A chaque saison, ses réalités et ses modes. Quand vient l’harmattan au Mali, l’habitude change : style vestimentaire, horaires de douche et même l’alimentation.
C’est la saison froide au Mali. Du coup, chacun trouve des astuces pour se protéger : apparaissent les masques, des gants, des blousons de style ou d’un autre âge que l’on a pu déterrer en fouillant bien à la friperie installée au bord de la route.
Selon Mamoutou, un réparateur au Quartier du fleuve, c’est particulièrement lorsqu’il se réveille qu’il a froid. Mais vers 9h, il enlève son pullover. Depuis le début du froid, il n’a pas eu assez froid, comme se plaignent certains.
Les lève-tôt sont les plus exposés. Les motocyclistes trouvent beaucoup de peine à cause du vent qui l’accompagne.
“Depuis 5h, je quitte Kalaban Coro pour aller livrer des journaux dans les différents services. Le matin, je peux faire quatre quartiers en moto. Comme je suis allergique à la poussière, je porte trois pullovers à la fois. Malgré tout, j’éprouve des difficultés à respirer la nuit“, explique Lassina Diarra, livreur de journaux.
Les agents de nettoyage d’Ozone Mali qui se lèvent également tôt le matin pour balayer les chaussées, rencontrent de grandes difficultés. Avec l’uniforme, ils ressentent moins le froid. Selon un agent, la tenue les protège suffisamment, car elle est lourde et fabriquée en coton accompagnée des gants et des chaussures adéquates. “En venant, on se couvre bien le corps “, ajoute une employée.
Un peu partout dans la ville, des mendiants se promènent sans pullover. Manquent de moyens ou simple volonté de paraitre plus démunis ?
Fatoumata Kané