Les populations riveraines des fossés en Commune IV du District de Bamako ont commencé chacun à enlever les ordures des fossés pour les déposer au bord des routes, hivernage oblige. Par faute de moyen pour une destination finale, ces ordures constituent une menace contre la santé publique dont la mauvaise gestion constitue un grand risque d’inondation. En Commune IV, près du cimetière de Lafiabougou, les ordures polluent l’atmosphère. Les acteurs en charge de curage et l’enlèvement des ordures sont impuissants face au phénomène. Entre Ozone Mali et les autres acteurs sur le terrain, il y a un conflit de compétence. La situation est alarmante et les autorités doivent prendre le devant pour éviter les catastrophes antérieures. Selon monsieur Oumar Camara, la problématique de l’assainissement se résume à un manque d’investissement, une insuffisance des ouvrages d’assainissement et le mauvais comportement des populations. Le chef de service de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances en Commune IV a indiqué que le curage des caniveaux est un service déconcentré de l’Etat et dépend du gouverneur mais techniquement dépend du ministre de l’environnement. Selon lui, pour ce qui est de la gestion des déchets solides, il y a deux niveaux de gestion : la collecte primaire ou pré collecte assuré par les GIE qui à l’aide de camions, de charrettes à traction et de tricycles, ramassent les ordures aux portes des concessions pour les déposer aux niveaux des dépôts de transits. A ce premier niveau, ce sont les GIE qui assurent cette gestion primaire et dans le cadre de la décentralisation le premier responsable est le Maire, a-t-il indiqué. Selon monsieur Camara, il y a une collecte secondaire assurée par la DCUVA ou la Voirie. Ainsi, c’est la voirie qui transporte les déchets des dépôts de transits à la décharge finale. Malheureusement, Bamako ne dispose pas de décharge finale, a indiqué monsieur Camara. Pour lui, malgré que plusieurs acteurs se sont retrouvés sur le terrain à savoir : les informels, les GIE, Ozone Mali, le résultat reste insuffisant. Il a indiqué que cette mauvaise gestion des ordures a des conséquences sur les eaux usées quand on sait que les eaux pluviales gérées par les collecteurs ne sont utilisés seulement que pour le drainage. Les inondations observées à la Mairie de la Commune IV et la cour constitutionnelle l’année dernière ont été le fait d’une mauvaise gestion des ordures. La mauvaise gestion des ordures entraine les inondations contraires de ce que dit la loi, ajoute monsieur Camara. « Les eaux usées doivent être gérées là où elles sont produites (puisards, lavoir) ». Selon lui, les ouvrages prévus pour les caniveaux et collecteurs sont mal conçu et insuffisants. Il a indiqué que les ouvrages cette année en Commune IV concernent 10 collecteurs (Woyowayanko, le Boulevard Mohamed V, le collecteur du Motel, de la Mairie, le collecteur Donteme II, le collecteur de l’Usine Céramique, le collecteur de Sébéninkoro, le collecteur de Djisourountou, le collecteur Taliko, le collecteur ASECNA). Dans le cadre de l’appui de l’Etat aux collectivités locales, il est entrepris le curage des caniveaux des principaux collecteurs pour éviter les inondations. Ce qui tarde a débuté même si la mairie du District a placé sa 2e session ordinaire sous le signe de l’assainissement. Pour ce qui concerne le suivi des travaux de curage, ceci est assuré par le service assainissement de la Mairie. Ce service, sans aucun moyen, assiste impuissant à la situation et n’arrive pas à faire convenablement son travail de suivi. Les populations curent les caniveaux. Et les déchets reviennent ensuite dans les fossés et constituent des nids de moustiques.
Fakara Faïnké