Impact des Pesticides sur la Santé et l’Environnement : Des ONG membres de Pan-Mali à l’école du monitoring

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Le réseau Pesticides Action Network (PAN-Mali) et certaines de ses ONG membres ont réalisé des enquêtes sur le terrain à Sikasso, Koutiala, Fana et Kita, à l’issue desquelles il est apparu que les producteurs sont plus que jamais exposés aux effets pervers des pesticides à travers les mauvaises pratiques et les conditions d’utilisation de même que la gestion anarchique des emballages vides. Ceci pourrait conduire à des risques élevés d’accidents si rien n’est entrepris. A cet effet, du 22 au 24 novembre 2011, au Centre Aoua Keita de Bamako, un atelier regroupe des ONG membre de PAN-Mali sur le Monitoring Communautaire de l’Impact des Pesticides sur la Santé et l’Environnement (MCIP). C’était en présence du Coordinateur du Programme africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes (PASP-Mali), Demba Sidibé.                  

Selon Directeur National de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (Dnacpn), représenté par Abdoulaye Traoré, le « Réseau d’information et de sensibilisation pour une gestion écologiquement rationnelle des pesticides, PAN-Mali mène depuis 2007 des activités de monitoring communautaire de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement. C’est ainsi que plus de cent (100) producteurs et une quinzaine d’ONG ont été formés à Sikasso, Koutiala, Bamako et Kita de 2007 à maintenant.

Ce qui a permis de collecter des données sur différents aspects de la gestion des pesticides (utilisation, vente, incidents, etc.) dans les localités concernées ». Cependant selon lui, malgré des résultats probants, le suivi de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement reste toujours timide au Mali. Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons : le manque d’initiatives des services techniques et des ONG dans le domaine mais surtout le manque de compétences des acteurs en la matière.

 C’est face à cette situation que PAN-Mali a décidé de former les ONG membres du réseau. Il s’agit à travers cette initiative de constituer un noyau de compétences en suivi de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement provenant des huit régions du Mali et du district de Bamako. «Dans cette optique, les facilitateurs qui suivront cette formation unique dans son genre devraient passer de la théorie à la pratique en initiant des actions concrètes au niveau de leurs localités respectives », a indiqué le représentant du Dnacpn.                               

Pour le Coordinateur du Pan-Mali, Yacouba Diarra, la prise de conscience accrue des dangers réels ou potentiels que représente l’exposition à des produits chimiques pour la santé et l’environnement a amené le Sommet Mondial sur le Développement durable qui s’est tenu à Johannesburg en 2002, à poser un engagement politique mondial pour une gestion rationnelle des produits chimiques avant 2020.

C’est dans cette dynamique que PAN-Mali et certaines de ses ONG membres ont réalisé des enquêtes sur le terrain à Sikasso, Koutiala, Fana et Kita, à l’issue desquelles il est apparu que les producteurs sont plus que jamais exposés aux effets pervers des pesticides à travers les mauvaises pratiques et les conditions d’utilisation de même que la gestion anarchique des emballages vides. C’est fort de ces constats, que la formation des ONG membres de PAN-Mali sur le Monitoring Communautaire de l’Impact des Pesticides sur la Santé et l’Environnement (MCIP) est entreprise pour contribuer au renforcement de leurs capacités au monitoring des effets des pesticides sur la santé et l’environnement d’une part et par ricochet favoriser l’encadrement des producteurs sur le terrain d’autre part.

 Pendant les trois jours, les participants apprendront les fondamentaux du monitoring et certains accords et conventions internationaux en matière de gestion des pesticides. « Tout cela vous permettra j’en suis sûr, d’acquérir non seulement des connaissances nouvelles qui vous seront fort utiles lors de vos différentes activités d’information et de sensibilisation sur les pesticides mais aussi et surtout de mieux documenter les incidents liés à leur utilisation ».

C’est ce manque de documentation qui, de l’avis du Facilitateur Yaya Konaré, constitue le gros problème de la gestion des pesticides, même si tout le monde sait le danger en la matière. Ce monitoring permettra d’avoir des données sur les méfaits et les dégâts des pesticides. Se réjouissant du soutien du Pasp-Mali qui était représenté par Demba Sidibé et de la Dnacpn, le Facilitateur Yaya Konaré a indiqué : « il ne reste plus pour nous qu’à agir ».                                                       

     B. Daou      

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