles.

Si les chefs de famille minimisent le danger auquel ils exposent leur famille, l’Etat se doit le devoir de leur faire comprendre et cela par tous les moyens que tous les espaces ne sont pas à occuper.
Comme on le dit chez les bambaras «kènèjèni bè tè bokè yoro ye».
Sinon à qui la faute ?
Daouda DOUMBIA

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