Les membres du Conseil d’Administration de Mali Météo étaient, les 6 et 7 novembre 2015, à Ouéléssébougou, dans le cercle de Bougouni et à Sélingué, pour une mission d’information sur les impacts des pluies provoquées sur les activités du monde rural.
La délégation était composée du Chef du service agro-météorologie, Daouda Zan Diarra, du Directeur National de l’Industrie et des Productions Animales, Amadou Dembélé, du Chargé à la communication de Mali-Météo, Isaïe Somboro, du Coordinateur du programme Pluies provoquées, Mamadou Adama Diallo, du Chargé du Programme suivi-évaluation de la Direction Nationale de l’Agriculture, Mamadou Tomoda et du Secrétaire général adjoint de l’APCAM, Idrissa Diallo.
Selon Isaïe Somboro, lors de la 5ème session du Conseil d’Administration, les Administrateurs de Mali-Météo ont estimé que le programme de Pluies provoquées faisait de merveilles à l’intérieur du pays, sur les activités des populations rurales, mais que cela n’était pas suffisamment connu.
Il a donc été décidé de descendre sur le terrain, afin qu’eux-mêmes puissent constater les bienfaits du programme de Pluies provoquées sur les activités du monde rural, à savoir l’agriculture, l’élevage, la cueillette et la pêche.
Cela leur permettra aussi d’échanger avec les usagers, les bénéficiaires et également de recueillir leurs préoccupations, pour que le programme de Pluies provoquées soit mieux orienté pour mieux répondre à leurs besoins.
Il est à rappeler qu’en dehors de la présente mission, Mali-Mali était aussi à pied d’œuvre dans des échanges de communications météorologiques avec le monde rural, en vue de mieux outiller les médias dans la région de Ségou, le cercle de Kita et la région de Mopti.
Les administrateurs de Mali-Météo ont tout d’abord fait escale à Ouéléssebougou, où ils ont rencontré le Chef du secteur OHVN, Yacouba Tangara, et une paysanne qui mène ses activités avec l’appui d’informations météorologiques, Mme Salimata Samaké
Le Chef du service agro-météorologie leur expliqué ce que Mali-Météo faisait, avec qui, et les différentes formes de collaboration, dans le cadre du programme de Pluies provoquées, avant de s’enquérir des informations pertinentes au niveau technique et d’écouter les paysans…
Daouda Zan Diarra affirmera que, depuis les années 1990, quand Mali-Météo a quitté Bancoumana pour faire l’extension de son programme, Ouéléssebougou a été l’un des secteurs pilotes, l’un de ceux où il dispose des paysans observateurs les plus chevronnés. Parmi eux, un député à l’Assemblée Nationale du Mali, Seydou Coulibaly, qui a été aussi le Président de l’APCAM de la région de Koulikoro.
Sans oublier une dame courageuse, Mme Salimata Samaké, qui, depuis longtemps, mesure les quantités de pluies tombées et donne régulièrement des informations agro-météorologiques aux paysans. Selon le Chef du service agro-météorologie, le secteur de Ouéléssebougou est l’un des plus soignés, du fait qu’il bénéficie d’une double casquette, celle de l’OHVN et de la CMDT.
Le Chef du secteur OHVN confiera tout d’abord que le démarrage de l’hivernage a été difficile au niveau de sa zone, jusqu’à la moitié du mois de juin. Il était d’ailleurs rare que Ouéléssebougou atteigne 1 000 mm de précipitations ces dernières années, mais la zone en est aujourd’hui à 1 055 mm en 76 jours.
Répondant aux questions posées par le Coordinateur du programme Pluies provoquées, Yacouba Tangara soulignera qu’après une première période difficile, au mois de juin, la répartition des pluies a ensuite été très bonne dans le temps et dans l’espace, grâce aux pluies naturelles et provoquées.
«Les pluies provoquées comportent beaucoup d’avantages au monde rural. Elles ont joué un très grand rôle pour l’état des pâturages et des nappes phréatiques. La satisfaction a été vraiment totale» dira Yacouba Tangara, avant de souhaiter que le programme soit pérennisé.
Le Chef du secteur OHVN a également attiré l’attention des Administrateurs sur l’aménagement de micro-barrages, pour la retenue d’eaux issues des pluies provoquées, qui seront très utiles pour les populations pendant la saison sèche.
Un programme aux impacts bénéfiques avérés
Après Ouéléssebougou, la délégation de Mali-Météo a mis le cap sur Bougouni, où elle s’est rendue dans le champ de Bissi Diarra, situé à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de Cercle.
Le paysan dira d’abord qu’il possède deux champs, celui visité, qui a une superficie de 3 ha et sur lequel il cultive du sésame et un autre, où il produit du coton, de l’arachide précoce, du maïs et du soja. Bissi Diarra fait aussi de l’élevage de volaille et de la plantation d’arbres.
Diarra a semé son sésame le sésame le 26 juillet dernier, une variété dont le cycle est de trois mois. Il expliquera qu’après un atelier de formation à Bougouni, Mali-Météo lui a offert un pluviomètre, grâce auquel il s’oriente sur les périodes de culture, car i lui permet de mesurer la quantité de pluie tombée.
Bissi Diarra est devenu un véritable accro aux informations agro-météorologiques. Pour preuve, il a mesuré en 2012 3 625,5 mm, en 2013, 1 037,5 mm, en 2014, 1 378,5 et en 2015, jusqu’à cette visite, 1 334,5 mm. Bissi a aussi constaté qu’une hauteur minimale de pluie de 1 037 mm était primordiale dans sa localité, car le coton a bien donné avec cette quantité de pluie en 2013.
Toujours selon Bissi Diarra, l’importance des pluies provoquées n’est plus à démontrer. «Elles doivent continuer, car les pluies naturelles ne suffisent plus, avec le changement climatique. Les pluies provoquées ont permis l’augmentation de nos productions agricoles», a-t-il affirmé.
Mamadou Tomoda, de la Direction Nationale de l’Agriculture n’est pas resté en reste. Il a déclaré que le programme de Pluies provoqués contribuait beaucoup à l’atteinte des OMD et s’est dit satisfait des différents témoignages apportés par les paysans. Fort de ces constats, il a lancé un appel solennel à nos plus hautes autorités, afin qu’elles financent davantage le programme de Pluies provoquées et le pérennisent.
La dernière étape de la mission des Administrateurs de Mali-Météo s’est déroulée au barrage de Sélingué, sur le Sankarani. Au cours de cette visite, le Directeur National de l’Industrie et des Productions Animales a affirmé que les résultats de la mission avaient été probants tout au long de celle-ci.
«Les pâturages sont prometteurs, les réservoirs d’eau sont bien remplis, le barrage également», dira-t-il. «Les pluies provoquées jouent un important rôle dans les activités du monde rural. Elles permettent aux paysans d’avoir des pluies au moment où il le faut pendant la saison des pluies», a-t-il ajouté.
Pour le représentant de l’APCAM, à Sélingué, le premier constat est qu’il y a eu un très bon taux de remplissage du barrage. «Ce qui va nous permettre de faire des cultures de contre-saison, de développer la pisciculture et favoriser pleinement la production d’électricité». Idrissa Diallo conclura en affirmant «le programme de Pluies provoquées est très satisfaisant et nous comptons le pérenniser».
Adama Bamba
Le programme des pluies provoquées pourrait avoir un important impact sur les activités et les productions rurales. Personne n’en doute. Au lieu d’une délégation admistrative pour évaluer l’impact des pluies , ce sont des évaluateurs privés spécialisés et neutres qu’il fallait. Ce programme perdure au Mali, il est temps de faire une analyse scientifique et technique de la part des pluies provoquées dans la croissance et la production des spéculations culturales et des pâturages. Est ce qu’une paysanne ou un paysan formé au pluviomètre pour la mesure de quantité de pluies tombées peut faire la part des pluies provoquées et des pluies naturelles et ensuite la lier à la croissance des plantes et à leur production? Est ce même les administrateurs qui ont fait le déplacement de Ouéléssébougou, Bougouni et Selingue savent le faire? Cette sortie médiatique des administrateurs n’est-il pas pour sauvegarder leur intérêt. Personne n’est contre le programme des pluies, mais seulement les gens qui s’y intérogent voulent
savoir sa contribution réelle aux campagnes agricoles. N’oublions pas qu’avec 66 à 68 communes rurales sinistrées chaque année, on ne peut parler encore de Sécurité Alimentaire au Mali. Sans Sécurité Alimentaire c’est un pillier du Développement durable qui fait defaut.
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