Gestion de l’eau potable à Bamako : Lumières!

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L’eau, c’est la vie. Et, par ces temps de forte chaleur, dans la capitale malienne, elles sont nombreuses les populations qui triment à s’en procurer.

La responsable indexée face à la situation n’est autre que la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP).

C’est pourquoi, nous avons sollicité et obtenu à propos, les explications de M. Boubacar Kane, PDG de la société.

 

26 Mars : Cette année la chaleur est particulièrement éprouvante au Mali comme ailleurs.

De ce fait et logiquement, l’eau potable est fortement sollicitée par nos populations.

Quelles sont les dispositions prises par votre société pour faire face à la situation, notamment à Bamako ?

M. Boubacar Kane : Notre société prend certaines dispositions pour faire face à la situation. Mais avant d’y revenir, il serait bon que vos lecteurs, et la population en général, comprennent le cadre institutionnel que gère le service public de l’eau au Mali.

La SOMAGEP-SA est une société d’exploitation, c’est-à-dire qu’elle s’occupe de la gestion technique, commerciale et financière des infrastructures d’eau potable mises à sa disposition, dans le cadre d’un contrat dit d’affermage, par l’Etat du Mali (à travers la société de patrimoine, la SOMAPEP-SA), d’un certain nombre de centres urbains.

Pour régler de façon définitive le problème de déficit d’eau à Bamako et dans d’autres centres, il faut réaliser des projets structurants. Ces projets sont mis en œuvre par l’Etat du Mali et la SOMAPEP-SA qui sont les entités en charge des investissements et du développement du secteur. Ainsi, aujourd’hui, le grand projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de Kabala qui, je le rappelle, résoudra de façon définitive le problème de déficit à Bamako jusqu’à l’horizon 2032, est en cours de réalisation. Puisque, c’est un vaste projet de plusieurs centaines de milliards de francs CFA qui va plus que doubler la capacité actuelle de production de la SOMAGEP-SA (200 millions de litres par jour), son délai d’exécution est de 3 ans. Sa date de mise en service est le mois de décembre 2018 et à partir de ce moment, les souffrances des populations de Bamako prendront fin en matière de desserte en eau.

En attendant la mise en service du projet de Kabala, nous ne restons pas les bras croisés. Ainsi, pour atténuer le déficit, le Ministère de l’Energie et de l’Eau réalisera cette année plusieurs forages dans les quartiers déficitaires de Bamako et dans d’autres localités qui connaissent également le stress hydrique. En appui, la SOMAGEP-SA, de son côté, procède à des distributions gratuites d’eau potable dans les zones déficitaires habitées par ses abonnés.

26 Mars : En d’autre temps, la pénurie d’eau potable affectait principalement  certains quartiers de la capitale comme Lafiabougou, Kouloubleni, Sangarébougou, 1008 logements. Mais, actuellement, il semble que la situation est générale.

Que deviennent vos investissements dont les 37,76 milliards accordés à la Somagep par l’Agence Française de Développement ?

 

M. Boubacar Kane : Dire que la situation s’est généralisée est un abus de langage. Nous reconnaissons qu’il y a plusieurs quartiers qui connaissent énormément de difficultés, mais ils sont généralement situés en périphérie et en élévation.

En ce qui concerne le financement de l’AFD auquel vous faites mention, il n’est nullement destiné à augmenter les capacités de production mais plutôt à financer le projet dit « renforcement des capacités opérationnelles de la SOMAGEP-SA ». Ce financement vient en complément du concours de l’AFD relatif au projet de Kabala géré par la SOMAPEP-SA. Aussi, pour être plus précis, le financement de l’AFD en faveur du projet de renforcement des capacités opérationnelles de la SOMAGEP-SA est de 23 millions d’euros, soit un peu plus de 15 milliards FCFA, au lieu de 37,76 milliards de FCFA qui correspond à l’enveloppe globale du projet.

Ce Projet, qui a une durée prévisionnelle de 05 ans, prévoit :

  • la construction et l’administration d’un centre de formation ;
  • l’amélioration de la conduite du réseau d’eau potable ;
  • la restructuration du réseau et le remplacement du réseau « ficelle » ;
  • le renforcement de la SOMAGEP SA en informatique et télégestion ;
  • l’amélioration de l’accueil et de la relation clientèle.

 

26 Mars : Vous fondiez beaucoup d’espoir sur la nouvelle station de Kalaba qui devrait apporter 50 millions de litres d’eau par jour à la Somagep. Pour quel impact aujourd’hui ?

 

M. Boubacar Kane : Le projet d’alimentation en eau de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala va apporter 288 millions de litres d’eau par jour (au lieu de 50 millions de litres) à la ville de Bamako. Son impact ne peut être visible aujourd’hui, puisque la construction de la station est toujours en cours comme signalé dans la réponse à votre première question. Vous faites certainement référence au projet de Kalabancoro qui lui apporte 18 millions de litres par jour à la ville de Bamako. Ce projet a permis d’améliorer considérablement la qualité de la desserte dans les quartiers de la rive droite. Sans ce projet, la situation serait beaucoup plus critique.

26 Mars : Quand pourrez-vous (la Somagep) être à même de mettre constamment et régulièrement  l’eau potable à la disposition de toutes les populations de la capitale ?

 

M. Boubacar Kane : C’est le projet de Kabala, qui apportera en fin 2018, un volume de 288 millions de litres, qui est la solution définitive au problème de déficit d’eau à Bamako. Avec sa mise en service en 2019, la crise d’eau que connaît la ville de Bamako sera définitivement résolue. Mais en attendant, comme signalé plus haut, des mesures seront mises en œuvre par le Gouvernement, la SOMAPEP-SA et la SOMAGEP-SA pour atténuer considérablement le niveau du déficit.

Propos recueillis

Par Boubacar Sankaré

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