Pendant le froid à Bamako chacun cherche à se mettre au chaud, dans cette quête de chauffage on assiste à la renaissance de nouveaux styles pour se camoufler. Et le nouveau style (chaussettes aux pieds, gants à la main, un pull-over et des bonnets) s’impose.
Le froid est la période où souffle un vent sec et froid renversant tout sur son passage. Et certains quartiers de Bamako, voisinant avec les montagnes sont les plus touchés contrairement à d’autres qui ne sont pas confrontés à cet air glacial qui peut refroidir un aliment chaud en seulement quelques minutes et la poussière qui n’arrange rien.
Il est 7heures dans ce quartier de la capitale sans regarder l’horloge on peut jurer qu’il n’est que 6heures.On a l’impression qu’il va neiger tant l’air est froid et glacial, les quelques personnes qui sont sur la route sont camouflés de telle sorte qu’on a du mal à deviner si se sont des hommes ou des femmes.
Oumou vient de sortir de la maison et est à l’attente des transports en communs pour se rendre à l’école, à part son sac à main aucune distinction n’est possible à faire sur elle. Pour elle, c’est l’unique solution pour se protéger car le quartier dans lequel cette dernière habite est trop proche de la colline raison pour laquelle cet ultime choix s’impose.
Alors il est 7heure du matin et la cour du “woro-courou“ est déjà bondée du monde chacun se faufile enfin de s’acquérir le précieux sésame, les vêtements chauds de la friperie pour affronter cette période.
Awa Traoré vendeuse de pull-over et chaussettes à notre passage était entourée de clients qui veulent tous se procurer ce qu’il faut, la plupart était des femmes venues se charger pour le chauffage de tous y compris le mari. “Je donne le prix en fonction de ce que le client choisit. Ceux qui sont résistants au froid et d’autres qui ne sont pas de la même qualité que ceux de la première catégorie. Les chaussettes sont à 200 F CFA et les bonnets à 500 F, je fais des réductions pour ceux qui achètent beaucoup“.
Il n’est un secret pour personne que tous les moyens sont bons pour que le Malien tire son profit et cette période n’est pas une exception. Mme Tall Fanta mère de famille a songé à retourner sans rien acheter car elle estime que : “Les pull-over qui étaient achetés à 500 F sont à 1000 F aujourd’hui ce qui fait grincer les dents au moment de sortir le portefeuille“.
Je suis venue renouveler la garde-robe des enfants, en achetant tout ce qui leur faut. Mais une fois au marché, j’ai failli rebrousser chemin tellement les prix ont haussé. Comme c’est pour la bonne cause on est obligé d’acheter au risque de les voir grelotter de froid surtout que la plus âgée est drépanocytaire.
Oumou Fofana