La forte pluviométrie cette année dans le pays a occasionné la montée et le rayonnement des eaux, plusieurs villages sont sous les eaux. La localité de Kouoro-Barrage, située sur l’axe Sikasso-Koutiala, est affectée par ce sinistre avec la destruction des centaines de concessions.
Kouoro-Barrage, située sur l’axe Sikasso-Koutiala, a été la cible d’une inondation en début d’octobre. Avec le rayonnement et la montée du niveau du cours d’eau, la commune de Kouoro, situé aux abords d’un affluent du Banifing avec son pont mythique, d’où son appellation Kouoro-Barrage, a été victime d’une inondation sans précédent. Les eaux ont complètement dévasté le village.
Pour en savoir davantage sur cette catastrophe naturelle, nous avons pu contacter le service des eaux et forêts. Selon les explications de notre interlocuteur, Souleymane Coulibaly, agent des Eaux et Forêts, la ville de Kouoro-Barrage a été effectivement la cible d’une série d’inondations qui ont provoqué l’effondrement des centaines de concessions.
“Plus d’une soixantaine de maisons ont carrément cédé y compris le cimetière qui avait été nouvellement clôturé par l’entreprise chinoise (qui avait en charge la construction du nouveau pont à Kouoro). Aucune perte en vies humaines n’a été constatée”, assure M. Coulibaly.
Les champs de culture
Le sinistre n’a pas épargné non plus les champs de culture aux abords des cours d’eau qui ont été sans exception touchés. Selon les explications de notre interlocuteur, M. Coulibaly, le rayonnement des cours d’eau a atteint à peu près 4 kilomètres et provoqué du coup l’inondation des champs. Plus de 158 hectares de champs détruits. C’est le bilan des inondations survenues dans les villages près du barrage de Kouoro dans la région de Sikasso. Le gouverneur de la région s’est rendu dans la localité pour “apporter de l’aide” aux sinistrés. Sur place des familles désespérées ont tout perdu.
“Cette catastrophe a fait déplacer plus d’une centaine de familles. La plupart des déplacés ont été recasés vers N’Tosso, précisément vers Zangasso, arrondissement de Koutiala”, indique l’agent des eaux et forêts Souleymane Coulibaly.
Les villages engloutis par les eaux à Kouoro
Les villages de Sokourani, Katierla, Kouoro et Kumbala, dans la commune de Kouoro, sont totalement “dévastés” par les eaux de pluie, selon les autorités locales. La population se trouve dans un désarroi. Certains ont tout perdu.
«La pluie est partie avec tous ceux que nous avons cultivé. Le coton, le maïs, le fonio, le riz, et le haricot. Toutes nos maisons se sont effondrées», déclare une des victimes Mama Bouaré. Selon lui, “parmi les victimes, certains ont construits des cases non loin de la zone inondée. Nous, nous avons déménagé à l’intérieur de la ville”. Le sinistré poursuit : “le gouvernement nous a apporté son soutien. Ils ont amené des nattes, des couvertures, des bidons d’eaux, des sacs de riz, des marmites entre autres”.
Secours
En effet, une mission du gouverneur de la région de Sikasso s’est rendue dans ces localités. Ils ont apporté des vivres et des soins médicaux aux populations sinistrées.
“Nous sommes venus non seulement apportés notre appui aux populations mais aussi faire des recommandations fortes pour que les gens qui sont situés dans le lit du fleuve puisse déguerpir et trouver de meilleurs moyens”, a affirmé Boubacar Bagayoko, Gouverneur de la région de Sikasso. “Donc nous avons vraiment recommandé que tout le monde quitte vers le ni du fleuve et que le maire donne les endroits où les gens peuvent s’installer”, ajoute-t-il.
Cette inondation est la quatrième au cours de ces dix dernières années dans la commune de Kouoro.
Le maire réagit
Le maire de la localité indique qu’un site avait été mis à la disposition des habitants qui n’ont jamais voulu de cet espace. Toutefois, le maire Niamazie Dissa rassure que toutes les dispositions sont prises cette fois-ci pour procéder au déménagement des populations.
“On a instruit de ne plus s’installer à ce niveau pour éviter d’être des éternels assistés. Je crois qu’ils ont compris le message. La même inondation s’est produite en 2008 et je crois que l’administration en son temps avait instruit au maire à l’époque de donner un site à tous ceux qui étaient déplacés”, a déclaré Niamazie Dissa maire de la commune de Kouoro. “Le site leur a été effectivement indiqué mais malheureusement pour des raisons économiques parce que c’est des gens qui font la pêche au bord du fleuve. Ils ont estimé qu’en quittant leurs lieux ils tombaient carrément dans la désuétude”, poursuit-il.
Le maire de la commune de Kouoro ajoute aussi qu’après le retrait de l’eau, la zone inondée sera transformée en un site de production agricole.
O.D Avec studio Tamani