Hivernage : De la joie au désespoir

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Dans la soirée du samedi 31 juillet, de fortes pluies se sont abattues sur la ville de Bamako. Les précipitations ont enregistré plusieurs dégâts presque dans tous les quartiers de la capitale. Ce qui a occasionné de pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Dans certaines concessions, l’eau a pénétré dans toutes les chambres, obligeant les occupants à entasser dans la cour fauteuils, ustensiles de cuisine, valises etc. La pluie qui a commencé à partir de 17 heures, a continué pendant au moins trois heures.

Dans le district de Bamako, la gestion des eaux usées, des ordures ménagères et des caniveaux, constitue un réel casse-têteLes caniveaux construits pour faciliter le drainage des eaux de toute nature sont devenus des lieux où l’on déverse des ordures. Certains habitants du District qui brillent par leur incivisme notoire, ne voient pas l’importance des ouvrages réalisés en vue de les mettre à l’abri de sinistres (inondations) et pour rendre leur cadre de vie plus agréable.

Les voies de drainage sont obstruées et les ordures entassées au bord des caniveaux sont drainées en cas de pluies torrentielles. Qu’il s’agisse des collecteurs ou caniveaux, ces ouvrages d’assainissement jouent le même rôle de drainage des eaux pluviales. Leur entretien régulier permet un bon écoulement des eaux de ruissellement, réduisant du coup les risques d’inondation.

Toutefois, certains individus, en font de plus en plus des lieux de dépôt d’ordures ou de collecte des eaux usées domestiques, contribuant ainsi à dégrader davantage le cadre de vie des populations.

Après une forte pluie, il n’est pas facile de se rendre dans certains quartiers présentant une physionomie peut reluisante. Le constat est amer : flaques d’eau, rues boueuses ; certaines artères principales se transforment en « rivières spontanées ». Cette situation est due à une insuffisance de caniveaux adaptés pour favoriser un écoulement normal des eaux pluviales et aussi au mauvais état des canaux d’évacuation existant.

Certes, la population bamakoise est consciente de l’indifférence des autorités, mais elle ne fait absolument rien pour changer son comportement. Aujourd’hui, si chacun de nous comprendra qu’en bouchant les caniveaux et les collecteurs, nous serons exposés aux dangers liés à des inondations, la majorité adopterait un comportement plus citoyen. Et si chacun curait le caniveau qui passe devant sa porte ?

Aujourd’hui le spectacle est désolant : des jeunes prenant le thé dans le « grin », vendeuses (vendeurs) des fruits et nourritures installés au bord des caniveaux ou collecteurs ou sur des caniveaux débordants et nauséabonds ! N’est-ce pas le comble de l’indifférence ? Chacun pense que c’est le travail de l’autre, notamment la voirie municipale ou le service d’ozone qui peine à retrouver ses marques ou s’essouffle. Qui sont les premières victimes en cas d’inondations ?

Chaque année, plusieurs quartiers de Bamako sont frappés par des inondations.  Le bilan annoncé par les autorités est parfois lourd.

Passage barré, manque de canal, caniveaux mal curés… Les élus communaux sont accusés d’être responsables de cette situation. A l’image de Yirimadio, de Niamancoro, de Banconi, j’en passe, des quartiers très populaire et très peuplé où les constructions sont à la limite anarchique. Par cupidité, les maisons sont construites dans le passage de l’eau. Le manque d’audace des autorités politiques et administratives se traduisant par leur silence coupable.

Dans tous les cas les conséquences pour le pays se chiffrent en dizaines de décès par an, en milliers de journées de travail perdues et en millions de Francs CFA engagés chaque année

Le manque d’assainissement constitue le facteur de majeur. Ce désastre s’explique du fait que les caniveaux sont bouchés par des ordures et à cause des constructions anarchiques.

Il a affecté en priorité les populations vulnérables, dont plus de la moitié souffre en permanence de maladies liées au déficit d’accès à un assainissement adéquat. Ce déficit d’assainissement représente également pour ces centaines de milliers de femmes et de jeunes filles une atteinte à leur dignité

A ce titre l’assainissement représente un véritable investissement.

Mahamadou YATTARA

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