Gestion de l’environnement et du cadre de vie : Le mépris des acteurs pour les autres citoyens !

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Les inondations du 16 mars dernier ont fait ressurgir cet autre visage des autorités que l’on pensait révolu. En réponse à la récurrence des inondations dans certaines communes de la capitale,  élus et hautes autorités n’ont trouvé mieux que de culpabiliser à mot couvert les victimes avec la bénédiction du président de la République qui profère après chaque inondation des menaces sans effet.

Malgré le bon diagnostic posé par le maire du district (constructions illicites, obstruction des caniveaux) lors de la session extraordinaire tenue dans la foulée de l’inondation, les maires des communes touchées par le drame sont loin de reconnaitre leur part de responsabilité. Bien au contraire, il la réfute. Aujourd’hui, on est en droit de s’interroger sur le rôle, les  prérogatives et l’étendue des devoirs et obligations de l’autorité communale envers ses administrés. « Le maire n’est pas là que pour vendre des terrains  », avait dit le président de la République, mais il semblerait que les intéressés n’ont pas saisi le sens du message car ils continuent de nier toute responsabilité dans les drames causés par leur indifférence ou leurs  actions.

Pourtant, il est de notoriété publique que les élus communaux ne  s’illustrent  que dans le morcellement et la vente des espaces aux mépris de la sécurité des acquéreurs et dans la perception des impôts auprès des commerçants installés dans leur commune. L’aménagement et l’hygiène de la commune ne figurent dans les agendas qu’à la suite d’une catastrophe ou d’une visite officielle.

Les inondations et les incendies sont, hélas, des évènements qui rappellent la négligence de toutes les structures et autorités chargées de l’environnement et du cadre de vie de la population. L’épineuse question des dépôts de transit et de la collecte des déchets sont les signes d’un désintérêt nié en permanence par les autorités. Comment peut-on lutter contre l’insalubrité uniquement par des actions d’urgence? C’est le lieu de saluer l’initiative salvatrice du maire du district qui nous vaut la présence d’Ozone. Pour un million et poussière de tonne de déchet par jour, cette entreprise fait de son mieux. Cet exemple qui aurait dû inspirer les autres maires est resté une particularité. L’usage sélectif du pouvoir conféré  par les maires et le silence coupable des autorités de tutelle  sont  à l’origine de nombreux désagréments dont les démolitions permanentes et les inondations à n’en pas finir.

Dans un pays où il y’a pas de responsabilité humaine dans les évènements douloureux, la perspective d’un changement significatif dans la gestion des affaires publiques  n’est qu’illusion.

Il est grand temps que les autorités maliennes et la classe politique par extension comprennent qu’il faut plus que des séances de prières collectives, les offrandes, et les gestes de solidarités envers les victimes, pour briser le cycle infernal des drames évitables qui frappent notre pays depuis trop longtemps.

Les autorités doivent s’assumer en amont et en aval dans l’application strict de la loi en matière d’urbanisation, de lotissement et d’aménagement. Démolir les constructions illicites est une bonne chose, mais empêcher qu’elles soient construites est encore meilleure !

Bouba Sankaré

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