Forum “Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger” : “Assurer un environnement sain et un développement durable”

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La Fondation Chirac, membre du Conseil Mondial de l’Eau et du Partenariat français pour l’Eau, organise en partenariat avec la République du Mali et l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) un forum sur la " Solidarité pour l’eau dans les pays du Bassin du Niger ". Ce forum, qui a lieu au Centre international de conférences de Bamako (CICB) du 17 au 18 octobre, était placé sous la haute présidence du président de la République du Mali Amadou Toumani Touré. Il avait à ses côtés ses homologues du Burkina Faso, Blaise Compaoré, du Tchad Idriss Déby Itno, du Niger Mahamadou Issoufou, le ministre Français de la coopération, Henri de Raincourt, le président du Conseil Mondial de l’eau, Loïc Fauchon et  le représentant de Jacques Chirac, Michel Camdessus. On notait, par ailleurs, la présence de l’ensemble du gouvernement du Mali,  des Directeurs généraux ou Représentants- résidents de différentes ONGs ou Associations internationales. Et d’un grand nombre de représentants des médias nationaux et internationaux comme RFI et TV5 Monde.

Au Mali, comme dans tous les pays du Sahel, la sécheresse est endémique à cause du déficit pluviométrique récurrent, des  inondations et parfois à une absence cruelle de gestion et de suivi des sources d’eau.

Ce qui amène le président de Conseil Mondial de l’eau à soutenir que l’eau est source de vie et que pas d’eau sans énergie et pas d’énergie sans eau. Il faut de l’eau pour faire vivre les hommes et ainsi améliorer leur condition de vie en luttant contre la sécheresse, l’insécurité alimentaire, les maladies liées à l’eau etc. D’après lui, cette la Fondation Chirac est basée essentiellement sur trois piliers qui sont  la finance, la gouvernance et la connaissance. Il a aussi appelé les États africains à participer vigoureusement aux programmes d’accès à l’eau potable dans le monde et mettre en place un partenariat avec les producteurs d’énergie notamment ceux du pétrole, pour garantir la productivité d’eau et d’énergie et ainsi assurer un développement durable.      

C’est pour ces raisons vitales et urgentes que le président Chirac, un amoureux de l’Afrique a mis en place, le lundi 9 juin 2008, la Fondation Chirac qui est axée sur quatre objectifs principaux. Il s’agit de l’accès à l’eau, de l’accès aux médicaments de qualité, de la lutte contre la déforestation et de la désertification et enfin et de la sauvegarde des langues et des cultures menacées. 

C’est que le représentant légal du président de la Fondation Chirac, Michel Camdessus, a indiqué que le président Chirac lui a demandé, avant même qu’il ne quitte le territoire français, de mettre, à la lecture de son message, et le cœur et la conviction qu’il aurait lui-même mis. Se  félicitant d’être, pour la deuxième fois, en terre malienne, Michel se dit doublement honoré par le président Chirac et par le président ATT. " J’ai souhaité par la voix de mon ami, Michel Camdessus, vous témoigner de la continuité de mon engagement à relever ce défi de l’accès à l’eau pour tous dans cette région du Sahel et vous assurer du soutien de ma Fondation " a précisé Michel Camdessus. Pour lui, cet " or bleu " du XXIème siècle est au cœur de tous les enjeux des pays africains dans les domaines de la santé des populations, encore durement frappées par des maladies hydriques, de la sécurité alimentaire, alors que progresse le désert sous l’effet du réchauffement climatique et que s’accroît dans des proportions préoccupantes la volatilité des prix des matières premières agricoles. Mais aussi des perspectives de développement économique qui requiert, plus que jamais, une coopération renforcée pour la gestion durable de cette ressource précieuse, afin de faire de cette vallée du fleuve  l’axe de l’essor économique de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, a-t-il relevé.

Michel Camdessus a révélé que la Charte de l’eau du Bassin du Niger, adoptée le 30 avril 2008, a marqué un pas en avant dans la bonne direction. Cependant, il lui semble nécessaire de franchir une étape supplémentaire avec la ratification par l’ensemble des pays riverains du Niger de la Convention de 1997 de l’ONU sur les cours d’eaux internationaux.

" Je forme le vœu qu’à l’issue de ces deux jours de débats, cette Convention, qui ne compte aujourd’hui que 24 Etats parties, soit 11 de moins que le nombre requis pour son entrée en vigueur, soit ratifiée et que vous rejoigniez ainsi le Nigeria et le Burkina Faso et bientôt le Bénin, en passe de la ratifier à son tour " a-t-il conclu.

S’agissant du ministre français de la Coopération,  il fait remarquer que le financement lié à l’eau a pratiquement doublé depuis l’année dernière avec une demande de plus en plus croissance à travers le monde. Aujourd’hui, la France dépasse les 700 millions d’euros, soit 458 500 000 000 milliards de FCFA en s’affichant comme ainsi comme  l’un des plus grands bailleurs de fonds dans ce secteur primordial. Selon des données récentes c’est près d’un milliard de personnes qui n’ont pas d’eau potable, 2,5 milliards qui n’ont pas accès à l’assainissement et huit millions de personnes à la merci  des maladies liées à l’eau dans le monde entier.

C’est avec donc avec le plus grand intérêt que l’Afrique, durement touchée par le réchauffement climatique,  participera au 6ème Forum mondial de l’eau se tiendra en France à Marseille du 12 au 17 mars 2012. Ce sera l’occasion d’établir un programme de développement harmonieux et formuler des besoins aussi bien nécessaires que vitaux pour enfin rentrer dans l’ère du développement. Car, il est aujourd’hui reconnu par les experts du monde entier que l’Afrique est en phase de devenir une puissance mondiale avec des ressources naturelles inexploitées et une ressource humaine inexpérimentée.

Pour sa part, le président du Tchad et président en exercice des neufs pays du bassin du Niger, Idriss Déby Itno, a révélé  que 250 millions de personnes vivent dans le bassin du Niger et moins de 40% ont accès à l’eau potable. Depuis 2004, le président Chirac s’est investi dans le développement et la paix en Afrique et la  Fondation qui pérennise ses actions témoignent de sa volonté d’aider et de soutenir l’Afrique dans sa lente croissance, a-t-il déclaré.

Idriss Deby Itno en a profité pour lancer un appel  pressant à ses homologues africains et à la communauté internationale pour sauver le Lac Tchad avec ses 30 millions d’habitants  qui comptait,  en 1928, 25000 km² contre 2500 aujourd’hui.    

Le Mali se réjouit d’abriter ce Forum " Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du fleuve Niger " et adresse ses vifs et sincères remerciements aux frères Chefs d’État qui nous font l’honneur de participer à cette importante manifestation, a précisé le président ATT. Qui a saisi  l’occasion pour exprimer à la Fondation Chirac toute sa reconnaissance pour le choix porté sur Bamako, pour accueillir cette rencontre qui marque une étape décisive dans la préparation du 6ème  Forum Mondial de l’Eau, prévu à Marseille en mars 2012.

" C’est aussi le lieu de renouveler notre amitié au président Jacques Chirac qui prolonge, à travers la Fondation, son engagement pour les grandes causes que sont : la prévention des conflits, l’accès à l’eau et à l’assainissement, aux médicaments et à une santé de qualité, la diversité culturelle et linguistique, entre autres…",  a souligné le président Amadou Toumani Touré.

Pour lui, le thème choisi démontre l’urgence d’une action concertée comme l’avait  indiqué le président Chirac en 2010 " Tout Indique que la question de l’eau dans le monde va s’aggraver. Ce n’est pas tellement la ressource qui manque. C’est la demande qui va augmenter constamment au cours de ce siècle. D’ici à 2050, la population mondiale va progresser de 50% et la demande d’eau bien plus encore, pour nourrir ces trois milliards d’êtres humains supplémentaires. Les aléas climatiques ne vont pas faciliter les choses en désorganisant les productions agricoles. Au 21ème siècle, les conflits d’usage autour des ressources naturelles vont donc se multiplier ".

Et pour paraphraser la physicienne et écologiste indienne, Vandana Shiva (La Guerre des Eaux) ATT   a laissé entendre que " la crise de l’eau est l’aspect le plus grave, le plus général et le plus invisible de la dévastation écologique de la planète. En 1998, 28 pays souffraient de stress ou de pénurie hydrique. On prévoit qu’ils seront 56 d’ici à 2025. Entre 1990 et 2025, le nombre de personnes qui vivent dans les pays dont les réserves d’eau sont insuffisantes passera de 131 millions 817 millions… ".

En conclusion, le Forum de Bamako offre une grande opportunité aux pays du Bassin du fleuve Niger et à leurs partenaires l’opportunité de se concerter et d’examiner, de manière exhaustive, les questions cruciales qui se posent en matière de ressources en eau et de proposer des idées novatrices pour des actions dans le futur.

Les présidents Compaoré et Issoufou ont, à leur tour, marqué l’importance d’une synergie d’actions positives et pérennes au vu des enjeux économique, social et culturel.

Moulaye H HAIDARA

 

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