L’Afrique veut refuser d’être le dépotoir des déchets dangereux du monde. Pour cela, elle s’est résolument engagée à remettre en marche la Convention adoptée à Bamako en janvier 1991 par 51 Etats africains, sur « l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des Mouvements transfrontaliers et la gestions des déchets dangereux produits en Afrique ».
Le 30 janvier 1991, à Bamako, 51 Etats africains ont adopté « La Convention de Bamako » interdisant l’importation vers l’Afrique de tout type de déchet dangereux, y compris les déchets radioactifs. Depuis, 1998, date d’entrée en vigueur de la convention, personne n’en parlait plus. Et, du coup l’Afrique a pris l’allure d’un grand dépotoir, ou l’on pouvait venir y déverser ses déchets toxiques sans grandes inquiétudes. Face aux scandales enregistrés dans plusieurs zones du continent, il était devenu nécessaire de faire quelque chose pour protéger l’environnement et les populations. Et, l’on s’est souvenu qu’une convention adoptée en 1991, était entrée en vigueur il y a 15 ans. Le Mali, à travers son ministère de l’environnement et de l’assainissement, le programme des nations unies pour l’environnement et l’Union africaine, ont initié du 24 au 26 juin 2013, la première conférence des parties à la Convention de Bamako sur « l’interdiction d’importe en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des Mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique ». En attendant, la rencontre des ministres programmés pour le mercredi 26 juin 2013, l’hôtel Salam de Bamako, a abrité le 24 juin 2013, le démarrage des travaux des experts sur la convention de Bamako. « L’organisation de cette conférence montre notre détermination à remettre debout la convention, la faire marcher et répondre ainsi aux défis de gestion des produits dangereux dont notre continent n’a que trop souffert », a indiqué, Ousmane Ag Rhissa, ministre de l’environnement et de l’assainissement du Mali. « Compte tenu des intérêts voraces et profitant de notre manque d’organisation et d’ignorance des dangers, pour déverser sur notre continent des produits prohibés partout ailleurs », a-t-il déclaré. Avant d’attirer l’attention des participants sur la gestion des déchets et produits dangereux que nous produisons en Afrique, dans un contexte d’harmonisation avec d’autres conventions internationales traitant des substances chimiques dont nos pays sont parties. « Aujourd’hui, notre continent est prêt à montrer au monde notre résolution à gérer les déchets dangereux, à travers la Convention de Bamako et nous mettrons ici ensemble, toutes les dispositions légales pour le remettre debout, et assurer sa bonne marche pour toujours », a-t-il déclaré. Mais, auparavant, Bakary Kanté, représentant du PNUE, à la rencontre de Bamako, a estimé que l’Afrique fait face à son destin sur le plan de la protection de l’environnement. « Le monde est aujourd’hui à notre écoute quand aux résultats de cette conférence de Bamako et nous devons oublier tout ce qui nous a empêché de mettre en œuvre cette convention qui date de 1991 », a-t-il proposé. Pour sa part Fatoumata Ndoye Diallo, représentante de l’Union africaine, a mis l’accent sur le fait qu’à travers la Convention de Bamako, les africains ont manifesté leur volonté d’avoir un instrument juridique de protection de leur environnement et de leurs populations. « Nous devons nous engager résolument dans la lutte contre l’importation des déchets dangereux en Afrique », a-t-elle indiqué.
Assane Koné
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